Vu d'Italie : La question de la Juventus et de la SuperLigue ne devrait pas être liée à la justice sportive

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Vu d'Italie : La question de la Juventus et de la SuperLigue ne devrait pas être liée à la justice sportive
Juventus
JuventusProfimedia
Si l'UEFA a raison d'investiguer sur les conséquences possibles pour la Juventus des enquêtes italiennes, cela ne devrait pas prendre en compte la volonté ou l'abjuration de la SuperLigue européenne. Ce ne serait pas de la justice sportive, mais de la justice politique.

Après la démission d'Agnelli et le remaniement de la direction des Bianconeri, l'UEFA attendait un signal de rapprochement de la part de la Juventus sur la question de la Superleague. Un signal qui n'a pas eu lieu. En effet, Agnelli, qui a été le premier partisan de la compétition européenne révolutionnaire, n'a pas été la voix du chœur au sein de la société bianconeri, mais seulement le porte-parole d'une solution qui intéressait également les niveaux supérieurs. Cela dit, si un signal de détente peut aider les relations avec l'Uefa, il ne serait même pas juste, comme on le fait, de le considérer comme fondamental pour l'avenir de la Juventus dans les coupes européennes.

La politique et la justice sportive sont (et doivent rester) deux choses différentes 

La justice sportive est une chose, la politique en est une autre. Et si la voie diplomatique peut permettre d'apaiser les positions, la justice doit se fonder sur des faits et non sur des intentions. Et les faits doivent être appréciés sans préjugés d'aucune sorte car si pour ne pas être disqualifié il faut s'entendre, on n'est plus dans le domaine de la justice mais dans celui du chantage. L'UEFA a en main les pages de l'enquête Prisma du parquet de Turin et procède à ses évaluations, c'est-à-dire qu'elle essaie de comprendre si des plus-values fictives et des manœuvres salariales ont altéré les comptes, y compris en ce qui concerne le fair-play financier. Il devrait s'en tenir à cela et non à la question de savoir si la Juventus veut ou non aller de l'avant dans l'affaire de la Superligue.

John Elkann
John ElkannProfimedia

Il y a certainement une incohérence sous-jacente qui agace beaucoup l'UEFA, à savoir comment un club peut poursuivre le désir de créer une ligue européenne de football externe, tout en voulant jouer dans la ligue actuelle (avec un bonus financier). Cette sacro-sainte contrariété appartient toujours à la sphère "politique" et ne devrait pas manipuler celle de la justice sportive. La Juventus n'est d'ailleurs pas le seul club à ne pas avoir abjuré l'idée de la Superligue, mais elle est en bonne compagnie : le Real Madrid, plutôt intouchable vu le pouvoir de Florentino Pérez, et le FC Barcelone, qui se retrouve empêtré dans une autre enquête dangereuse, celle de l'affaire Negreira, c'est-à-dire l'enquête sur les paiements que le club blaugrana aurait effectués à l'ancien vice-président de la Commission technique des arbitres, José Enriquez Negreira, de 2016 à 2018. Là encore, l'UEFA suit de près l'évolution de cette affaire afin d'évaluer les actions possibles. C'est pourquoi Laporta s'est récemment entretenu avec Aleksander Čeferin, le numéro 1 de l'UEFA.

Aleksander Čeferin
Aleksander ČeferinProfimedia

Deux enquêtes presque en même temps qu'une certaine diététique n'a pas manqué de remarquer, les considérant comme une "revanche de Čeferin" pour le dossier de la Superligue. Sans travailler sur le fantasme mais en restant dans le connu, il n'y a aucun doute, cependant, que la Juventus d'Agnelli en tant que principal promoteur de la nouvelle compétition représentait quelque chose de "spécial" pour Ceferin. Au-delà de l'aspect politique et de celui inhérent à la justice sportive que l'UEFA devra évaluer, il s'est vu trahi dans une relation personnelle avec son ancien ami Andrea Agnelli, après que l'ancien président de la Juve l'ait même voulu comme parrain de sa fille. Il en avait fait, en somme, une affaire personnelle. C'est pourquoi, maintenant qu'Agnelli n'est plus là, il ne comprend pas que la Juventus ne tende pas la main à Nyon en renonçant à l'idée de la Superligue. Peut-être qu'elle le fera ou peut-être qu'elle ne le fera pas, peut-être qu'elle attend simplement le résultat du nouveau procès prévu pour le 15 juin pour comprendre les possibilités de manœuvre.

Pour parler de Superligue il y a le temps

Massimiliano Allegri
Massimiliano AllegriAFP

Après tout, la Juventus a suffisamment de choses à penser, c'est le moins que l'on puisse dire. Tout en essayant de comprendre "l'avenir européen" entre la pénalisation actuelle et celle potentielle du nouveau procès, il doit aussi reconstruire sur les décombres. C'est pourquoi les fuites en provenance de Turin, outre qu'elles donnent désormais pour quasi certaine l'arrivée du directeur sportif Cristiano Giuntoli, en partance de Naples, font état d'un certain agacement du top management après la défaite à Empoli, qui aurait donné un coup de fouet à la position de Massimiliano Allegri, confirmé avant le match par le Chief football officer Calvo avec une "confiance inconditionnelle". Même l'actionnaire majoritaire du club, John Elkann, en marge d'un discours à Bocconi, s'est contenté de parler de l'avenir proche, disant qu'il avait eu une conversation avec Allegri et que l'entraîneur serait déterminé à donner le meilleur de lui-même lors de ces deux derniers matches de championnat pour mériter l'Europe sur le terrain.

Deux matches. Et l'avenir ? Si Allegri ne devait pas être reconduit à la tête de l'équipe, les noms d'Igor Tudor, qui semble avoir décidé de mettre fin à son expérience à Marseille, mais aussi d'un autre ancien, Raffaele Palladino, actuellement à Monza, sont évoqués. A côté de ces noms, la candidature de Thiago Motta, qui sort d'une excellente saison à la tête de Bologne, émerge également, ainsi que des propositions étrangères comme Sergio Conceicao de Porto, qui expire en 2024, et Julian Nagelsmann, vité avant à la fin de la saison par le Bayern Munich. Giuntoli décidera à son arrivée à Turin.

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