C'était l'heure du grand rendez-vous pour le XV de France. Les quatre premiers matchs de ce Six Nations ont servi à monter en puissance pour le défi traditionnel : faire chuter l'Angleterre. À Twickenham, sur un match qui allait battre le record de spectateurs (plus de 60.000) pour un match de rugby féminin, la victoire et le Grand Chelem étaient en jeu. Mais pour le dernier match en Bleu de Jessy Trémoulière, les Françaises ambitionnaient la victoire et rien d'autre.
Et elles ont joint le geste à la parole en agressant d'entrée la ligne d'avantage, testant la défense anglaise. Après un échec de Trémoulière au pied, les Bleues ont tenté leur chance sur pénaltouche, sans succès. La domination française est totale en ce début de partie, mais le planchot tarde à être défloré. Le match devient alors tactique, à base d'échange de coup de pieds, car les Bleues ont besoin de souffler, manquant clairement de lucidité quand elles sont au bord de l'essai.
Et ce qui devait arriver arriva, quand Helena Rowland déchire pour la première fois le rideau défensif français en partant des 22, et fait rebondir l'action jusqu'à Abby Dow, qui mystifie la défense et pointe en coin (18e). Une action, un essai, le réalisme à l'anglaise, alors que les locales sont tout sauf sereines. Mais se nourrissent des hésitations tricolores, quand une percée de Tatyana Heard trouve Marlie Pecker, qui renverse la défense et aplatit entre les poteaux (12-0, 25e).
Les Bleues sont KO debout, et s'enfoncent quand Trémoulière prend un jaune mérité sur en-avant volontaire. Les Anglaises enfoncent le clou, et sur la mêlée à 5 en suivant, le pack anglais broie son holomogue et Alex Matthews va saler la note en force. Puis sur une énième offensive d'Anglaises qui déroulent, Rose Bernadou va aussi s'asseoir 10 minutes et coûte un essai de pénalité. À 13 contre 15, les Bleues tntent de résister jusqu'à la pause, mais après la sirène, Zoe Aldcroft trouve la faille à son tour, et les Bleues ont pris cher en rentrant aux vestiaires (33-0).
L'honneur est sauf, le Grand Chelem s'en va
Le match était terminé, il fallait bien l'admettre. Le défi consistait à sauver l'honneur pour les Françaises. Mais bien évidemment, l'intensité est alors sacrément retombée. Les Bleues en profitent pour se rapprocher et trouvent la faille quand Trémoulière exploite enfin un surnombre et envoie Émilie Boulard à l'essai (50e). Voilà qui réveille enfin les Françaises, qui repartent à l'assaut et doublent la mise sur un coup de filou de Gabrielle Vernier.
De quoi forcer les Anglaises à remettre les gaz, notamment via le pack. Une pénaltouche, un groupé pénétrant parfait et Lark Davies se voit propulsée derrière la ligne. Le match s'ouvre, le sort étant joué, et les Bleues imitent parfaitement leurs homologues pour propulser Charlotte Escudero derrière la ligne (65e). Les Anglaises passent près d'en remettre un, mais les Bleues terminent mieux, et Émeline Gros y va de son essai en force, puis Carla Arbez à la sirène. C'est trop tard cependant.
L'Angleterre s'impose 38-33 et rafle donc le Grand Chelem. Encore. Comme l'an dernier, les espoirs français se sont évanouis au dernier match, contre les Reines du rugby européen. La place de n°2 est une belle place, mais il faudra progressivement combler l'écart.
