Interview Flashscore / Timothey N'Guessan (Barça) : "Plus on avancera, plus on verra du beau jeu"

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Interview Flashscore / Timothey N'Guessan (Barça) : "Plus on avancera, plus on verra du beau jeu"

Interview Flashscore / Timothey N'Guessan (Barça) : "Plus on avancera, plus on verra du beau jeu"
Interview Flashscore / Timothey N'Guessan (Barça) : "Plus on avancera, plus on verra du beau jeu"Profimedia
Jeudi dernier, alors que Barcelone attendait la venue d'Emmanuel Macron dans la cité comtale, Flashscore France avait rendez-vous à la Ciutat Esportiva Joan Gamper pour rendre visite à Timothey N'Guessan, double champion d'Europe en titre avec le Barça et champion olympique à Tokyo. Blessé à la main, il suit les Mondiaux à distance et attend avec impatience le France-Espagne de ce dimanche (21h) qui déterminera la place des Bleus dans le tableau final du tournoi.

Avant toute chose, comment va votre main ? 

Je suis toujours immobilisé, j'ai commencé la rééducation mais on y va progressivement car, la dernière fois, j'ai passé une radio et le cal osseux n'était pas encore bien formé et je dois attendre pour renforcer de nouveau la main. Alors on y va petit à petit. 

Une date de reprise est envisagée ? 

Pas encore, lundi je passe une nouvelle radio et si tout va bien, je pourrai retirer l'atelle et revenir progressivement. Tout dépendra du résultat. 

Vous ne pourrez donc pas faire le déplacement en Pologne pour soutenir les Bleus ?

J'aimerais bien mais je ne pense pas pouvoir parce que je suis en pleine rééducation et que la saison repart directement en février. 

Timothey N'Guessan
Timothey N'Guessan Profimedia

Vous avez vu tous les matches de l'Equipe de France depuis le début de la compétition. Il y a eu quelques soucis quant à l'intensité défensive, même si cela a été corrigé contre la Slovénie (35-31) puis le Montenegro (35-24). Pour autant, quelques passages à vide demeurent inquiétants. S'agit-il simplement d'un problème de mise en place ou c'est plus profond ?

Pour moi, c'est seulement de la mise en place. Il ne faut pas oublier que Luka Karabatic était absent en début de tournoi, il fallait que Nicolas Tournat et Ludovic Fàbregas se coordonnent. Les matches suivants ont été meilleurs. C'est pour cela qu'il y a eu ces soucis en défense, même s'ils n'ont pas été mal. Thibaud Briet a très bien défendu aussi.

Contre la Slovénie, les deux périodes avaient été sensiblement identiques, avec une belle entrée en matière puis, à un moment, une petite baisse régime qui autorisait l'adversaire à espérer un retour au score. Malgré tout, l'expérience a permis de ne pas paniquer et qu'individuellement, la solution peut survenir de partout.

Nikola Karabatic a inscrit un but exceptionnel, Nedim Remili était en forme, Kentin Mahé aussi, tout comme Thibaud Briet. Tout le monde est impliqué et c'est de bon augure pour la suite car il est important que chaque joueur soit en confiance et en forme. 

En l'absence de Luka Karabatic, la France a débuté le Mondial avec seulement deux pivots. Cela change beaucoup les choses en termes de rotation ? 

Les pivots défendent au centre et c'est un positionnement très important, notamment par rapport à la taille. Luka et Ludovic sont habitués à jouer ensemble depuis plusieurs années, ce qui est moins le cas avec Nicolas qui est plutôt un joueur d'attaque. 

Contre le Montenegro, on a perçu un changement de mentalité, avec une implication de la 1re à la 60e minute. C'est une montée en puissance habituelle  ? 

