La côte de Domancy, le chef d'oeuvre de Bernard Hinault lors du Mondial 1980

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La côte de Domancy, le chef d'oeuvre de Bernard Hinault lors du Mondial 1980

Bernard Hinault entre encore plus dans la légende à Sallanches.
Bernard Hinault entre encore plus dans la légende à Sallanches.@francetvsport
En 1980, Sallanches accueille les Mondiaux de cyclisme. Point d'orgue de ce "circuit de la mort", la côte de Domancy a été le théâtre du sacre de Bernard Hinault. L'exploit a été si marquant que la pente porte désormais son nom.

Ce mardi, les coureurs escaladeront la côte de Domancy. Une seule fois. Et c'est déjà beaucoup. Si le sommet culmine à seulement 810 mètres, les 2,5km à 9,4 % de moyenne sont diaboliques. En 1980, Sallanches accueille le Mondial avec le Mont Blanc en arrière-plan et la vallée de l'Arve est au centre de ce "circuit de la mort" comme il fut sobrement rebaptisé. Au programme : 260 bornes, soit 20 tours de 13 kilomètres. Et donc ce 2e catégorie à escalader 20 fois. 

Quatre longues années d'attente

Règle de base : il ne faut pas chercher le Blaireau ! En 1976, il repart furax des Pouilles. Sixième sur le circuit d'Ostuni, il est convaincu que ses coéquipiers ont roulé contre lui. Proche de claquer la porte, il est convaincu par le sélectionneur Richard Marillier de rester avec, en perspective ce Mondial à domicile. 

En Haute-Savoie, le parcours est spécialement sélectif. Sur les 107 partants, seulement... 15 iront au bout. Bernard Hinault veut offrir un cadeau d'adieu à Marillier et une promesse du Blaireau n'est jamais jetée en l'air. On est sur du champion hors catégorie, qui peut faire fi des consignes de course au briefing du matin tout simplement parce qu'il est le plus fort. Initialement, les Français veulent contrôler la première partie de la course pour mettre leur leader dans les meilleures conditions pour conclure. Mais après 18 ans d'attente et la victoire de Jean Stablinski, Hinault n'a pas le temps. Dès le 2e tour, il est à l'avant. À chaque passage sur la côte de Domancy, c'est l'explosion de hurlements des supporters tricolores déchaînés. 

Le Blaireau ne fait pas de cadeau

Être fort ne veut pas dire courir comme un fou furieux. Le Blaireau est un animal rusé et Domancy fait le tri. Déjà, il a rattrapé le Belge Johan de Muynck. Dans le dernier tour, Hinault n'a plus que Gianbattista Baronchelli. Deuxième du Giro en 1974 et 1978, vainqueur du Tour de Lombardie en 1977, l'Italien a gagné le Grand Prix de Francfort au printemps. Il marche très fort et le parcours lui convient. Les deux hommes sont au coude-à-coude dans la dernière ascension. 

Après le premier kilomètre, la pente moyenne est à 10,7 % pendant 1500 mètres, avec des passages atteignant les 16 %. Après 19 ascensions et 250 kilomètres au compteur, cela confère à la torture. Mais Hinault, lui, en a encore dans les mollets. Il déclenche une accélération sèche, brutale, létale. Baronchelli prend un éclat. Le Transalpin bataille toujours avec la pente quand le Blaireau bascule vers son destin. 

Sans oreillette, impossible de ménager ses efforts. Hinault appuie sur les cale-pieds et augmente son avance. Il se pare du maillot irisé à domicile, avec 61 secondes d'avance sur Baronchelli. Juan Fernández Martín prend la 3e place en coupant la ligne... 4'25'' après le Français. 

Le Blaireau est indissociable de Domancy. En 2016, juste avant que le Tour n'y passe, la "côte du chef-lieu" est devenue la "côte Bernard-Hinault". Un hommage éloquent pour celui qui a fait de cette pente un mythe du cyclisme. Dans 4 ans, les Championnats du monde retrouveront la terre de l'exploit du plus grand coureur français de tous les temps. 

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