Pelé et la France : le PSG, Platini et Mbappé

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Pelé et la France : le PSG, Platini et Mbappé

Pelé et Maradona présents au jubilé de Platini le 23 mai 1988 à Nancy.
Pelé et Maradona présents au jubilé de Platini le 23 mai 1988 à Nancy.Profimedia
Dans le cadre de notre série d'articles en hommage à Pelé, il nous a semblé judicieux d'évoquer les liens entre le n°10 brésilien et la France. Ils sont nombreux, mais trois éléments retiennent notre attention : le PSG, Michel Platini et Kylian Mbappé.

Difficile d'être exhaustif en ces temps médiatiques intenses - même si ce n'est pas le but -, mais il n'empêche qu'imaginer Pelé au Paris Saint-Germain est forcément un incontournable aujourd'hui. Cela fait partie de la légende du football français, à une époque, il y a cinquante ans, où l'idée était surtout un rêve. 

Nos deux autres relèvent bien plus de la réalité, puisque Pelé a entretenu des liens tenus avec deux des footballeurs français les plus appréciés : Michel Platini et Kylian Mbappé.

Un rendez-vous manqué avec le PSG

En 1971, le PSG, après sa fusion, vient de naître et monte directement en première division. Le club a de l'argent et souhaite frapper fort. L'idée d'importer un joueur comme Pelé est nécessairement incroyable et le président d'alors, Guy Crescent, envisage le transfert de façon très sérieuse. 

Pourtant, cela paraît impossible de prime à bord, puisque le Brésilien est retenu dans son pays natal par son gouvernement qui le considère comme "trésor national". De ce fait, il n'a jamais quitté son Santos FC, avec lequel il a tout remporté. S'exporter en France, au PSG, serait formidable, peut-être davantage pour les Français, plutôt que pour lui. Ça n'empêche qu'il est séduit. 

Crescent entame des discussions durant l'été 1971 avec son homologue de Santos. Le président parisien part même au Brésil, afin de légitimer son action et son intérêt pour le joyau de la Seleçao. Idée brillante, mais qui ne s'avère pas suffisante. Toutefois, Guy Crescent propose plusieurs options, comme un prêt d'un an notamment, avec des d'importants dividendes reversés. Le club de Santos rencontre par ailleurs des soucis financiers et l'opportunité de récupérer plusieurs millions d'euros est à sa portée. Pelé aurait pu débarquer dans la capitale française à l'été 72, mais rien ne se fait, la faute à une concurrence venue des États-Unis. 

En effet, Santos a besoin de sa vedette, car le Peixe est parvenu à négocier une tournée dans le pays de l'Oncle Sam, s'assurant alors une importante manne. Le plan de Crescent tombe à l'eau, Pelé ne jouera jamais en Europe, malgré de nombreuses offres tout au long de sa carrière. En 1975, après une première retraite, il part au Cosmos de New York

Une amitié sincère avec Platoche

Comme beaucoup, Michel Platini a été désigné comme l'héritier du n°10, l'intéressé lui-même a évoqué le sujet dans une interview ce jeudi pour le quotidien L'Équipe : "Il y avait d'autres numéros 10, pour moi, comme Ferenc Puskas pu Roger Piantoni, mais il a marqué l'histoire du numéro 10, par son talent de créateur et de buteur. C'était plutôt un neuf et demi, d'ailleurs, mais c'était surtout le Roi. À L'Équipe, vous l'aviez surnommé le "Roi Pelé" et vous ne vous étiez pas trompés. (...) Il avait déclaré que j'étais son successeur, ce qui était gentil, mais je crois qu'il l'a dit à beaucoup de gens (sourires)".

Ces deux hommes ont d'ailleurs développé une relation amicale au fil du temps. "On s'est très souvent rencontrés, oui, on était copains. Je l'aimais bien, et je sais qu'il m'aimait bien. Je pense que la première fois, c'était à la fin du match amical qu'on avait joué à New York, sur synthétique, avec l'équipe de France, face aux États-Unis (6-0), en 1979. (...) C'était un gars sympa, ouvert, qui avait une approche très professionnelle de toutes les opérations commerciales. Je me souviens qu'un jour où je cherchais ma maison à côté de Genève, en 2007, je l'avais croisé sur le palier de l'immeuble parce qu'il sortait de chez un copain brésilien ! Je l'ai souvent revu, après, à la FIFA", déclare Platini. 

