La finale de la Betclic Élite 2021/2022 avait été un véritable sommet entre les deux meilleures équipes de la saison. Au bout des prolongations du 5ème match, l'ASVEL avait fini par triompher de l'AS Monaco, et un certain Élie Okobo avait joué un rôle prépondérant dans ce sacre.
D'où une certaine stupéfaction quand quelques jours plus tard, il s'est engagé avec sa victime en finale. Une énorme prise pour la Roca Team, toujours plus ambitieuse chaque année. Et peut-être le début des ennuis pour le champion.
Pas n'importe qui
Rappelons d'abord de qui on parle. Élie Okobo, c'est plus de 100 matchs NBA sous les couleurs des Phoenix Suns. Un international qui n'a pas eu peur de revenir en France quand la NBA n'a plus voulu de lui. Et qui a tout de suite impacté l'ASVEL. 13.2 points de moyenne en 2021/2022 au milieu d'un effectif dense. Et surtout, une faculté à prendre le jeu à son compte dans les moments chauds. C'est bien simple, en cinq matchs de finale, il aura été trois fois le meilleur marqueur de son équipe.
Jamais il n'a refusé les shoots capitaux, pas toujours avec réussite certes, mais son leadership est indéniable. Une campagne logiquement récompensée par un titre de MVP des finales. Alors on n'était pas là pour voir les éventuelles négociations sur une prolongation de contrat, mais on se demande comment une équipe à peine sacrée championne de France n'a pu trouver les mots et / ou les moyens pour retenir celui qui s'était imposé comme un cadre de l'effectif en une saison.
La réponse tient sans doute dans un mot : Euroligue.
Des rêves d'Europe
Car l'ASVEL a beau avoir conservé son titre national, c'est bien Monaco qui a été étincelant sur la scène européenne la saison passée. Une campagne formidable où la Roca Team est passée à un match de rejoindre le si convoité Final Four. Une performance qui n'a plus été accomplie par un club français depuis... l'ASVEL, en 1997 !
Et vu sur quelles bases sont partis les Monégasques, cette saison pourrait être la bonne. Avec 7 victoires pour 3 défaites, Monaco est deuxième exaequo du classement. Sachant que les huit premiers sont qualifiés en quarts de finale, c'est bien parti. Mais surtout, Monaco tient tête aux cadors européens, puisque le club de la Principauté s'est notamment offert le tenant du titre, l'Anadolu Efes.
À l'inverse, l'ASVEL a le bilan opposé. 3 victoires, et pas nécessairement contre des favoris. En effet, le club le mieux classé battu par le champion de France est actuellement 8ème. Mais surtout, 4 de ces 7 revers ont été concédés par au moins 15 points d'écart. Résultat, une place de dernier exaequo.
Et on sent que cette équipe manque d'un leader. On ne va pas manquer de respect à la grande carrière de Nando De Colo, mais pour l'instant, son retour en France n'apporte pas l'effet escompté. Même en championnat, l'ASVEL galère, avec des défaites franchement embarrassantes contre le promu Blois, ou encore lors du derby face à la Chorale de Roanne.
À de nombreuses reprises, on a vu cette équipe semblant errer comme une âme en peine sur le terrain. Pourtant, l'effectif est de qualité, et l'on ne nous fera pas croire que la blessure de Joffrey Lauvergne est responsable de tous les maux villeurbannais.
L'heure de marquer les esprits
Ce match se présente donc à un moment charnière pour les deux équipes. Bien qu'en réussite, Monaco commence a à payer le prix d'un calendrier infernal (quatre défaites sur les six derniers matchs toutes compétitions confondues). La Roca Team sera bien entendu favorite de ce premier rendez-vous 100% tricolore de l'Euroligue cette saison.
Peut-on espérer un sursaut de l'ASVEL ? À domicile, tout est permis. Mais nul doute que Monaco voudra marquer son territoire en vue d'éventuelles retrouvailles nationales en juin prochain. Mais surtout, la qualification se rapprochera à chaque victoire (bien qu'on soit à peine au tiers de la compétition).
Si bien sûr, le champion de France ne fera pas de fleur à son rival, les deux équipes n'évoluent pas au même niveau jusqu'ici. Seulement, l'ASVEL a l'ascendant depuis juin dernier. Et pourrait bien s'en servir ici. Mais, point important, Élie Okobo a fait partie de cet ascendant.
Et lui plus que tout autre voudra montrer pourquoi l'ASVEL aurait dû le conserver, et pourquoi Monaco est bien meilleur avec lui. À chaque fois qu'il a inscrit plus de 13 points cette saison (à 7 reprises), Monaco s'est toujours imposé. En attendant la confirmation européenne, c'est bien de suprématie nationale dont il est question. Rendez-vous à 20h00 pour voir de quoi il en retourne.
