Ski alpin : le bilan des Bleus, Pinturault, Noël et le désert

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Ski alpin : le bilan des Bleus, Pinturault, Noël et le désert
Alexis Pinturault sauve la saison avec un titre mondial
Alexis Pinturault sauve la saison avec un titre mondialAFP
La saison de ski alpin est terminée depuis hier, l'occasion de jeter un regard sur un hiver mitigé pour les Bleus. Certes, la renaissance d'Alexis Pinturault est assez intéressante, mais la relève tarde à pointer le bout de son nez, et spécialement chez les femmes.

C'est un point assez inquiétant. L'équipe de France dans son ensemble a signé 10 podiums cette saison en Coupe du monde (on reparlera des Mondiaux plus tard). Déjà, deux sont l'oeuvre de Johan Clarey qui, à 42 ans, est parti goûter une retrite bien méritée. Mais seulement deux sont l'oeuvre des femmes. 

Hier, Tessa Worley a elle aussi mis le clignotant. Et voilà peut-être la meilleure skieuse tricolore du XXIème siècle qui s'en va, accompagnée - dans une moindre mesure - de Coralie Frasse Sombet. Mais on perd en terme bruts une quadruple championne du monde - dont deux fois en individuel - double lauréate du globe de cristal du Géant, et on en passe. 

Pourquoi c'est inquiétant ? Parce que Worley est, cette saison, la seule Bleue à figurer dans le top 20 du classement général (16e) et dans le top 10 d'une discipline (8e en Géant), et ce alors qu'elle n'a pas signé le moindre podium cette saison ! Sa régularité à haut niveau était sa force, et encore cette saison, puisqu'en 20 départs, Mondiaux compris, elle a claqué 10 top 10. 

Et une telle régularité, personne ne la possède chez les Bleues. Certes, on a vu deux podiums cette saison. Mais celui de Laura Gauché, son premier, à 28 ans, ressemble plus à un aboutissement, et l'on se demande déjà si elle n'est pas à son plafond. Elle semble en mesure de viser de bons résultats épisodiques, mais jouer le globe de descente, impossible.

L'autre est l'oeuvre de Romane Miradoli. Lauréate d'un Super-G l'hiver dernier, son premier succès en Coupe du monde, elle n'a pas réellement confirmé cette saison. Outre sa troisième place à St.Moritz, on compte un top 5 à Cortina d'Ampezzo et c'est à peu près tout. Pire encore, sa saison 2023/24 est compromise à cause d'une sévère blessure au genou.

La relève, elle, tarde à pointer le bout de son nez. Outre Marie Lamure, qui a été performante sur les Mondiaux, poussée par le public, personne n'a l'air d'avoir les moyens de percer. Chez les hommes, ce n'est pas non plus la panacée. Certes, Alban Elezi Cannaferina a été sacré champion du monde juniors de Géant cet hiver, mais il semble encore un peu vert. 

Noël, l'inconnue

La saison de Clément Noël est totalement paradoxale. C'est bien le champion olympique de slalom qui a remporté le seul succès français en Coupe du monde cette saison. Trois podiums au total pour lui, mais une foule d'abandons  au passage. Quand il va au bout, c'est gros résultat. Mais son ski à risques a forcément un revers.

Néanmoins, il reste l'une des principales forces du ski français. Tout simplement parce que cela fait cinq saisons d'affilée qu'il gagne au moins une course en Coupe du monde. Cependant, lui-même, malgré ses résultats, est en plein doute, comme il l'a déclaré à Eurosport après un ultime abandon hier. 

Je ne suis pas très lucide, pas bien… j’ai l’impression de ne pas savoir skier. Il n’y a rien qui va. C’est une manche qui rend humble, qui fait se dire : ‘Tu ne sais plus skier, il faut que tu te remettes au boulot cet été’. Je n’arrive pas à engager, à faire les choses dans l’ordre. C’est du ski très, très moyen, qui m’expose à des fautes.

Au moins, il a cerné le problème. Un problème qui, malgré un talent indéniable, lui interdit de postuler pour un petit globe de cristal de la spécialité qu'il a pourtant largement les moyens de remporter. À 25 ans, la saison prochaine sera cruciale pour lui. 

L'éclaircie Pinturault

Devenir champion du monde à domicile était un rêve, Alexis Pinturault en a fait une réalité. Sacré dès le premier jour de compétition, il a totalement relancé sa saison, allant ensuite chercher le bronze sur le Super-G avant de signer deux podium en Géant en fin de saison.

De quoi sourire ? Pas totalement. Déjà, "Pintu" a 32 ans, et l'on sait que ses meilleures années sont derrière lui. Impossible désormais de viser le gros globe qu'il a remporté en 2021, ni même le globe de Géant, la faute à un certain Marco Odermatt.

Mais surtout, il a été sacré champion du monde en combiné, une discipline vouée à disparaître, tant elle n'intéresse pas grand monde. Aller jouer la victoire est compliqué pour lui quelque soit la discipline. Odermatt est trop fort en Super-G et en Géant, Kilde est le maître de la descente, et en slalom, c'est la foire d'empogne.

Alors, Alexis Pinturault a pris une décision : il se concentrera sur les épreuves de vitesse la saison prochaine. Histoire de faire durer le plaisir, et d'aller chercher quelques succès supplémentaires, car sa carrière est déjà réussie. Si on imagine qu'il voudra aller jusqu'aux JO 2026, on ignore s'il pourra tenir un haut niveau jusque là. Mais une fois encore, il ne représente pas le futur du ski français.

D'une manière générale, la saison prochaine s'annonce compliquée. La France n'est plus dans les nations de tête du ski mondial. Les Bleus ont longtemps survécu grâce à Alexis Pinturault, mais cette époque est révolue. La fête était belle aux Mondiaux à domicile, mais cette page doit être tournée. Espérons que Clément Noël se réaffirme de nouveau comme le taulier, qu'Alexis Pinturault bonifie sa fin de carrière, et que le creux générationnel à venir ne soit pas trop long. En attendant, il y aura toute la place pour les surprises. 

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