Le premier tour n'a pas été une simple mise en bouche. La Slovénie est une très bonne équipe et ça a été un très bon match. Il est important de bien jouer pendant 60 minutes et on a la chance d'avoir une équipe avec un banc très généreux. Tout le monde peut jouer et ceux qui ont eu moins de temps de jeu dans la 1re partie de la compétition peuvent entrer, avec l'envie de montrer qu'ils sont là. Du début à la fin, tout le monde est impliqué et cela permet aussi à ceux qui jouent beaucoup de pouvoir se reposer. Ce devrait être le cas contre l'Iran (l'interview a été réalisée le matin du match, ndlr) et ça permettra d'être plus frais contre l'Espagne. Cela va forcément servir dans la suite de la compétition.

Le match contre l'Espagne sera un très gros test pour l'Equipe de France car il déterminera en partie les ambitions des Bleus pour la suite. En tant que joueur du FC Barcelone et champion olympique, comment percevez-vous la rivalité cette année alors que les Hispanos semblent un peu empruntés ?

L'Espagne donne souvent cette impression mais ils finissent toujours par repartir avec quelque chose. Alors ça va être un bon test pour l'Equipe de France car c'est une grande nation, avec l'expérience des derniers carrés. La première place est en jeu, c'est un match important, dur et je conseille à tout le monde de le regarder (rires). 

Contre la Pologne, l'Espagne n'a pas toujours été convaincante en défense et Gonzalo Pérez de Vargas, le gardien du Barça, a réalisé des parades cruciales. 

Depuis le début du tournoi, Gonzalo est très forme et il sera déterminant parce que, s'il commence à se chauffer, ça va devenir dur. L'Espagne a deux gardiens de très haut niveau, puisqu'il y a aussi Rodrigo Corrales qui évolue à Vezsprem. 

La France a aussi de la qualité dans les cages. Face au Montenegro, Vincent Gérard a réalisé une performance de haut vol avec 45% d'arrêts. On sent qu'il monte en régime, à l'instar d'autres joueurs français. 

Oui, il y a le besoin de trouver son rythme en compétition, de trouver des affinités avec des matches tous les deux jours. Plus on avancera, plus on verra du beau jeu, des automatismes. Ça sera de mieux en mieux. 

Timothey N'Guessan lors des Jeux Olympiques de Tokyo
Timothey N'Guessan lors des Jeux Olympiques de TokyoProfimedia

Comment pourrait-on différencier le jeu français du jeu espagnol ?

Les Espagnols jouent avec des "impar", c'est-à-dire qu'ils coupent davantage la circulation en étant plus agressifs en défense, dans le sens où ils vont plus attaquer le ballon, aller chercher la faute et l'interception. La France a des joueurs plus grands et fait confiance à son gardien pour les tirs de loin. Après, on a plusieurs joueurs qui sont en Espagne ou qui ont été entraînés par des coaches espagnols, donc on connaît ce genre de défense et on sait comment les attaquer.  L'Espagne évolue aussi en 1-5 et alterner en 6-0. C'est une notion qu'il faut travailler.

Au niveau de l'animation offensive, l'Equipe de France a eu besoin d'ajustements, des joueurs ont pris le jeu en main, à l'image de Melvyn Richardson contre le Montenegro (10 buts). Comment s'articule le travail du sélectionneur dans ce secteur, notamment la gestion humaine ?

Ce sera le cas contre l'Iran mais encore plus contre l'Espagne : l'équipe va tourner, sur des séquences de 15 minutes car, quand le joueur est sur le terrain, il se donne vraiment à fond. Quand tu es sur le terrain pendant 30 minutes, il y a des moments de gestion. Sur 15, tu donnes tout et comme tout le monde est en forme, c'est la meilleure solution. 

La rivalité franco-espagnole prend parfois des aspects surprenants. Lors de la venue du HBC Nantes en Ligue des Champions, en conférence de presse, Ludovic Fàbregas a représenté le Barça et Jorge Maqueda le H. Six joueurs espagnols évoluent en France, initialement 7 avant la blessure d'Ian Tarrafeta. La LiquiMoly Starligue est le premier pourvoyeur d'Hispanos !

