Depuis 6 mois, Paquito Navarro a un nouveau binôme pour jouer côté drive. Il s'agit de l'Argentin Federico Chingotto. En mars dernier, l'Espagnol a annoncé la fin de sa collaboration avec Juan Tello tandis que le natif d'Olavarría, dans la province de Buenos Aires, a arrêté de jouer avec Javi Garrido au même moment. Navarro avait déjà songé à Chingotto mais avait opté pour Tello, un choix qui n'a pas obtenu les résultats escomptés avec l'Andalou passé en position de drive (une seule victoire à l'Open de Mexico en 2022).
Dans une période où de nombreuses paires se font et se défont très rapidement, la nouvelle n'a donc pas surpris. Ironie de l'histoire, le "géant" Juan Tello (il lui rend une tête) fut le coéquipier du "súper ratón" (la super souris) Chingotto pendant 7 ans. Redevenu joueur de revers, Navarro, assurément l'un des joueurs les plus divertissants du circuit, fait donc la paire avec un joueur dont il a pu mesurer l'évolution puisqu'avec Sanyo Gutiérrez, il avait stoppé la route des Argentins en 1/8 de finale qui émergeaient pour la première fois sur le World Padel Tour à Alicante puis à Monte-Carlo. C'était en 2016 et leur statut de meilleur binôme du circuit national augurait des lendemains qui chantent.
Las Rozas 2020 : l'affirmation d'un talent immense
S'il ne fallait retenir qu'un seul tournoi du WPT de la paire Chingotto/Tello, c'est évidemment celui de Las Rozas en 2020. Pas uniquement parce qu'elle l'a emporté car il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus, Pablo Lima étant blessé et contraint de déclarer forfait au côté de... Navarro. En réalité, c'est le chemin qui importe.
En 1/4 de finale, ils tombent Fernando Belasteguín/Agustín Tapia (4/6 7/6 (4) 6/3), soit l'icône et la pépite.
En 1/2 finale, ils viennent à bout de Juan Lebrón et Ale Galán, tout simplement ce qui se fait de mieux au monde (6/3 7/5).
En 2021, ils signent 3 finales et 4 demi-finales mais ne remportent jamais la timbale. Cinquième paire mondiale, leur marge de progression existe toujours.
Le succès même en revers
En octobre 2022, Chingotto et Tello se séparent, au grand désarroi des fans, surtout que les deux joueurs avant atteint la finale du Premier Padel de Paris en juillet et cédé au troisième set contre Lebrón/Galán (6/4 4/6 6/4). Davantage que l'intermède avec Javi Garrido, c'est le Masters de Barcelone qui fait entrer le "super ratón" dans une nouvelle dimension. Alors que 7 paires sont déjà formées, Chingotto et Martín di Nenno sont dans le Top 16 mais sans binôme. Les deux Argentins s'associent avec, outre le manque de repères et d'automatismes, un problème d'ampleur et a priori rédhibitoire : ce sont deux drives. C'est finalement le poids plume qui s'y colle en revers. Et les résultats sont remarquables !
Gutiérrez/Tapia ? À la trappe ! Navarro/Tello ? Ejectés en 3 sets ! Monté sur ressorts, Chingotto fait parler son physique hors norme pour réaliser une montagne de "puntazos". La marche est trop haute en finale contre Lebrón/Galán, les meilleurs mondiaux, mais il sort encore quelques jolis coups de sa pala.
À la Caja Mágica de Madrid, Chingotto et Navarro viseront rien de moins que le titre alors qu'ils ont atteint la finale du dernier Premier Padel de Paris. Après avoir mené 4/2 dans la première manche, ils ont été rejoints puis battus par Arturo Coello et Tapia (7/6 6/1). La France leur a bien réussi puisqu'ils ont aussi atteint la finale du Human French Padel Open de Toulouse en juin. Après leur victoire ce jeudi contre Lucas Bergamini/Víctor Ruíz, ils sont désormais sur cinq1/4 de finale de rang sur le WPT, le binôme veut rester sur la dynamique parisienne à Madrid et continuer à assurer le spectacle pour le plus grand bonheur de leurs nombreux supporters.
