"Mon ambition est de gagner toutes ces courses. Mais j'y vais pas à pas", a déclaré le Slovène en conférence de presse ce vendredi à Bilzen, près de Liège, à l'avant-veille du Monument ardennais.
"Face à Mathieu (van der Poel), cela va être un beau combat. Mais la course sera très ouverte, car il n'y aura pas que nous deux. Mattias Skjelmose et Stevy (Stephen) Williams, entre autres, s'ils se remettent de l'enfer de la Flèche (Wallonne), seront aussi redoutables", a expliqué le leader de la formation UAE.
Disputée dans des conditions dantesques, mercredi, la Flèche Wallonne a couronné le Gallois Stephen Williams tandis que Skjelmose, frigorifié par le froid et la pluie, était au nombre des 130 coureurs qui ont abandonné. Pogacar a dit toute son "admiration pour ceux qui ont roulé dans des conditions apocalyptiques" mercredi à Huy.
"Nous n'auront pas la même météo dimanche à Liège même s'il fera sans soute encore assez froid. Ce vendredi, il faisait à nouveau glacial lors de la reconnaissance. Mais cela ne me fait pas peur. Je sors d'un stage en Espagne où j'ai roulé dans des conditions quasi hivernales. Mon corps s'est habitué à ces températures", a-il poursuivi.
À propos du scénario de la Doyenne des classiques, Pogacar s'est amusé à prédire "une attaque avec Mathieu à 100 km de la ligne", plaisantant sur les dernières performances "titanesques" du Néerlandais, vainqueur ces dernières semaines du Tour des Flandres (attaque à 44 km de la ligne) et de Paris-Roubaix (après un raid solitaire de 60 km) et que "Pogi" juge "dans la forme de sa vie".
"Plus sérieusement, je pense qu'un tel effort solitaire est du domaine de l'impossible sur une course comme Liège", avance le Slovène, qui a remporté en début de saison les Strade bianche en attaquant à plus de 80 km de l'arrivée.
"C'est le coureur des grands rendez-vous. Même si je grimpe sans doute mieux que lui, je le sens capable de gagner dimanche", a estimé Pogacar.
"Je souhaite le meilleur à Jonas, mais..."
Pogacar a aussi évoqué la suite de sa saison et ses ambitions de victoire sur les Tours d'Italie et de France. Le dernier doublé remonte à 1998, signé Marco Pantani.
"Je me sens en très grande forme, mais je ne pense qu'à Liège en ce moment. Il faut y aller pas à pas. Ma chute de l'an passé (il s'était brisé le poignet en début de course, NDLR) me rappelle que l'on ne peut rien prédire", a-t-il avancé en déplorant les nombreuses chutes qui ont marqué dans leur chair Remco Evenepoel ou Jonas Vingegaard, notamment, ces dernières semaines.
"Je leur souhaite de se rétablir le plus vite possible. Mais j'ai appris par mon expérience personnelle que revenir après un accident prends beaucoup de temps. Ton corps ne se rétablit pas aussi vite que ta tête", a argumenté le double vainqueur de la Grande Boucle (2020 et 2021).
"On pense que tout va bien, mais ce n'est pas aussi simple. Le corps a ses limites. Malgré tout, je ne me considère pas comme le favori du Tour car le défi qui se présente à moi est immense", a-t-il poursuivi alors que le Belge Evenepoel a assuré ce vendredi qu'il serait prêt pour la grand-messe du mois de juillet.
Le Slovène a en outre répété son ambition de remporter "toutes les grandes courses du calendrier" après avoir déjà mis son nom au palmarès de trois Monuments, le Tour des Flandres (2023), de Liège (2021) et du Tour de Lombardie (2021, 2022, 2023).
"Milan-Sanremo est sans doute le Monument le plus imprévisible et le plus compliqué à remporter. Mais je me rapproche de la victoire après ma 3ᵉ place de ce printemps", a-t-il dit.
"Quant à Paris-Roubaix, qui est la course qui me convient sans doute le moins, j'ai toujours l'intention de m'y attaquer. Mais ce n'est pas encore pour tout de suite", a conclu le phénomène de 25 ans.
