Alix Collombon : "des frissons en voyant le Philippe-Chatrier dans cette configuration padel"

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Alix Collombon : "des frissons en voyant le Philippe-Chatrier dans cette configuration padel"

Alix Collombon en lice à Roland-Garros cette semaine
Alix Collombon en lice à Roland-Garros cette semaineAFP
Numéro 1 française et 25e mondiale, Alix Collombon dispute le Premier Pádel de Paris qui se dispute à Roland-Garros. Une première pour le circuit féminin et la fusion avec le World Pádel Tour cet été. A 30 ans, la Lyonnaise a hâte de jouer sur le Philippe-Chatrier avec sa partenaire Lorena Rufo. Avant son premier tour ce mercredi à 18h, elle s'est livrée pour Flashscore au sujet du padel féminin, de son évolution et de son année 2023.

Flashscore - La première question va de soi : quels sont vos sentiments au moment de jouer un tel tournoi à Roland-Garros, un lieu que vous connaissez bien depuis vos années de tenniswoman (elle a été Top 400 mondiale et numéro 35 française) ?

Alix Collombon : Durant ma jeunesse, j'ai disputé tous les championnats de France jeunes jusqu'au critérium donc je connais bien cet endroit. Même là, le voir en mode padel, c'est assez exceptionnel et émouvant pour nous, Français qui avons l'habitude de suivre Roland-Garros l'été à la télé. Se dire qu'on y est pour du padel, c'est incroyable. On a des frissons en voyant Philippe-Chatrier dans cette configuration. 

A quel moment avez-vous décidé de passer du tennis au padel ?

J'ai arrêté le tennis pour plusieurs raisons. J'avais envie d'être joueuse pro. C'était dur, j'en avais marre, cela coûtait beaucoup d'argent. Puis je suis tombée amoureuse du padel et je n'ai jamais arrêté. 

C'est la première fois qu'un tournoi Premier est organisé à Paris pour les femmes. La fusion avec le circuit World Pádel Tour a tout changé ?

Oui, les garçons ont disputé les tournois Premier l'an dernier et cette année les filles ont le plaisir d'y participer aussi. Il va enfin y avoir un circuit unifié l'année prochaine. C'est très bien pour les joueurs, pour notre intégrité physique. Il y a 36 tournois dans la saison, cela a fait beaucoup. C'est que mieux pour nous, pour le padel et pour les spectateurs. 

La venue de Premier (insufflé par Nasser Al-Khelaïfi) est une bonne nouvelle pour les prize money féminins qui seront plus élevés.

C'est vrai, c'est une bonne nouvelle pour nous. Là, à Roland-Garros ce sont les mêmes prize money que les garçons, ce qui n'a pas été le cas à Rome. Je ne suis pas une féministe pure et dure mais c'est vrai que par le passé, il y a eu beaucoup d'écart entre ceux remis aux hommes et aux femmes, et aujourd'hui c'est génial pour le circuit féminin. On a la chance de pouvoir vivre de ce sport chaque année un peu mieux, espérons que cela continue à évoluer ainsi. 

D'un point de vue médiatique, Canal Plus vous offre une belle exposition. 

La chaîne a un rôle indéniable dans la médiatisation du sport. C'est une super vitrine pour le padel. Espérons que cela dure ainsi.

Laura Clergue (désormais consultante à Canal Plus, ndlr) s'est formée en Espagne. Avez-vous, comme elle, été contrainte de partir de France pour pouvoir devenir professionnelle ? 

Laura a été une pionnière, la première à se dédier au padel et à aller en Espagne. Elle était à Madrid, je suis à Barcelone depuis 6 ans. Elle a joué un rôle important dans le développement de ce sport, donné des idées à d'autres. Aujourd'hui, les Français vont en Espagne dans le but de se forger une carrière. En Espagne, on donne la possibilité d'aller au plus haut niveau possible. Cela va continuer à aller vers ce chemin-là en espérant qu'un jour les Français profitent de structures en France. Mais, pour l'instant, il faut y aller si on veut être dans le sport à 100%. L'objectif, c'est que dans une dizaine d'années, les joueurs restent chez eux et s'y entraînent.

Avez-vous un groupe d'entraînement avec des joueurs et joueuses de plusieurs nationalités ? 

Je suis dans une académie dans laquelle il y a trois entraîneurs et une cinquantaine de joueurs. C'est super intéressant de faire partie de tout cela. J'ai la chance de m'entraîner avec l'un des meilleurs coachs au monde, Juan Alday.

Par le passé, vous avez remporté des tournois avec Jessica Castelló.

