Procès de Mohamed Haouas pour violences conjugales : "Je ne me suis pas contrôlé"

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Procès de Mohamed Haouas pour violences conjugales : "Je ne me suis pas contrôlé"
Mohamed Haouas et son avocat le 12 mai.
Mohamed Haouas et son avocat le 12 mai.AFP
"Le problème, c'est qu'elle m'a menti, (...) je ne me suis pas contrôlé" : jugé pour avoir frappé son épouse vendredi, en public, le pilier du XV de France de rugby Mohamed Haouas a essayé de se justifier mardi, devant le tribunal correctionnel de Montpellier.

"Je me suis fait un film", a déclaré le joueur de Montpellier, tee-shirt noir à manches longues et jean bleu, revenant sur les coups portés à son épouse vendredi en fin d'après-midi, après qu'il l'a vue fumer une cigarette devant le centre commercial où elle travaille : "Elle a le droit de fumer, (...) mais le problème c'est qu'elle m'a menti, (...) et je me suis dit que si elle peut mentir pour la cigarette, elle peut mentir pour autre chose".

"J'ai imaginé des choses, des gars mariés trompent leur femme, moi, je l'aime, j'ai eu peur", a poursuivi Mohamed Haouas, déjà jugé à deux reprises pour des faits datant de 2014. "C'est moi qui me suis emporté, je m'en veux vraiment, (...) c'est ma femme, je t'aime, je t'aime", a continué le joueur du MHR, âgé de 29 ans, en se tournant vers son épouse, avec qui il a eu deux enfants.

Quant aux coups, ce ne serait qu'"un petit croche-pied", pour la faire tomber, puis "une petite gifle, comme ça", explique-t-il : "C'était plus fort que moi", répond-il à la procureure, assurant que "jamais de la vie" il ne recommencerait.

"Seriez-vous prêts à suivre des soins pour apprendre à vous maîtriser ?", lui demande son avocat, Me Marc Gallix. "Oui", répond-il.

Avant sa déposition, son épouse est venue témoigner, expliquant avoir été "choquée": "C'est la première fois que Mohamed porte la main sur moi", a-t-elle dit. Et si son époux n'aime pas qu'elle fume, "c'est parce qu'il a été traumatisé par un ami qui a eu un cancer".

"L'égérie d'aucune cause"

"Je vais en vacances avec des copines, je sors quand je veux", a-t-elle insisté, affirmant que son époux ne lui interdit rien et que "pour n'importe quelle décision il demande (son) avis". Une certitude, elle ne veut pas porter plainte et veut continuer à vivre avec lui.

"Elle a deux objectifs", a expliqué l'avocat de Mme Haouas, Me Florian Medico : "D'abord soutenir que les faits sont anormaux. Mais elle veut aussi retrouver ce soir son mari, le père de ses enfants, pour pouvoir discuter de ce qui s'est passé, peut-être avec un tiers".

"Elle ne veut être l'égérie d'aucune cause. Elle a sa vision, en femme libre (...). Elle vous dit que son intérêt à elle c'est de revoir son mari et de faire comprendre que ces faits ne sont pas acceptables. Le chemin continuera avec Mohamed Haouas. Elle est à la recherche de l'équilibre, de justice. Vous avez leur vie entre vos mains", a conclu Me Medico en direction des magistrats.

L'enjeu de ce procès "est énorme, c'est son avenir professionnel, et s'il est maintenu en prison, ce sera difficile", avait reconnu Me Marc Gallix, l'avocat de Mohamed Haouas, avant le début de cette audience, rappelant que le joueur montpelliérain avait signé un contrat de trois ans avec l'AS Clermont.

Sélectionné à 16 reprises sous le maillot de l'équipe de France, le colosse montpelliérain (1,85 m, 123 kg) pourrait voir sa carrière s'arrêter en cas de condamnation à de la prison ferme. De même, il pourrait rater le Mondial 2023 en France (8 septembre-28 octobre), cette affaire intervenant à quelques jours de l'annonce des 42 sélectionnés par Fabien Galthié, le 21 juin.

Exclu contre l'Écosse en février, lors du tournoi des Six Nations, après un premier carton rouge reçu contre cette même équipe en 2020, Mohamed Haouas était sur la sellette. Ce troisième procès pourrait sceller son sort sportif.

Le joueur du MHR avait déjà été condamné en février 2022, à 18 mois de prison avec sursis, pour des cambriolages de bureaux de tabac à Montpellier, en 2014. Le 12 mai, lors d'un second procès, pour sa participation à une violente bagarre le 1er janvier 2014, le parquet avait requis une peine de deux ans avec sursis. Le délibéré dans cette affaire est attendu au 30 juin.

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