Le football saoudien traverse une période brillante. Après que l'équipe nationale ait surpris tout le monde durant la Coupe du monde en étant la seule équipe capable de battre l'Argentine, Al-Nassr a vu son nom sous les projecteurs en raison de la possibilité d'être le prochain club à accueillir Cristiano Ronaldo.
Un accord avec l'attaquant portugais de 37 ans, libre depuis qu'il a quitté Manchester United, serait imminent et Flashscore est allé parler à celui qui dirige le projet sportif d'Al-Nassr, Marcelo Salazar, né à Recife il y a 44 ans.
Question : Tout d'abord, aidez-nous à comprendre comment un ancien joueur de futsal devient directeur sportif de l'un des plus grands clubs d'Arabie saoudite. Il s'agit d'un changement radical de carrière.
Réponse : Pendant ma carrière de futsal, j'ai suivi des cours de gestion sportive, j'ai aussi un diplôme d'éducation physique au Brésil. Je me suis toujours préparé à l'après. Lorsque j'ai arrêté de jouer, j'ai décidé de me lancer dans le football, de suivre mes cours, je suis un entraîneur diplômé. J'ai commencé comme préparateur physique et je suis venu en Arabie saoudite en 2018, déjà comme assistant de Pericles Chamusca. Puis l'invitation d'Al-Nassr est arrivée avec Mano Menezes, mais les choses ne se sont pas bien passées et nous avons traversé une période compliquée, avec différents entraîneurs. L'année dernière, en janvier 2022, Miguel Angel Russo est arrivé et le président a décidé de faire des changements dans la structure, en acceptant un conseil de Pedro Emanuel (entraîneur portugais sortant). Quand il est parti, il m'a dit que je l'avais beaucoup aidé sur le terrain, mais que je pouvais aider le club encore plus en dehors. Je parle cinq langues, j'ai une très bonne connaissance du championnat et je parle le langage des entraîneurs, j'ai les connaissances. Le président a décidé d'accepter cet avis. En gros, je suis devenu directeur sportif grâce à Pedro Emanuel.
Q : Et quelles sont les idées de Marcelo Salazar pour Al-Nassr ?
R : Le grand objectif est d'être à nouveau champion. Le dernier championnat que nous avons gagné était en 2018/19. Depuis, c'est Al-Hilal, notre plus grand rival, qui a remporté les trois éditions. Nous avons également traversé une période d'instabilité après le départ de Rui Vitoria (2020/21). Nous avons eu de nombreux entraîneurs, Alan Horvat, Mano Menezes, Pedro Emanuel, Miguel Angel Russo, j'ai aussi été sur le banc lors de six matchs (avec quatre victoires). Maintenant, nous avons réussi à faire venir Rudi Garcia, un entraîneur de grand calibre qui nous donne les conditions pour redevenir champions et gagner toutes les compétitions auxquelles nous participons. C'est notre grande ambition.
Q : Et Cristiano Ronaldo apparaît-il dans ces idées ?
R : Je ne suis pas autorisé à dire oui ou non (rires). Attendons de voir comment les choses se déroulent jusqu'à la fin de l'année. Comme vous devez le savoir, il s'agit d'une négociation d'une grande ampleur, non seulement pour le club, mais aussi pour le pays et pour le football mondial, et elle doit être menée par des autorités supérieures. Ce que je peux dire, c'est que Cristiano Ronaldo est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football. Il a toujours été un exemple pour moi en tant qu'athlète, pour la volonté qu'il montre à vouloir constamment gagner. Et puis, en tant que citoyen portugais, je l'ai toujours encouragé. Mais quand le moment sera venu, l'avenir sera révélé.
Q : C'est un transfert dont le monde entier parle et qui a suscité différentes réactions. Carlo Ancelotti, par exemple, a déclaré que ce n'était pas le championnat idéal pour Ronaldo, alléguant un manque de compétitivité. Que pensez-vous de ces critiques ?
R : Critiquer ce que vous ignorez est très facile. Cela fait maintenant cinq ans que je suis ici et tous les joueurs à qui j'ai parlé sont très positivement surpris lorsqu'ils arrivent ici, surtout par le niveau du championnat. C'est arrivé avec Luiz Gustavo, qui est un international brésilien et qui a gagné la Ligue des champions avec le Bayern. C'est normal pour ceux qui ne le connaissent pas. Quand David Ospina est venu ici, on a dit en Colombie que ce n'était pas la bonne décision, mais l'Arabie saoudite a beaucoup changé. Même le fait de vivre à Riyad avec les familles a été une agréable surprise pour les joueurs, avec les écoles et tout ce que nous avons ici. Ajoutez à cela un haut niveau d'esprit sportif.
Q : Quelque chose qui s'est clairement manifesté lors de cette Coupe du monde, l'Arabie saoudite étant la seule équipe capable de battre l'Argentine.
R : Depuis l'arrivée de Turki Al-Sheikh comme ministre des Sports en 2017, il y a eu un grand changement. Le premier a été tout de suite la possibilité d'avoir sept étrangers, ce qui a fait que le niveau la ligue a augmenté immédiatement. C'est actuellement la ligue la plus forte du continent asiatique. Preuve en est que nous avons régulièrement des équipes en demi-finale et en finale de la Ligue des champions asiatique. Il suffit de prendre l'exemple de cette saison, où Al-Faisaly est descendu de division, mais se trouve en huitième de finale de la Ligue des champions. Et donc l'équipe nationale a aussi grandi, il suffit de voir la différence de performance entre 2018 et 2022. Ils ne sont pas passés, c'est vrai, mais ils ont battu l'Argentine de Messi.
Q : Et que réserve l'avenir à Marcelo Salazar ? Son objectif est-il de revenir sur le terrain ?
R : C'est une bonne question. Je ne voulais pas renouveler mon contrat pour plus d'un an. J'ai eu des invitations pour devenir entraîneur, mais j'ai choisi de rester à Al-Nassr car je voulais me donner ce temps pour mieux connaître le métier et je ne voulais pas partir d'ici sans être champion. Cette année, je suis sûr que ce sera une saison gagnante. Je vais bien, j'apprends chaque jour davantage et je laisserai la décision pour l'été 2023, en fonction, bien sûr, des possibilités qui se présenteront.