La France et l'Allemagne disposent des deux meilleurs championnats du monde, donc forcément les grands joueurs affluent. Il y a aussi un manque d'argent en Liga Asobal donc il y a une tendance à s'exporter à l'étranger. Ça ne me choque pas spécialement puisque les meilleurs joueurs vont dans les meilleurs clubs. Le PSG qui a l'ambition de gagner la Ligue des Champions, Nantes, Montpellier veulent se renforcer avec les meilleurs. 

Est-ce qu'il est difficile de passer de la Liga Asobal que vous dominez largement avec le Barça (15 victoires en 15 matches) à la Ligue des Champions où le niveau est plus relevé ?

On est habitués et on sait que, même si l'adversaire est a priori plus faible, il faut jouer à 100%, d'une part car c'est notre style de jeu, ensuite parce qu'on veut montrer qu'on est les meilleurs. On ne peut pas jouer relâché car ça ne marcherait pas. Et puis, il y a tellement de matches, souvent deux par semaine. C'est aussi le travail des coaches et c'est notre état d'esprit à nous les joueurs, à l'entraînement comme contre un adversaire abordable. On se donne toujours à fond car c'est comme ça qu'on progresse. En Espagne, je peux citer Granollers en exemple qui, sans trop de moyens financiers, dispose d'une belle équipe qui performe en EHF Cup, d'une belle salle et qui a failli nous battre en finale de Coupe du Roi. León et Irún sont aussi d'un très bon niveau. Mais c'est vrai que, globalement, le championnat est moins dense qu'en France ou en Allemagne. 

Au vu des matches de la première moitié de saison, le Barça est le favori numéro 1 à sa succession en Ligue des Champions et donc d'un triplé. Est-ce que vous sentez que vous avez une petite marge sur vos concurrents ?

Même si je me suis blessé lors de ce match, j'ai senti que nous étions très bien à Nantes (victoire 37-33). Néanmoins, il y a des saisons où c'était aussi le cas et la fin n'a pas été heureuse au Final 4. On a fait un très bon début de saison mais il faudra voir où on en est après le Mondial, parce que quasiment toute l'équipe, sauf les blessés, y est. Il faudra se remettre en mode Barça. Tout ça est encore loin mais c'est évidemment l'objectif. 

Vous ressentez pendant les matches que vous avez la faculté de faire basculer la rencontre en votre faveur, presque de manière insconsciente ?

On a acquis cette expérience de garder notre sang-froid quand le match est serré, à continuer à joueur notre jeu. Pour l'instant, ça fonctionne. Cela dit, je préfère rester mesuré. Un bon début de saison ne signifie pas qu'on va gagner la Ligue des Champions. Il faut toujours se remettre en question et travailler car c'est de cette façon qu'on y arrivera. 

Votre contrat court jusqu'en 2025, c'est plutôt rare en handball d'avoir un bail aussi long. 

C'est parce que j'ai une bonne tête (rires). Plus sérieusement, j'ai prolongé de 3 saisons. Je suis content et le club a l'air heureux aussi. 

Pour en revenir au Mondial, la finale est-elle un objectif réaliste pour les Bleus ? 

Ça l'est mais il y a de la concurrence. Les Suédois ont l'air très fort, leur match contre la Hongrie a été probant. Le Danemark est toujours au rendez-vous, l'Espagne, l'Islande, l'Egypte aussi. Je pense que c'est jouable, en tous cas je l'espère. Je dis à tout le monde à Barcelone qu'on va ramener une médaille et être champion du monde.

Si la France est titrée, vous avez prévu une tenue ou une dédicace particulière pour le vestiaire ?

On verra (rires) Mais je vais vous dire un truc : parfois, il vaut mieux ne pas trop faire le malin parce qu'il y a beaucoup de nationalités au Barça. Si la France bat la Suède, je n'oublie pas qu'il y a deux Suédois dans mon équipe, que si la France bat l'Espagne, je suis entouré d'Espagnols. Alors, une petite pique mais sans jamais oublier que ce sont aussi mes coéquipiers (rires). 

France gouvernement

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