Ça y est, le Paris Basket a enfin perdu cette saison. Jeudi soir, c'est Nancy qui a été le premier à faire tomber le club de la capitale après cinq victoires toutes compétitions confondues pour débuter la saison. Mais ce revers de trois points ne change rien au fait que Paris est en train de se bâtir un statut d'outsider pour la saison.
Derrière le grand favori monégasque, tout semble ouvert en Betclic Élite. Et ça, Paris l'a bien compris. Après une saison dernière conclue aux portes des playoffs, il fallait passer la vitesse supérieure. Et le club parisien n'a pas lésiné sur le recrutement pour bâtir une équipe compétitive.
Résultat, hormis l'historique Denis Gauthier, tout le monde dehors. De quoi aller chercher TJ Shorts. En une saison en Allemagne, à Bonn, le meneur américain a tout renversé sur son passage. MVP du championnat, de la Ligue des champions et du Final Four de cette même compétition, que son équipe a donc remporté. Un joueur ultra-convoité qui a choisi la capitale.
Résultat, au bout de cinq journées, le voilà meilleur marqueur de Betclic Élite (19.4 points de moyenne) avec une pointe à 25 contre Le Mans. Et ce n'est sans doute que le début. Sans compter que pour sa première en EuroCoupe cette semaine, il a envoyé 20 points et 9 passes dans le large succès contre le BC Wolves. Résultat ? MVP de la première journée de compétition.
Tout cela ferait presque oublier que Paris a attiré cette saison une des révélations de Betclic Élite. Nadir Hifi, arrivé du Portel, représente le futur, comme en témoigne sa signature pour trois ans. Une saison pour apprendre auprès de TJ Shorts – qui est voué à une plus grande équipe, sans nul doute, vu son niveau –, et une saison pour envoyer. Gros potentiel, pas sélectionné à la draft 2023, il a tout pour jouer sur la durée en France.
Mais la vraie bonne pioche, c'est Tyson Ward, arrivé lui aussi de Bonn. Bon choix, puisque la complémentarité avec Shorts a aidé à faire démarrer l'équipe rapidement. De 10.6 points l'an dernier, il est déjà à 14.3 cette saison – avec un magnifique 44.4 % à trois points –, et une évaluation moyenne de 16. Vous avez dit bonne pioche ?
Cependant, les Parisiens n'ont pas fait que piquer deux joueurs majeurs au club allemand. Ils leur ont aussi pris leur coach. Tuomas Iisalo a donc connu une saison exceptionnelle l'an dernier, pour ce qui était seulement sa deuxième saison à la tête de Bonn. Capable de faire beaucoup en peu de temps, voilà qui colle avec la timeline parisienne.
Car il faut rappeler que la section professionnelle du Paris Basket n'a que cinq ans d'existence. Et, elle joue déjà les premiers rôles. Certes, il y a eu des facilités, mais ce club a surtout été considéré comme un jeu médiatique sans réels objectifs sportifs. Des concerts, des stars dans les tribunes, de l'agitation, ça fait parler. Mais peut-être que cette année, le sportif est remis au centre.
La réception du voisin des Mets 92, mal en point après une dernière saison exceptionnelle, ne devrait pas effrayer les Parisiens. Une première qualification en playoffs est un objectif, mais c'est sans doute sur le plan européen que les Parisiens peuvent briller. Car ils ont terminé en quarts de finale de l'EuroCoupe la saison passée, seulement sortis par le futur vainqueur, Gran Canaria.
Et, le vainqueur de l'EuroCoupe gagne un aller gratuit pour l'Euroligue. De quoi donner envie de brûler les étapes. On a bien compris que la construction lente et par paliers, ce n'était pas dans les veines des dirigeants. Il faut faire vite et bien, et dans cet objectif, Paris est sur la bonne voie. Reste à savoir si cela sera une étoile filante, comme… les Mets 92.