Nous avons remporté deux challengers en 2021. Cela avait été historique car cela n'avait jamais été fait par des Français ou Françaises. L'objectif pour moi maintenant, c'est de gagner d'autres tournois que des challengers (rires).

Vous avez changé de binôme depuis...

Cette année, j'en suis à ma 4e binôme. Il y a eu des blessures en haut du classement, de qui a entrainé des changements. Cela n'a pas matché avec une partenaire... Ce sont les aléas du padel. Je n'avais eu que trois partenaires en cinq ans et là, cette année, c'est la 4e. Au padel, on n'est qu'en double, ce n'est pas comme au tennis. On dépend parfois des choix de la partenaire et on doit s'adapter. Au début, cela fait bizarre, on est touché quand on arrête avec une partenaire, on se dit que c'est la fin du monde et qu'on ne va pas en retrouver. Mais on trouve toujours car le padel est une grande famille. Et on est obligés d'avoir ce lien social, c'est important. Cela crée une ambiance sympa sur le circuit, un peu plus détendue qu'au tennis. Avec celle qui m'accompagne à Roland-Garros (Laurena Rufo,ndlr), on va essayer de faire le meilleur tournoi possible et viser un quart de finale.

Est-ce que vous êtes amenée à changer de côté en fonction de votre partenaire ? 

Je suis spécialisée à droite (drive). A gauche, il me manque des bases, surtout au fond du court. Je pourrais jouer à gauche, mais il faudrait que je m'entraîne un peu. On est généralement spécialisé sur un côté. 

Va-t-il y avoir plus de turn-over qu'avant au niveau des binômes ? 

Je le pense. Il y a beaucoup de changements cette année. Il y a tellement de tournois. On passe beaucoup de temps avec nos partenaires. S'il y a une super entente, c'est génial. Mais si elle est moyenne, le temps peut être long. Il faut voir si chacun le gère bien et prendre les meilleures décisions pour soi. C'est un sport individuel en collectif, qui reste aussi un sport d'équipe. 

Le circuit féminin est très relevé. Forcément, la compétitivité est une bonne chose pour vous comme pour les fans. 

C'est top ! Au padel on a cette chance. Beaucoup de jeunes regardent le padel féminin parce qu'il paraît plus proche et plus réel que ce que font les garçons. Il peut être spectaculaire et la compétitivité amène les gens à regarder. Il y a une place importante à prendre.

Toulouse a créé son tournoi. Maintenant, il y a le Premier à Roland-Garros. Est-ce qu'on peut s'attendre à un circuit français développé ? 

Dans un premier temps, pour que cela marche, il faut que le padel se développe encore. Si on le faisait maintenant, cela marcherait, mais ce ne serait peut-être pas rentable pour les promoteurs. En Espagne, ça l'est mais il y a 5 millions de pratiquants. On n'en est pas encore là en France. Il faut encore que les sportifs fassent connaître le sport. En revanche, on a de super spots. D'ici 5 ans, je pense que cela sera possible. 

L'avantage du pádel c'est sa prise en main immédiate. C'est devenu très populaire pour animer les afterwork.

Totalement. Le plus dur c'est d'amener les gens au padel. Il ne faut pas qu'ils aient des a priori. C'est un sport accessible, cela ressemble à des raquette de plage. On progresse vite, on peut jouer avec son mari sa femme, ses enfants, ses potes, c'est très ludique. Je pense que c'est cela qui plaît. 

Est-ce que vous avez un matériel spécial pour drive ? Demandez-vous à Wilson une raquette spécifique ? 

Je pourrais mais j'aime beaucoup la raquette que j'ai. Je n'ai pas besoin de demander des modifications. Si je n'avais pas été satisfaite, j'aurais pu la personnaliser. 

En France, l'un des ambassadeurs les plus connus est Cyril Hanouna : sa notoriété offre-telle une visibilité supplémentaire ? 

Je fais partie de ceux qui pensent qu'il a beaucoup aidé à la connaissance du padel. Il en parle dans toutes ses émissions, donc c'est génial. Il fait des émissions comme Objectif Top 100 (il veut entrer dans le Top 100 français, ndlr), c'est bien. Mais il ne faut pas que cela devienne trop car cela pourrait nuire, on se dirait que c'est un "sous-sport". Il ne faut pas oublier qu'il a les moyens de jouer avec d'excellents binômes et que ça le fait vite monter au ranking. Pour autant, on doit reconnaître qu'il s'entraîne comme un fou, il se donne les moyens, il progresse, il joue de mieux en mieux, il est à fond ! Cela reste une bonne pub. Plus il en parle, mieux c'est, même si c'est un personnage clivant. 

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