Survolté et intouchable, Tadej Pogacar remporte le Tour des Flandres de main de maître

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Survolté et intouchable, Tadej Pogacar remporte le Tour des Flandres de main de maître

Tadej Pogacar a remporté le Ronde avec maestria
Tadej Pogacar a remporté le Ronde avec maestriaProfimedia
Tadej Pogacar savait que pour remporter le Ronde, il fallait réaliser un coup de force immense pour écarter Mathieu van der Poel et Wout van Aert. À l'attaque tout au long de la journée, il a résisté à une offensive de MVDP avant de faire sauter la banque dans la dernière ascension du Vieux-Quaremont. Après Liège-Bastogne-Liège (2021) et le Tour de Lombardie (2021 et 2022), il s'adjuge un nouveau Monument, à seulement 24 ans.

À 24 ans, Tadej Pogacar a dompté un 3e Monument, après avoir remporté la Doyenne et par deux fois la classique des feuilles mortes. Ce Ronde 2023, le Slovène est allé le chercher avec les dents. Toujours bien placé, il n'avait d'autre solution que d'attaquer pleine balle dans les tord-boyaux que sont les monts pavés flandriens. Sur sa première accélération, il a embarqué Mathieu van der Poel et Wout van Aert dans sa roue. Sur la seconde, alors qu'il ne restait plus que MVDP, il a tout emporté, avalant goûlument Mads Pedersen, parti aux avant-postes à 115 bornes d'Audenarde. Tout simplement exceptionnel. Initialement, "Pogi" n'a pas prévu de s'aligner sur Paris-Roubaix la semaine prochaine mais, vu cette démonstration, l'appétit du petit cannibale s'est aiguisé. 

Pogacar attentif, van der Poel dissipé

Au départ de Bruges, la principale menace des premiers kilomètres était les bordures. Sous l'impulsion de la Bahrain-Victorious, van der Poel, Michael Matthews, Stefan Küng et Valentin Madouas ont été piégés. Pour le Brestois, la question était entendue dès le départ. Malade, il a lutté en queue de peloton avant d'être distancé et d'abandonner à 155 km de l'arrivée, alors que l'allure des deux premières heures de course a dépassé les 49km/h. L'écart est monté à 45 secondes mais ni la Jumbo-Visma ni la UAE-Team Emirates n'a fait rouler. Malgré cela, MVDP a mis 20 bornes à rentrer. Après le Néerlandais, c'est Pogacar qui a connu une péripétie, freiné par la chute de Danny van Poppel qui a entraîné avec lui Oier Lazkano, récent 2e d'À Travers La Flandre. 

À l'attaque du premier passage du Vieux-Quaremont, à 146km de l'arrivée, 8 coureurs disposaient de 4'30 d'avance dont Tim Merlier, champion de Belgique et coéquipier de Julian Alaphilippe à la Soudal-Quick Step. Dans un peloton nerveux à l'approche du mont emblématique, une gamelle énorme a secoué le peloton dans les grandes largeurs. Cherchant à remonter sur le côté gauche de la route, Filip Maciejuk (Bahrain-Victorious) est passé dans la luzerne détrempée et provoqué un chute en tête de peloton qui lui a valu une mise hors-course immédiate. Alaphilippe, Peter Sagan, Tim Wellens, Jasper Stuyven et le bizut Neilson Powless sont notamment allés au sol; van Aert a mis un pied au sol, juste devant une voiture de directeur sportif qui a pilé au bon moment. Et ce n'était que le début vu l'humidité de la route qui rendait les pavés particulièrement glissants. 

Déjà exposé au stress d'une partie de manivelle, MVDP a été de nouveau surpris par un coup de force de la DSM de John Degenkolb. Si Christophe Laporte a été pris dans la cassure, c'est le Néerlandais qui a payé les pots cassés puisque son précieux coéquipiers Soren Kragh Andersen a dû mettre la flèche à 120 km de l'arrivée. 

Pedersen lance les grandes manoeuvres de très loin

Cité parmi les principaux outsiders, Pedersen a mis la gomme à 115km de la ligne, à l'approche du Kerkgate, suivi par Kevin Geniets (qui ne sera pas payé, victime d'une crevaison peu de temps après), Matteo Trentin et Gianni Vermeersch, bientôt rejoints notamment par Nathan van Hooydonck, Yves Lampaert, Davide Ballerini et un certain Pogacar. Fugue de courte durée à l'approche du Molenberg que Kasper Agreen et Alaphilippe ont attaqué en tête pour éviter les mauvaises surprises. 

