NBA : les Washington Wizards, partis pour rester les rois du ventre mou ?

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NBA : les Washington Wizards, partis pour rester les rois du ventre mou ?

Beal et Avdija, le présent et le futur ?
Beal et Avdija, le présent et le futur ?AFP
Force majeure de la conférence Est au milieu des années 2010, les Wizards sont dépassés. Trop limités pour jouer le titre, trop forts pour le tanking, la franchise semble naviguer à vue. Anatomie des dernières années de Washington, dont la saison va sans doute rapidement se terminer.

15 mai 2017. Les Washington Wizards s'inclinent lors du game 7 des demi-finales de la conférence Est contre les Celtics. Une frustration bien sûr, mais la fin d'une belle saison avec un bilan de 49/33 et une belle campagne de playoffs. Il y a des leaders, des role players de qualité, l'avenir semble radieux pour la franchise de la capitale. Personne n'imagine alors que ce sera le début de la fin.

Des souvenirs vite effacés

Car cette superbe saison a été bâtie sur un 5 de départ solide. John Wall est le leader de l'équipe, avec son compère Bradley Beal sur le backcourt. Otto Porter Jr et Markieff Morris assurent sur les ailes, et le "Polish Hammer" Marcin Gortat fait le métier dans la raquette. Avec Kelly Oubre Jr en sixième homme, et quelques joueurs comme Tomas Satoransky pour compléter, l'effectif est complet. L'un des plus complets de la ligue. 

On conserve l'effectif ? On conserve l'effectif. John Wall signe une extension de contrat mirobolante, tout le monde reste. Et la saison suivante, tout semble rouler. Jusqu'au All-Star Game. Les Wizards sont alors nantis d'un bilan de 33-24, bien placés dans leur statut d'outsiders de l'Est. Puis la débacle. Un bilan de 10-15 pour finir la saison, en perdant notamment cinq de leurs six derniers matchs. Des playoffs abordés sans confiance, et une sortie au premier tour logique.

Un incident de parcours, pense-t-on alors. Mais non, le début des ennuis et des mauvais choix. Gortat et Oubre sont échangés avant et pendant la saison, tout ça pour récupérer au final Trevor Ariza. Incompréhensible. Autant que de trade Markieff Morris contre Wesley Johnson. Puis Otto Porter contre Bobby Portis. L'équipe explose en six mois, et le pire est à venir.

John Wall se blesse gravement au talon fin 2018, saison terminée. Mais la poisse va s'en mêler, et suite à une chute, sa convalescence va se rallonger d'un an, à cause d'une rupture du tendon d'Achille. Il ne portera plus le maillot de la franchise qui l'a vu naître. Ainsi, au moment où le Covid frappe en 2020, le bilan des Wizards est de 25-40. Et les finances sont engorgées avec des joueurs qui pour la plupart, ont été bons ailleurs, mais peu impactants sous le maillot des Wizards.

Toujours le même refrain

Après avoir fait de la figuration dans la bulle d'Orlando, il est temps de tenter quelque chose. Washington ne peut pas rester dans cette situation. Cette chose, ce sera un départ de John Wall, accompagné d'un premier tour de draft, contre Russell Westbrook, nanti du même contrat. Le duo Westbrook-Beal ? À l'image des Wizards. Pas une réussite, pas un échec, malgré la saison exceptionnelle de Beal, passé proche d'être meilleur marqueur de la saison. Et donc logiquement, une 8e place et une sortie au premier tour des playoffs.

On continue ? Bien sûr que non. Alors que la continuité est souvent mère de sûreté, les Wizards expulsent Westbrook à l'intersaison 2021. Ils récupèrent du matériel, Kyle Kuzma, Kentavious Caldwell-Pope, Montrezl Harrell, et Spencer Dinwiddie qui arrive dans la foulée. Objectif ? Densifier l'équipe autour de Bradley Beal, agent libre à l'intersaison 2022. 

Les débuts sont foudroyants. Après 13 matchs, l'équipe est en 10-3. Bradley Beal fait du Bradley Beal, les recrues s'adaptent parfaitement, notamment Harrell, parfait dans son role d'energizer en sortie de banc. Mais un état de grâce de 13 matchs, ce n'est pas un état de grâce. La franchise reprend ses mauvaises habitudes, et visiblement, on manque de patience dans les bureaux.

À la trade deadline, dehors Dinwiddie, bonjour Kristaps Porzingis. Le Letton arrive pour former un duo all-star avec Beal. Un duo qui, encore aujourd'hui, pose question. Deux joueurs talentueux mais irréguliers et pas les plus grands défenseurs (trois avec Kuzma), ça ne marche pas. Et la preuve en est encore faite cette saison. 

Un mot pour résumer la saison actuelle des Wizards : anonyme. Certes, Washington peut encore arracher une place en playin, même si la dynamique n'est pas de son côté. Mais quoi qu'il arrive, on voit mal comment cette équipe pourrait aller plus loin qu'un premier tour de playoffs. Une fois de plus.

La situation ne vend pas du rêve

Et franchement, cette situation semble partie pour durer. Car lors de la dernière intersaison, Bradley Beal a finalement prolongé pour le max du max. Cinq ans de plus, et en 2027, à 34 ans, il pourrait toucher 57M. Des montants qui sont finalement peu surprenants dans la NBA actuelle. Mais qui plombent les finances.

