Damian Lillard, 32 ans et une carrière vierge de titres

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Damian Lillard, 32 ans et une carrière vierge de titres
Damian Lillard, 32 ans et une carrière vierge de titres
Damian Lillard, 32 ans et une carrière vierge de titres
AFP
Encore un match à 60 points pour Damian Lillard cette semaine, mais encore une saison compliquée pour son équipe. Les Blazers ne sont absolument pas certains de voir les playoffs, une rengaine depuis 10 ans, et si sa loyauté est à toute épreuve, il n'est peut-être pas totalement innocent dans l'absence de titres dont il souffre, même s'ils sont plusieurs au banc des accusés.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, Damian Lillard a pondu une énième masterclass, comme il en a l'habitude depuis ses débuts voilà plus de dix ans. 60 points face au Jazz. C'est son quatrième match à, au moins, 60 points en carrière, ce qui fait que seuls deux joueurs ont fait mieux dans l'histoire : Wilt Chamberlain et Kobe Bryant. Pourtant, son palmarès est désespérément vierge alors qu'il dispute sa 11ème saison. Fidèle aux Portland TrailBlazers, il n'a pourtant jamais eu une équipe à la hauteur de son talent. À qui la faute ?

L'entraîneur ?

Jusqu'à la saison passée, "Dame Dolla" n'avait connu qu'un coach en NBA : Terry Stotts. C'est lui qui a exploité le talent de son meneur, qui l'a lancé dans une équipe qui ne manquait pas de talent à l'époque. Portland était un poids lourd de l'Ouest, avec LaMarcus Aldridge en tête d'affiche, et un paquet de role players de qualité, dnt un certain Nicolas Batum.

Au milieu de ces joueurs aguerris, Damian Lillard s'impose d'entrée de jeu, décrochant le titre de Rookie Of the Year en 2013. Installé à la mène, il récupère petit à petit du pouvoir sous l'impulsion de son coach. Preuve en est faite lors du premier tour des playoffs 2014, quand Lillard rentre le shoot qui permet à Portland d'éliminer Houston au premier tour des playoffs. Le système a été dessiné pour Lillard, démontrant d'emblée la confiance de Stotts pour son sophomore.

Et quand l'équipe explose à l'intersaison 2015, Lillard est placé au centre du projet. Depuis, il dirige l'équipe d'une main de maître, en tant que leader indiscutable. Mais vu de l'extérieur, on avait l'impression que Terry Stotts s'est trop souvent reposé sur le talent de son meneur. Au point de ne pas proposer un jeu collectif de qualité, ou en tout cas trop peu. 

Exemple criant lors des playoffs 2021. Au premier tour, Portland est à égalité 2-2 au premier tour avec Denver. Le match 5 est crucial pour la suite de la série, et ça, Damian Lillard l'a bien compris. Si ce n'est pas son record en carrière, il s'agit sans doute de son plus grand match. 55 points dans un match de playoffs, c'est incroyable. Pourtant, les Blazers vont perdre la rencontre, et la série ensuite. 

Pourquoi ? La partie était ultraserrée, mais la balle de match était pour les Blazers. Et au lieu de laisser Lillard s'en occuper, Terry Stotts a préféré dessiner un système pour C.J McCollum. Lillard a shooté à 17/24 ce soir-là, McCollum à 7/22. Le coach a signé son arrêt de mort avec ce système - qui va bien entendu échouer -, et sera débarqué dans la foulée. Un symbole de ses années à la tête des Blazers, tout pour Lillard, mais des choix douteux à l'encontre de son leitmotiv.

Chauncey Billups a pris la suite, mais la saison dernière était ce qu'on appelle communément une "saison de transition". Entre l'opération de son leader aux abdominaux, et le transfert de C.J McCollum, les playoffs étaient inaccessibles. Mais cette saison, on ne voit pas la progression, malgré une refonte de l'effectif. 

Le management ? 

Qui est le meilleur coéquipier de la carrière de Damian Lillard ? Sans doute LaMarcus Aldridge. Mais les deux n'ont joué ensemble que trois saisons, les trois premières de la carrière de Dame. Depuis qu'il est réellement le leader annoncé, il s'agit probablement de C.J McCollum. Qui n'a jamais été all-star, comme tous les coéquipiers de Lillard

CJ McCollum a longtemps accompagné Lillard, sans succès
AFP

Alors certes, le coach a son mot à dire sur le recrutement. Mais c'est le management qui signe les chèques. Et qui valide les transferts. Tous les ans, le serpent de mer revient sur un gros move possible qui associerait un véritable all-star à Lillard, pour créer un one-two punch de qualité.

