Si l'on partait du principe que les Fidji allaient disposer du Portugal ce soir, ce match allait délivrer le dernier ticket pour les quarts de finale, qui allait être destiné au vainqueur du jour. L'Argentine, de par son vécu, était naturellement favorite, mais le Japon ne se présentait pas en victime expiatoire.
Mais il ne faudra que 70 secondes aux Pumas pour porter le premier uppercut. Première action, et Santiago Chocobares enfume toute la défense pour aller aplatir entre les perches. La pire entame possible pour les Nippons, qui ne désarment cependant pas, mais les Argentins ont la main sur la partie. Et ces derniers serrent la vis en défense pour anihilier la première action d'envergure japonaise.
Mais tout s'inverse quand Amato Fakatava, 2e ligne (oui), s'échappe petit côté au milieu du terrain et ridiculise trois défenseurs sur un jeu au pied digne d'un ouvreur pour aller inscrire un essai somptueux, qui remet le Japon dans le match (17e). Le combat de boxe prend une nouvelle tournure, mais Labuschagné n'a pas compris la consigne, et son plaquage pleine tête lui vaut un jaune (23e).
Alors que les Japonais tentent de compenser, un drop de Matsuda est contré et se transforme 80 mètres plus loin en un essai implacable signé Mateo Carreras (28e). Cependant, la mauvaise passe du buteur argentin limite les dégâts, et n'enterre pas les espoirs des Japonais, qui réinvestissent le camp adverse et trouvent la faille sur une percée de Fifita conclue par Naoto Saito, qui leur permet de ne rentrer aux vestiaires qu'avec un point de retard (15-14).
Et les Nippons ne s'arrêtent pas là, ils rappuient sur l'accélérateur après la pause. Les Pumas doivent réagir, et enclenchent enfin une séquence ambitieuse, qui leur permet d'aller à dame par un Mateo Carreras excellent aujourd'hui (47e) et de reprendre de l'air, mais Matsuda puis Lomano Lemeki ramènent immédiatement les Japonais à hauteur au pied. Cependant, la maîtrise devient argentine, et derrière une mêlée à nouveau conquérante, Boffelli vient pointer en coin et rafler le bonus offensif (59e).
Mais le Japon y croit encore, va chercher une pénaltouche, et après un péché de gourmandise, finit par inscrire l'essai de l'espoir par Naikabula en coin (65e). L'espoir est au plus haut, mais disparait immédiatement sur le triplé de Mateo Carreras, véritable homme du match, qui mystifie trois Japonais sur la même action et semble enterrer pour de bon les ambitions nippones (69e).
Jusqu'au bout, le Japon ne renoncera pas, mais un dernier coup de pied de Nicolas Sanchez plie l'affaire. L'Argentine s'impose finalement 39-27 et rejoint les quarts, l'objectif minimum. Le duel face au Pays de Galles s'annonce intéressant, et laisse des perspectives réelles de demi-finales pour les Pumas. Les Japonais n'ont pas à rougir, ayant produit un grand match, et confirmant leur statut de trouble-fêtes du rugby mondial.