Bien sûr, les Wizards ont resigné Beal pour ne pas voir leur meilleur joueur partir pour rien, et ainsi, le joueur était en position de force lors des négociations. Le problème, c'est que Washington a basculé dans la Luxury Tax. Et quand c'est le cas, il doit y avoir des résultats. Ce n'est pas le cas ici.

Et quand on regarde l'effectif, on comprend que les Wizards sont partis pour rester dans le ventre mou. Depuis deux saisons, Beal a lourdement chuté au niveau des statistiques, et multiplie les blessures mineures. Porzingis, lui, assure statistiquement, mais n'a aucun impact. Une remarque que l'on peut appliquer à Kyle Kuzma. Pourtant, combien d'équipes NBA ont trois joueurs au-delà des 20 points de moyenne ? Pas plus de 5. Mais pourtant, Washington est une des 10 plus mauvaises attaques de la ligue. 

Ce qui devrait être une force devient une faiblesse. Car la plupart du temps, on se demande qui est le véritable leader de cette formation, alors que le nom de Bradley Beal devrait être la réponse évidente. Porzingis et Kuzma sont en player option à la fin de saison, et si le Letton devrait la saisir, au vu du montant (36M), l'ancien Lakers devrait décliner ses 13M, et Washington ne devrait pas être en mesure de sortir le chéquier pour le retenir. 

Le reste de l'effectif ne vend pas du rêve. Les choix de draft récents (Deni Avdija, Corey Kispert, Johnny Davis) ne semblent pas être le futur de la franchise, et Washington s'est même débarrassé de Rui Hachimura avant la trade deadline. Le Japonais semblait pourtant faire partie du plan global. Alors, l'intersaison 2023 sera-t-elle celle d'autres choix douloureux ?

Washington à sa place

Dans la NBA actuelle, il y a quatre catégories d'équipes.

Les candidats déclarés au titre : Nuggets, Grizzlies, Warriors, Suns, Celtics, Bucks, 76ers...

Les contenders désireux d'une ascension : Mavericks, Cavaliers, Heat, Hawks, Clippers...

Les franchises en reconstruction : Pistons, Spurs, Rockets, Magic, Thunder....

Et la quatrième catégorie, celle des équipes dont on ne voit pas vraiment ce qu'elles poursuivent. Les Wizards appartiennent à cette catégorie, en compagnie des Bulls et des Blazers par exemple.

Et c'est clairement la pire catégorie. Dans une saison particulière, les Wizards n'ont pas osé réellement démolir leur effectif et sacrifier leur saison pour se lancer dans la course à Victor Wembanyama. Et ainsi potentiellement lancer un nouveau cycle. Bien sûr, ils pourraient toujours bénéficier de réussite à la Lottery, et récupérer le crack français. Mais les chances sont maigres, et cela n'a jamais été un objectif avoué.

On peut comprendre cette volonté, les fans n'acceptant pas toujours ce mode de fonctionnement. Mais malgré tout, que faire ? Les jours du coach Wes Unseld Jr semblent comptés. Fils d'une légende de la franchise, son arrivée avait soulevé un certain enthousiasme, puisqu'il brillait en tant qu'assistant. Mais le bilan est fade pour son premier poste.

Wen Unseld Jr ne devrait pas survivre à cette nouvelle saison galère.
Wen Unseld Jr ne devrait pas survivre à cette nouvelle saison galère.AFP

Un bon coach peut faire la différence. On l'a vu cette saison avec les Kings, où l'arrivée de Mike Brown a permis d'assembler les pièces dans le bon sens, et le résultat est saisissant. Les pièces, dans l'absolu, elles sont là à Washington, en tout cas trois bons joueurs qui peuvent faire une base de qualité. Mais dans ce cas de figure, cela ne devrait pas suffire. 

Toutes les stats sont concordantes avec le fait que les Wizards sont average, offensive rating, defensive rating, le nombre d'assists, de rebonds, la PACE, rien ne va. Il manque un vrai playmaker, mais comment faire cohabiter un joueur de ce profil avec Beal ? On l'a vu quand Westbrook était là, les deux ont rarement joué à haut niveau en même temps. 

Ca fait beaucoup de retouches, et de toute façon, Washington semble moins bien armé qu'une multitude de prétendants. Est-ce que ce n'est pas le moment de tout raser ? Trader Beal tant qu'il a encore un peu de valeur ? Mais là encore, cela s'annonce compliqué, parce qu'à l'instant T, on voit mal une franchise en capacité d'absorber un tel contrat. Sans compter que le pouvoir d'attraction de la franchise, malgré sa position à la capitale, est limité. 

Malheureusement, on voit mal comment les Wizards pourraient échapper à leur destin. Celui d'une équipe du ventre mou. Il en faut, comme dirait l'autre, pour que le ventre mou existe. Mais quand on revient six ans en arrière, on ne peut qu'avoir des regrets. Et pour une franchise qui a connu des périodes dorées (le titre de 78, la période Arenas - Jamison après le passage de Jordan dans les années 2000), le cycle pourrait bien durer. À moins de tenter quelque chose. Mais franchement, on ne voit pas quoi. 

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