Car Lillard n'est pas qu'un scoreur exceptionnel, il est aussi un excellent ball handler et playmaker. Il est logique de penser qu'en lui associant un intérieur dominant et qui maîtrise le pick'n'roll, cela ne pourrait qu'améliorer l'effectif. Mais depuis 2017, il doit se contenter de Jusuf Nurkic. Certes, le Bosnien est un excellent coéquipier, un bon joueur, mais pas un grand joueur. Ce qui explique pourquoi quand les Nuggets ont eu à choisir entre Nikola Jokic et lui, ils n'ont pas hésité.

Et Nurkic est condamnable dans un autre secteur : la défense. Un domaine qui est depuis de nombreuses années le talon d'achille des Blazers. CJ McCollum était inefficace au possible défensivement parlant. Les Blazers, lors de son départ pour New Orleans, ont récupéré Josh Hart, spécialiste de l'exercice. Mais un joueur tout seul ne fait pas une efficacité défensive. 

Dans ce domaine, l'effectif est bancal. Offensivement, pas de problèmes. Outre Lillard, Anfernee Simons, Josh Hart, Jerami Grant et Jusuf Nurkic, qui accompagnent le meneur dans le cinq majeur, sont tous capables de mettre 20 points par match. Mais marquer 100 points ne sert à rien si on en prend 110. Et on se demande surtout comment une équipe gagner un titre avec comme deuxième meilleur joueur Jerami Grant. Sa qualité n'est pas remise en cause, mais cela semble trop "léger". Et on ne parle pas du banc, qui est tout simplement inexistant.

La défense, quoi qu'on en dise, a été responsable de beaucoup d'échecs des Blazers ces dernières années. La défense gagne des titres, parait-il. Et dans ce domaine, aucun joueur n'est irréprochable, pas même le plus important.

Damian Lillard ?

Défensivement, Dame est loin d'être une référence. Il n'est pas un two-way player. Alors bien sûr, on pardonne à un joueur qui met 30 points de moyenne de ne pas tout donner dans ce secteur. Mais c'est une erreur, car un leader doit l'être dans tous les domaines. 

On le sait, Damian Lillard fait partie de ces joueurs capables de gagner un match à lui tout seul. Un des meilleurs dans le clutch, au point de voir la fin de match hériter du nom de Dame Time. Combien de game winners, de buzzer beaters à son actif ? Outre celui susmentionné face à Houston, celui de 2019 contre le Thunder est sans doute le plus inoubliable de tous. 

2019, sans doute la meilleure saison des Blazers et de Lillard, puisque c'est là qu'il a atteint pour la seule et unique fois les Finales de Conférence. C'est tout ce qu'il y a à mettre à son palmarès, même si bien sûr, il a été 6 fois all-star, et une fois All-NBA First Team. Mais ce manque de résultats collectifs a fatalement joué contre lui pour l'obtention d'un titre de MVP auquel il aurait pu prétendre plusieurs fois.

Quelle est sa responsabilité ? Elle est principalement financière. En effet, il touche le salaire maximum depuis plusieurs saisons déjà. Il est actuellement le huitième joueur le mieux payé de NBA, avec plus de 42 millions par an. Mais ce n'est pas le plus grave. En effet, il a récemment signé une extension qui fait qu'en 2016/17, à 36 ans, il touchera plus de 63 millions de dollars, un montant inédit.

Cela handicape fatalement sa franchise, puisqu'il existe un salary cap en NBA. Et Lillard occupe près de 40% de ce cap à lui tout seul. Bien sûr, si la franchise gagnait, tout le monde se moquerait de ce montant. Seulement, cela a souvent été un problème pour recruter avec le peu de marge de manoeuvre disponible.

Outre cela, Damian Lillard a la réputation d'être un bon coéquipier. Mais quelles sont les perspectives pour ses partenaires ? L'équilibre est compliqué entre leader statistique et leader de jeu. Lillard tourne à plus de 7 passes décisives de moyennes, pourtant, le jeu collectif est tout sauf léché. 

Mais sur un plan plus global, la conférence Ouest est depuis des années extrêmement compétitive. Encore cette saison, il n'y a que trois victoires d'écart entre le quatrième et le 13ème. Chaque match est un combat, et chaque match est importantissime. 

Et c'est là qu'en analysant les chiffres, on peut remettre en cause l'impact de Lillard. Huit matchs à au moins dix passes décisives cette saison ? 50% de victoires. 16 matchs à 30 points ou plus ? 56.25 % de victoires. 12 matchs d'absence pour lui cette saison ? 5 victoires, 7 défaites. 

Présent, absent, soliste, collectif, rien ne change. Les Blazers sont une équipe de milieu de tableau. Et cette saison, on voit mal comment ils pourraient faire mieux qu'un premier tour de playoffs, si tant est qu'ils voient la postseason, ce qui est loin d'être acquis. Alors bien sûr, Damian Lillard partira à la retraite en tant que meilleur joueur de l'histoire de la franchise. Mais sans doute sans trophée majeur. Et on voit mal comment il pourrait en être autrement. 

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