La course se débridait, avec des coureurs éparpillés à l'arrière et un groupe intercalé qui a rapidement pris plus d'une minute d'avance avant de rentrer sur l'échappé matinale : Pedersen, Kung, Asgreen, Jhonatan Narváez, Powless, Trentin, van Hooydonck, Fred Wright, Benoît Cosnefroy, Matteo Jorgenson et Florian Vermeersch

80km encore à parcourir et 2 minutes d'avance : les grosses écuries ont commencé à embrayer. La tension est montée d'un cran et Biniam Girmay a lourdement chuté, entraînant avec lui un autre outsider, Matej Mohoric, catapulté sur le bas-côté. Les grandes manoeuvres étaient reportés de quelques kilomètres, alors que l'écart avec le groupe de tête dépassait les 3 minutes. 

Bjerg, rampe de lancement pour Pogi

De retour dans le Vieux-Quaremont et que l'échappée perdait petit à petit des éléments, UAE-Team Emirates a mis un sérieux coup de vis avec Mikkel Bjerg. La suite était connue d'avance : Pogacar a attaqué franchement, laissant derrière lui WVA et MVDP. 

Plus avant, Asgreen rappelait son statut d'ancien vainqueur, en 2021, sur les pavés du Paterberg, mettant au supplice ses compagnons de fugue. L'écart avec "Pogi" était d'1'30, quelques hectomètres devant des poursuivants 5 étoiles puisque, outre van Aert et van der Poel, Laporte, Nils Politt et Tom Pidcock étaient aux trousses du Slovène. Se rendant compte qu'il faisait office de point de mire de luxe, Pogacar s'est relevé... mais a reçu l'aide inattendue de Laporte, sorti pour faire travailler van der Poel. Un coup d'épée dans l'eau. 

Après avoir vu Asgreen, Trentin et Kung jouer des coudes dans le terrible Koppenberg et ses passages à 22%, Pogacar a placé une nouvelle accélération, fatale à Laporte et Pidcock. Sur le porte-bagage du Slovène, évidemment, ses rivaux de toujours, partis en chasse des 11 survivants désormais à 1 minute. 

MVDP, du saut de chaîne au coup de canon

Dans le Taaienberg (ou le Boonen-berg pour les fans de Tommeke), alors qu'Asgreen tenait le haut du pavé devant pour faire sauter Cosnefroy et Narváez, MVPD connaissait un saut de chaîne qui l'a contraint à un effort supplémentaire pour retrouver ses deux compères. Cependant, à l'approche du Kruisberg, l'écart se stabilisait à 40 secondes même si les fuyards commençaient les calculs mentaux pour compter les coups de pédales. Dans une petite descente à 30km de l'arrivée, Pedersen s'est extirpé du groupe de tête pour jouer son va-tout en solitaire. 

Dans le Kruisberg, van der Poel a fait le ménage de printemps. Après un temps de lantence, Pogacar a tenu le choc, mais pas van Aert, laissé en rase campagne sans équipier, avec van Hooydonck devant et Laporte derrière. La Jumbo-Visma piégée, il restait tout de même à rentrer sur la tête de course.

Pogacar, jeune loup dans le Vieux-Quaremont

Au pied du Vieux-Quaremont, dernière occurrence de la journée, van der Poel et Pogacar atteignaient le premier groupe de poursuivants. Alors que van Hooydonck se relevait pour attendre van Aert pour tenter de le ramener, Trentin resserrait les cale-pieds pour vider le réservoir au service de Pogi. Mais le Slovène, survolté, n'a pas eu besoin de son coéquipier. Dès les premiers pavés, il a sorti van der Poel de sa roue et a vite aperçu Pedersen dans son champ de vision. Sans un coup d'oeil, le Slovène a dépassé le champion du monde 2019 qui a mis le cap sur le Paterberg seul. 

Avec près de 30 secondes d'avance sur van der Poel qui rapidement capitulé, Pogacar a abordé sereinement la dernière longue ligne droite avec le clocher d'Audenarde aligné sur la ligne d'arrivée. Pour les accessits, Pedersen a été récompensé de tous ses efforts en réglant le sprint en petit comité, conservant un souffle d'avance sur van Aert, finalement 4e. 

Après Louison Bobet et Eddy Merckx, le Slovène devient le 3e coureur à avoir remporté le Tour de France et le Ronde. Voilà qui classe un coureur au panthéon cycliste. 

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