En mars dernier, c'est un authentique exploit qu'a accompli Julia Simon. Elle est devenue la première Française depuis Sandrine Bailly en 2005 à remporter le classement général de la Coupe du monde de biathlon. Une performance de qualité dans la foulée de trois victoires et neuf podiums au total, sans oublier un titre de championne du monde de la poursuite.
À 27 ans, en plein dans son prime, pourquoi ne pas envisager le doublé, voire un règne plus long ? C'est que l'on pensait légitimement, avant de voir les développements d'une sombre affaire judiciaire qui pourrait bien avoir des répercussions. Une vilaine histoire de fraude à la carte bleue dans laquelle elle semblerait être impliquée. En quoi est-ce que cela sort de l'ordinaire ?
Eh bien, tout simplement parce que la victime est une certaine Justine Braisaz-Bouchet. Biathlète de son état, championne olympique de la Mass Start en 2022, de retour après un an d'absence pour congé maternité. Et Française, comme tout le monde l'aura compris. Cette affaire n'est pas terminée officiellement, mais clairement, elle fait désordre.
Et elle jette forcément le trouble sur la saison à venir. "JBB" de retour, capable de gagner de grandes courses, pourquoi l'équipe de France ne jouerait pas deux cartes à la fois ? Inimaginable en théorie, mais propulser leader deux biathlètes opposées dans une affaire judiciaire, est-ce bien raisonnable ? Sans compter l'ambiance prévisible dans la maison bleue.
Le groupe féminin n'a pas réellement pris position, ne fermant pas la porte à un retour de Julia Simon mais semblant se resserrer autour de Justine Braisaz-Bouchet. Que se passera-t-il si l'une domine nettement l'autre ? Ou bien si les résultats de l'équipe de France tardent à arriver ? Sans compter le problème des relais.
Un problème pour l'instant évité sur les relais mixtes. Deux épreuves = la possibilité de placer chacune dans un relais, ce que le staff a choisi de faire pour aujourd'hui. Mais dès mercredi, pour le premier relais féminin de la saison, qu'en sera-t-il ? Peut-on réellement se passer de ses meilleurs éléments pour un relais qui a beaucoup à se faire pardonner après sa quatrième place aux Mondiaux 2023 ?
Enfin, il y a l'impact mental sur Julia Simon elle-même. Gagner une première Coupe du monde n'est pas anodin, et digérer cette grande performance s'avère parfois compliqué. Mais quand on y rajoute cette sombre affaire, et un possible développement en plein coeur de la saison, sans compter l'obligation de résultats, notamment en vue des Mondiaux en février, n'y a-t-il pas là un risque d'implosion ?
Il y aura de nombreux défis à relever cette saison pour celle qui est encore à ce jour la n°1 mondiale. En espérant qu'elle le reste le plus longtemps possible.
