Voilà une affiche qu'il était possible de retrouver dans quelques mois en barrages. Septième, le Racing 92 voulait gagner pour réintégrer le top 6, mais La Rochelle, avec un succès, pouvait se rapprocher de la deuxième place, et donc q'une possibilité de qualification directe en demi-finale. La Défense Arena allait donc être le théatre d'un choc d'ambitieux ce soir.
Devant un public nombreux, le Racing accule d'entrée les visiteurs dans leur camp et ouvre rapidement le score par Finn Russell. L'Écossais passe deux pénalités en six minutes, mais alors qu'on pense les locaux lancés, La Rochelle frappe sur sa première occasion. Une touche assurée, et Jules Fabre se défait du plaquage de Sanconnie pour aplatir entre les poteaux (6-7, 10ème).
Et les Maritimes ne s'arrêtent pas là. Ils reviennent dans le camp francilien, assiègent le Racing sur sa ligne, et Rémi Picquette vient marquer en force. Le coup est rude pour les locaux, et même si Russell remet trois points, Hastoy l'imite dans la foulée. Mais pas question de renonceer pour le Racing, et après une action parfaitement initiée par Francis Saili, le cuir rebondit jusqu'à l'aile opposée où Donovan Taofifenua va à dame (16-17, 24ème).
Le match est plaisant et va d'un camp à l'autre. Et La Rochelle, décidemment pleine d'intentions, frappe à nouveau sur un ballon bêtement perdu au centre du terrain. Antoine Hastoy exploite l'offrande et file pointer après une course de 60 mètres. Le même Hastoy va rajouter deux pénalités pour saler la note. À la pause, La Rochelle a la main, et le score est lourd pour le Racing (16-28).
Russel délivre les siens
La réaction du Racing est attendue, et elle est instantanée. Sur la première action, les locaux débordent la défense adverse en trois passes, permettant à Olivier Klemenczak, à peine entré en jeu, d'aplatir en coin. Le Racing reprend la main, et Finn Russell passe une pénalité pour ramener les siens à deux points.
La Rochelle tente de se relancer, et réinvestit le camp adverse, mais gâche plusieurs munitions par maladresse. Le match est spectaculaire, enjoué, mais Levani Botia gâche un peu la fête en délivrant un plaquage sanctionné d'un jaune - c'est gentil - qui permet à Russell, victime du Rochelais, de faire passer les siens devant (29-28, 62ème).
Cela réveille les Rochelais, qui retournent dans le camp du Racing et obtient rapidement une pénalité transformée par Hastoy. Le match va d'un bout à l'autre, et le Racing passe proche de l'essai quand Kamikamica rate l'immanquable en échappant le ballon sur un essai tout fait. De mal en pis, Russell manque une pénalité dans ses cordes juste après.
Heureusement, les locaux finissent par souler leurs rivaux de coups, et la digue rochelaise craque sur le doublé de Klemenczak, facteur X de la rencontre. Mais il ne l'est pas autant qu'Antoine Hastoy. L'ouvreur rochelais magnifie la belle relance de Brice Dulin, enfume la défense sur 40 mètres et s'offre lui aussi un doublé, en plus de ramener son équipe à égalité (36-36, 75ème).
5 minutes restent alors pour forcer la décision. Le Racing insiste, met au supplice son adversaire sur mêlée, et obtient une ultime pénalité. La victoire est dans les pieds de Finn Russell, à 40 mètres en face. L'Écossais ne tremble pas, et offre une victoire 39-36 au Racing après l'un des (le ?) plus grands matchs de la saison. Pas sûr que le bonus défensif suffise à consoler les Rochelais.
