Mais aujourd'hui, le pays est en état de choc alors que trois de ses plus grandes vedettes vacillent pour des raisons très différentes. À 32 ans, Quintana est toujours le "scarabée" le plus populaire de Colombie - comme on appelle collectivement ses cyclistes - mais il ne parvient même pas à trouver une équipe.
Egan Bernal, le seul Colombien à avoir remporté le Tour de France, peine à retrouver son niveau d'antan après une chute quasi fatale à l'entraînement, et Miguel Angel Lopez, surnommé "Superman", a été exclu de son équipe pour son "lien probable" avec un médecin dopé. Il s'agit d'une remarquable disgrâce pour un pays qui, il y a quelques années à peine, brillait sur le circuit mondial du cyclisme.
On s'attendait à ce que Quintana, vainqueur du Giro et de la Vuelta et trois fois sur le podium du Tour, annonce sa retraite en début de semaine lors d'une conférence de presse à Bogota. Au lieu de cela, il a exprimé sa détermination à continuer, malgré son incapacité à trouver une équipe pour la saison 2023 après avoir quitté Arkea-Samsic l'année dernière.
Quintana a été contrôlé positif pendant le Tour 2022 à un analgésique qui, bien que ne figurant pas sur la liste des substances dopantes de l'AMA, a été interdit par les autorités du cyclisme pour des raisons médicales. Les organisateurs du Tour l'ont privé de sa sixième place et Arkea-Samsic l'a abandonné.
"Un mur inexplicable s'est dressé entre mon désir de courir et la possibilité de le faire", a déclaré cette semaine Quintana, qui approche des 33 ans. Son nom semble être terni et son étoile semble avoir pâli. "Je suis un coureur honnête et je continuerai à chercher une équipe", a-t-il déclaré avec défi.
Le retour douloureux de Bernal
Bernal semblait être le plus grand de la bande de cyclistes colombiens très talentueux lorsqu'en 2019 il est devenu le plus jeune vainqueur du Tour depuis plus de 100 ans. Deux ans plus tard, il a également remporté le Giro. Mais son élan a été dramatiquement stoppé il y a un an lorsqu'il a percuté l'arrière d'un bus à 62 kilomètres/heure alors qu'il s'entraînait.
Il s'est fracturé 20 os différents et a eu un poumon perforé : les médecins ont déclaré qu'il avait eu de la chance de survivre, sans parler d'échapper à la paralysie. Après plusieurs opérations, il a repris la course sept mois plus tard, mais a rapidement été contraint de faire une pause pour une nouvelle opération du genou.
"Cela a été des mois et des mois de travail", a déclaré cette semaine Bernal, qui bénéficie d'un solide entourage familial, à propos de sa lutte pour le retour au cyclisme de compétition. "Nous l'avons vu à la fin de la saison dernière et il était très loin du rythme", a déclaré à l'AFP le spécialiste colombien du cyclisme Sebastian Heredia.
Bernal devrait participer au Tour pour son équipe britannique Ineos plus tard cette année, mais le jeune homme de 26 ans a déclaré qu'il était trop tôt pour en parler. Après sa chute, il a dû "apprendre à se brosser les dents, à manger, ces petits pas que j'ai dû faire et qui ont été très douloureux."
Lopez sur la corde raide
Lopez était un leader de l'équipe kazakhe Astana jusqu'à ce qu'il soit brusquement licencié le mois dernier en raison de liens présumés avec un médecin faisant l'objet d'une enquête en Espagne sur un réseau de dopage. "Ils m'ont tourné le dos, ils m'ont mis à la porte", a déclaré Lopez à propos d'Astana cette semaine.
Il a été brièvement détenu par la police espagnole l'année dernière, mais celle-ci a ensuite nié qu'il faisait l'objet d'une enquête. Astana l'a d'abord suspendu avant de renvoyer le coureur de 28 ans, qui était en passe de devenir l'héritier de Quintana.
Après avoir remporté le prestigieux Tour de Suisse en 2016, Lopez est monté sur le podium du Giro et de la Vuelta en 2018, remportant également la compétition des jeunes coureurs aux deux épreuves. Il y a quatre mois à peine, il a terminé quatrième de la Vuelta, mais il se retrouve aujourd'hui écarté du World Tour et a signé pour l'équipe Continental Medellín-EPM, dans son pays natal.
Pendant que Quintana cherche une équipe, Bernal et Lopez sont au moins de retour à la course, à la Vuelta de San Juan en Argentine cette semaine. Après quatre jours de course en Argentine, tous deux étaient encore dans la course, avec une arrivée en montagne à venir pour tester leurs jambes et démontrer qu'ils peuvent encore être à la hauteur au niveau de l'élite.
