Le relais est l'une des rares sources de satisfaction du biathlon masculin français cette saison. Deux fois deuxième en Coupe du monde, l'attelage tricolore avait gratté une médaille de bronze aux Mondiaux. Sans Quentin Fillon Maillet, laissé au repos, Fabien Claude, Émilien Jacquelin, Éric Perrot et Antonin Guigonnat voulaient finir sur une bonne note pour la dernière de la saison.
Premier à s'élancer, Fabien Claude semblait sur une bonne dynamique dans cette fin de saison. Il l'a plutôt confirmé en délivrant une prestation honnête, avec trois pioches, dont une sans doute évitable, mais son excellent niveau sur les skis lui a permis de doubler la concurrence et de passer le témoin en tête. L'évènement de ce premier relais, c'est le naufrage de Sturla Laegreid pour la Norvège, avec trois tours de pénalité !
Émilien Jacquelin était donc sur une voie royale... et a tout gâché. Pourtant, il était empreint de sérénité au couché, envoyant un sans faute royal, mais arrivé en tête au debout, il va raser la fôret et aller visiter deux fois l'anneau de pénalité pour repartir avec... la Norvège. Relais passé avec plus d'une minute de retard, après un dernier tour à skis apocalyptique, il fallait tout reprendre à zéro.
Malheureusement, Éric Perrot allait continuer sur cette lancée. Dès le couché, un désastre et deux tours de pénalité de plus qui lui valait de ressortir du pas de tir 16e ! Certes, le debout se passera mieux mais le mal était alors profond, alors que devant, la Norvège, portée par les frères Boe, avait renversé la course et comptait plus de 30 secondes d'avance à l'amorce du dernier relais.
Responsable d'un choke historique qui avait vu les Norvégiens perdre le titre mondial le mois dernier, Vetle Christiansen allait cette fois assurer le coup avec une seule pioche en deux tirs pour permettre à son pays de remporter tous les relais en Coupe du monde cette saison. Logique pour la nation reine du biathlon masculin. L'Italie et l'Allemagne compléttaient le podium, alors que les Bleus terminaient anonymement 8e après le passage honorable d'Antonin Guigonnat. À l'image de leur saison.
