Depuis la lourde chute d'Aleksander Aamodt Kilde à Wengen, Cyprien Sarrazin apparaît désormais comme le seul rempart à Marco Odermatt sur les épreuves de vitesse. Vainqueur en descente et en Super-G cette saison, le Français était donc co-favori de la célèbre descente de Kitzbühel, rendez-vous incontournable des spécialistes de la vitesse.

Le premier à se mettre en évidence a été Cameron Alexander, qui a signé le premier chrono de référence nanti de son dossard 4. Mais bien évidemment, tout le monde n'avait d'yeux que pour Odermatt. Le Suisse n'a pas été aussi impérial que d'habitude, semblant en difficulté sur certaines portions, mais son expérience et sa facilité à recréer de la vitesse lui ont permis de conserver 12 centièmes d'avance sur le Canadien. Cependant, on sentait que ce chrono n'était pas invulnérable. 

Preuve en a été faite rapidement. Après que Ryan Cochrane-Siegle ait échoué à un misérable centième, le surprenant Florian Schieder l'a délogé de la première place. Cyprien Sarrazin avait un bon coup à jouer. Le Français a eu du mal à se mettre en rythme, semblant à la limite sur certains virages, mais sa faculté a générer de la vitesse lui a permis de faire un retour tonitruant sur le bas de parcours, pour finalement coiffer l'Italien pour 5 centièmes ! Le travail était fait, ne restait plus qu'à attendre. 

Mais personne ne viendra faire douter Cyprien Sarrazin, vainqueur logique de la plus belle descente de l'hiver, pour confirmer qu'il fait bien partie du gotha de la vitesse désormais. Il triomphe pour la troisième fois de l'hiver, la deuxième en descente, et peut raisonnablement viser le petit globe de cristal de la discipline. Mieux, il met fin à 9 ans de disette pour les Bleus sur la Streif, depuis 1997 et le dernier succès de Luc Alphand. Une belle nouvelle journée de plus pour le nouveau phénomène du ski français.