Tout ceci mène donc à ce fameux rendez-vous de mai 1988 à Nancy, durant lequel trois des plus grands footballeurs jusqu'alors sont présents et immortalisés par une photo restée dans la mémoire collective. On voit Maradona et Platini s'apprêtant à s'affronter durant un jubilé de gala, posant avec leur fanion aux côtés de Pelé. 

"Il avait participé à tout, dit oui à tout, parce que c'était vraiment un gars bien. Du coup, on avait pu faire la photo mythique, tous les trois, avec Diego Maradona, et le célèbre maillot "no drug"", s'est remémoré l'ancien meneur de jeu des Bleus.

Un nouvel héritier avec Mbappé

"Le roi du football nous a quittés, mais son héritage ne sera jamais oublié, repose en paix, Roi", tels ont été les mots du dernier héritier de Pelé à l'annonce du décès de ce dernier.

En 2019, quelques mois après le sacre des Bleus en Russie, Kylian Mbappé, alors nouvelle star du football mondial - comme l'a été Pelé à partir de 1958 -, rencontre l'une de ses idoles. Pelé et lui se voient à Paris, à l'occasion d'une opération commerciale. Avant tout, la passion du football est au centre du débat. 

"Jamais, je n'aurais pensé le rencontrer. Le football m'a donné tellement d'opportunités pour réaliser mes rêves, même ceux que je n'avais pas ou que je pensais irréalisables. Cette rencontre en fait partie, j'en suis très fier et très heureux", déclare Mbappé pour l'AFP, qui parvient à organiser une interview croisée.

À la question "Il dit que vous êtes "le nouveau Pelé". Que représente pour vous cet adoubement ?", le nouveau n°10 de l'équipe de France répond : 

"Vous le voyez comme moi, il n'y a qu'un "Roi" et il est là. Moi, je suis juste Kylian, j'essaye de faire le maximum pour aider mon équipe, ma sélection. Les comparaisons sont flatteuses mais je sais très bien que je ne ferai jamais ce qu'il a fait."

Vient ensuite une question adressée à Pelé : "Pelé, que manque-t-il encore à Kylian pour devenir le nouveau "Roi"?", à laquelle il répond "Tout dépendra du nombres de buts qu'il marquera ! (Il s'adresse à Mbappé en anglais). Tu en es à combien là ?" À ce moment-là, Mbappé indique qu'il en est à "92" (NDLR : au 30 décembre 2022, le Français en est désormais à plus de 250 buts en matches officiels, selon le statisticien Opta).

"Il en reste encore beaucoup alors (rires) ! Les gens ont tendance à dire que les buts sont le plus important - je remercie Dieu pour en avoir marqué de nombreux dans ma carrière -, mais il faut savoir que nous (les attaquants) avons besoin d'être bien accompagnés. Vous ne pouvez pas marquer de but tout seul, vous devez avoir besoin de bons coéquipiers. C'est très important", rétorque Pelé.

Dans cette relation qui a donne l'impression de voir un père parler à son fils, Pelé prodigue humblement quelques conseils et donne ensuite son avis sur la capacité de son héritier à marquer l'histoire : 

"Il n'en a pas besoin (de conseils). Je lui ai juste dit qu'il fallait qu'il soit un bon garçon, une gentille personne. Mais surtout de rester calme (rires). Dans le football actuel, c'est un peu différent de ce que j'ai connu. Cela dépend de l'argent qu'on va lui proposer, il a besoin de vivre (rires) ! C'est la grande différence aujourd'hui. Pour lui, ce serait mieux de toujours jouer dans le même club car il aime son équipe mais il doit aussi prendre soin de sa vie dans le futur. Les footballeurs ont une carrière très courte donc après, il doit penser à vivre. C'est important d'y réfléchir."

France gouvernement

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