Daria Kasatkina, l'antihéroïne russe en quête d'une reconnaissance sportive

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Daria Kasatkina, l'antihéroïne russe en quête d'une reconnaissance sportive

Daria Kasatkina pourrait recroiser sa bête noire Elina Svitolina en 1/8 de finale à Wimbledon
Daria Kasatkina pourrait recroiser sa bête noire Elina Svitolina en 1/8 de finale à WimbledonAFP
Ouvertement lesbienne, Daria Kasatkina ne peut pas être seulement cantonnée à son coming out fait dans une Russie peu amène envers les droits LGBT+. Demi-finaliste à Roland-Garros l'an dernier, la tête de série nº11 doit briser un plafond pour devenir une candidate récurrente aux titres en Grand Chelem.

Les teenagers de la fin des années 1990 se rappellent certainement de Daria, cette anti-héroïne de cartoon sarcastique et asociale sur les bords. Plus de vingt ans après la fin de la série diffusée sur MTV, la version actuelle a troqué la jupe plissée et les Doc Martens pour une tenue de tenniswoman. 

A l'image de la Daria du dessin animé, Daria Kasatkina n'a pas choisi d'être un symbole mais elle l'est devenue par la force des choses. Dans un contexte géopolitique particulièrement complexe pour les sportifs de son pays, exclus de la plupart des compétitions depuis l'invasion en Ukraine (comme s'ils en étaient responsables...), Kasatkina a fait preuve d'un immense courage pour faire son coming out publiquement. "Tu auras des nœuds au cerveau tant que tu ne le diras pas. Après, c’est clair que chacun doit choisir comment il veut s’ouvrir et jusqu’à quel point. Le plus important, c’est d’être bien avec soi-même", avait-elle dans un podcast diffusé sur YouTube. 

Avec sa compagne, la patineuse russo-estonienne Natalia Zabiiako, la 12e joueuse mondiale a pris un vrai risque car son pays natal n'est guère connu pour être "gay friendly" : "il y a des sujets encore plus importants qui sont interdits, donc cela n’a rien d’étonnant". Pour expliciter, jusqu'en 1993, l'homosexualité était considérée légalement comme un crime et une maladie mentale jusqu'en 1999. Depuis une décennie, la "propagande homosexuelle", c'est-à-dire la diffusion d'images auprès des mineurs est prohibée. En réalité, cette loi de 2013 est perçue comme un moyen détourné de persécuter les LGBT+. 

Objectif deuxième semaine à Wim

Pour autant, cantonner Daria Kasatkina a cet aspect serait réducteur et même injuste. Car la Russe est désormais une cadre du Top 15 mondial et une candidate au dernier carré de tous les tournois du Grand Chelem. Néanmoins, ses résultats récents laissent apparaître un plafond de verre au-dessus de sa tête. Depuis sa finale d'Indian Wells perdue contre Naomi Osaka en 2018, elle n'a atteint qu'une seule fois les 1/2 finales d'un WTA 1000, à Rome l'an dernier (défaite contre Ons Jabeur). Pour l'heure, elle est arrivée au moins en 1/8 de finale de tous les Majeurs. Son meilleur résultat remonte à Roland-Garros 2022 où elle avait été sortie par Iga Swiatek comme au 3e tour de l'Open d'Australie quelques mois plus tôt. La suite fut plus douloureuse avec deux sorties prématurées au 1er tour à l'US Open contre Harriet Dart et à Melbourne contre la désormais Tricolore Varvara Gracheva à Melbourne. À la Porte d'Auteuil, elle est tombée contre sa meilleure ennemie avec 7 défaites en 7 confrontations : l'Ukrainienne Elina Svitolina qui ne lui serre pas la main en fin de match alors que la Russe s'est clairement et rapidement positionnée contre la guerre.

Après un faux départ à Berlin avec une élimination d'entrée, sa saison sur gazon a pris un tour intéressant à Eastbourne. Anhelina Kalinina, Karolina Pliskova, Caroline Garcia, Camila Giorgi : le parcours est éloquent mais la Russe a chuté en finale contre une autre de ses bêtes noires en la personne de Madison Keys

Pour son entrée en lice, Kasatkina a été expéditive en sortant l'Américaine Caroline Dolehide, 100e mondiale (6/1 6/4) puis la Britannique Jodie Burrage, 108e à la WTA (6/0 6/2). Si elle parvient à battre Victoria Azarenka en 1/8 de finale, la Russe pourrait recroiser la route de... Svitolina. 

 

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