Dans un entretien avec l'AFP, Cléopâtre Darleux se voit "dans les temps" à cinq mois des JO

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Dans un entretien avec l'AFP, Cléopâtre Darleux se voit "dans les temps" à cinq mois des JO
"J'aurai le temps de faire des matchs, de prendre des tirs", a affirmé Darleux.
"J'aurai le temps de faire des matchs, de prendre des tirs", a affirmé Darleux. AFP
"A cinq mois des JO, je suis dans les temps": Après un an sans jouer en raison d'une commotion cérébrale, la gardienne Cléopâtre Darleux, championne olympique en 2021 avec l'équipe de France de handball, espère un retour à la compétition avec Brest dans deux semaines.

Lors d'un entretien à l'AFP, la joueuse de 34 ans s'est livrée vendredi sur l'épreuve qu'a été sa longue absence, sur la prise en charge des commotions et sur sa course contre-la-montre pour revenir.

Question: Vous n'avez plus joué un match depuis le 11 février 2023, où en êtes-vous ?

Réponse: "J'ai repris à 100% mercredi, avec les jeunes car l'équipe première était en déplacement. La semaine prochaine, je pourrai m'entrainer avec elle et je serai parmi les trois gardiennes que le coach peut convoquer pour le premier match après la trêve, le 8 mars (contre Mérignac, NDLR)."

Q: Vous avez tenu l'échéance que vous vous étiez fixée à mars-avril pour revenir…

R: "C'était surtout une deadline liée aux Jeux olympiques. Si je n'avais pas repris passée celle-ci, ça allait être compliqué de prétendre à une place. Là, j'aurai repris cinq mois avant les Jeux, donc j'aurai le temps de faire des matchs, de prendre des tirs. Je suis dans les temps."

Q: Même si en votre absence, l'équipe est devenue championne du monde avec d'autres gardiennes ?

R: "L'équipe a performé, c'est sûr. En moyenne, depuis sept ans, l'équipe de France a toujours eu des résultats, souvent avec des changements. Personne n'est indispensable. Je me dis que je donne le maximum, que je fais tout pour être au meilleur niveau et qu'après Olivier (Krumbhoz, le sélectionneur) prendra les meilleures."

Q: Avez-vous désormais de l'appréhension face aux tirs ?

R: "Pas du tout. Même si mon neurologue m'a déjà dit qu'il ne savait ce qu'il allait se passer si je reprenais un ballon dans la tête. Je n'ai pas d'appréhension, je sais que ça finira par arriver. Maintenant, je sais comment réagir. Si après 48h, je n'ai pas de symptômes, c'est que tout va bien."

Q: Quand les maux de tête ont-ils disparu ?

R: "Depuis début décembre, ça allait de mieux en mieux grâce au protocole que j'ai suivi avec le neurologue Jean-François Chermann. C'est un traitement expérimental appelé photobiomodulation avec notamment un casque diffusant différentes lumières, dont des infrarouges. Il avait déjà essayé ce programme avec ces joueurs de rugby. Avant ça, j'avais encore des symptômes très intenses à l'effort avec la pression sanguine montant au crâne. C'était un peu le protocole de la dernière chance et ça a marché."

Q: Le renoncement était-il proche ?

R: "J'ai eu des moments de doute sur la possibilité de reprendre mon métier. Autour de moi, beaucoup de monde me disait que c'était mort, mais j'y croyais encore. Les mois de septembre à novembre ont été durs. Je préférais regarder les matches à la télé que de venir à la salle."

Q: Les commotions étant encore mal connues, l'incertitude ajoute-t-elle de l'inquiétude ?

R: "Maintenant, même pour une blessure grave comme les croisés, on est capable de donner des délais de reprise. Là, non. Même les médecins les plus compétents dans le domaine n'ont pas les réponses. C'est ce qui est difficile, l'incertitude. Heureusement, je ne suis pas de nature à angoisser, car il y a de quoi être dans le mal. Je suis bien entourée et le fait d'être mère oblige à devoir assumer au quotidien. J'avais un rythme de vie, des journées remplies aussi. Quand tu n'as que le hand dans la vie, s'il t'arrive un coup dur comme ça, tu peux vite entrer dans une grosse dépression."

Q: Cela n'a pas été le cas ?

R: "En plus d'être dans une situation d'incertitude pesante, tu as la commotion cérébrale qui provoque beaucoup d'irritabilité, malgré toi. Il suffisait qu'on me dise quelque chose qui ne me plaisait pas pour péter un câble et taper dans un mur. Ce n'est pas normal. J'avais moins le goût des choses aussi."

Q: Le monde du handball a-t-il pris la mesure de ce sujet des commotions ?

R: Il y a un protocole commotion en championnat mais il est peu suivi, je le vois. Et en Ligue des champions, rien n'est fait. Il n'y a même pas de médecin qui entre sur le terrain. Mais le pire c'est l'après-match. On considère que si tu as mal à la tête, c'est pas grave, qu'il faut retourner sur le terrain. "T'as mal au crâne ou aux yeux quand tu regardes ton téléphone ? Range-le". Ce sont des choses qu'on ne doit plus entendre. Il y a des formations et toute une éducation à faire sur le sujet."

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