En difficulté financière, Limoges sous la menace

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

En difficulté financière, Limoges sous la menace

Les joueurs de Limoges en septembre dernier.
Les joueurs de Limoges en septembre dernier.Profimedia
Le gendarme financier de la Ligue nationale de basket examine de nouveau ce jeudi le dossier de Limoges (Élite), club historique en proie à d'importants soucis budgétaires qui pourraient l'envoyer en Pro B en cas de sanctions supplémentaires.

Samedi soir, sur son parquet de Beaublanc, le CSP, champion d'Europe en 1993, a remporté face à Boulogne-Levallois (98-88) un match capital qui lui a donné deux victoires d'avance sur Gravelines-Dunkerque, actuellement premier relégable, à neuf journées de la fin de la saison régulière.

Mais le club, qui a déjà vécu une relégation administrative en Pro B en 2000 à cause de dérives en matière de gestion et un dépôt de bilan en 2004, est aujourd'hui loin d'être assuré du maintien, sur le terrain, mais aussi en coulisses : le conseil supérieur de gestion, organe de la DNCCG (Direction nationale du conseil et du contrôle de gestion), analyse ce jeudi ses comptes (comme celui de tous les clubs) pour vérifier si le budget présenté est bien atteignable au 30 juin 2024.

Le gendarme financier de la Ligue peut convoquer certains clubs à l'issue de cette journée. Il devrait surveiller particulièrement le dossier de Limoges, qui a terminé le précédent exercice avec un déficit de près d'un million d'euros en raison notamment d'une surestimation de son budget commercial.

"En récidive"

Si le CSP, onze fois champion de France, a apuré ses dettes et fortement diminué ses pertes, il a tout de même été sanctionné. Cette amélioration s'explique, en effet, par des opérations exceptionnelles: plusieurs associés ont renoncé à des créances.

Mi-novembre, la DNCCG lui a retiré trois victoires et lui a infligé une amende de 15 000 euros. Pas tant pour l'ampleur de ses pertes que pour le "manque de sincérité de ses comptes" entraînant un déficit d'équité au sein du championnat.

Le budget "réalisé adressé le 15 septembre était significativement éloigné de l'estimé adressé le 22 juin", a expliqué le mois dernier Patrick Hianasy, le président de la DNCCG, au micro de France Bleu, évoquant un club "en récidive", puisqu'il avait "déjà eu un écart l'année dernière".

"Ce faisant, le club a obtenu une masse salariale supérieure à ce qu'il aurait pu obtenir si on avait été au courant de cet écart", a-t-il ajouté. "C'est pour ça qu'on les a sanctionnés de trois matches."

Limoges a obtenu une légère réduction de peine en appel – retrait de deux victoires et 10 000 euros d'amende –, mais il a effectué un recours devant le Comité national olympique du sport français (CNOSF), préalable obligatoire avant une contestation devant le tribunal administratif.

Enquête pénale

Aussi visé par une enquête ouverte par le parquet de Limoges sur sa gestion financière après réception d'un courrier envoyé par les commissaires aux comptes, le CSP reste en proie à d'importantes difficultés économiques.

Début février, le Conseil départemental de la Haute-Vienne a d'ailleurs demandé un audit des comptes par un organe indépendant. Deux semaines plus tard, la ville de Limoges a suspendu le versement de la deuxième partie de sa subvention en raison du risque important d'un nouveau déficit à l'issue de cette saison.

Sommée d'ouvrir son capital, la propriétaire Céline Forte a annoncé le 4 mars l'arrivée d'ici "les prochaines semaines" d'un "nouvel actionnaire national accompagné par un groupe d'acteurs locaux", "déterminés à propulser le club vers de nouveaux sommets".

Ils "entreront non seulement au capital de manière significative, mais apporteront également un soutien financier durable sous la forme d'un partenariat chaque saison", a-t-elle promis dans un communiqué.

L'identité de ces bienfaiteurs n'a pas filtré et alimente les rumeurs à Limoges. Le CSP a pourtant impérativement besoin d'eux pour convaincre le conseil supérieur de gestion.

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)