Le biathlon masculin français n'a pas atteint la côte d'alerte, pour l'instant

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Le biathlon masculin français n'a pas atteint la côte d'alerte, pour l'instant
Émilien Jacquelin et les Bleus doivent se ressaisir.
Émilien Jacquelin et les Bleus doivent se ressaisir.AFP
Alors que Lou Jeanmonnot a signé un splendide doublé ce weekend à Oestersund, les hommes ne se sont pas réellement signalés. Une absence de résultats pas encore problématique, mais si rien n'est fait lors des deux prochaines étapes, la situation pourrait devenir compliquée.

Trois courses individuelles à Oestersund, trois Top 10 pour les Bleus du biathlon. Une 10e place pour Émilien Claude sur l'individuel, une 7e pour Fabien Claude au sprint, et une 9e pour Quentin Fillon Maillet sur la poursuite. On appelle ça "sauver les meubles" en l'absence de vraie performance probante. 

Pendant ce temps, la délégation féminine a raflé deux succès grâce à une Lou Jeanmonnot euphorique, et ce alors que ses deux leaders supposées - Julia Simon et Justine Braisaz-Bouchet - sont en retrait pour des raisons différentes. Pas besoin d'aller plus loin dans la comparaison : les garçons sont à la traîne. 

Pourtant, les belles paroles étaient de sortie avant d'attaquer une saison qui est celle de la reconquête. En particulier Fillon Maillet, incroyable en 2022 et qui avait subi la saison dernière un contrecoup que l'on pouvait concevoir après tant de triomphes. Mais il semblait aborder cet exercice le mors aux dents, comme il l'avait déclaré à Nordic Mag.

"J’ambitionne toujours très grand et vise le grand chelem avec le gros globe de cristal, qui ne sera pas une mince affaire, et une victoire individuelle aux championnats du monde, plus accessible que le général parce que tout est possible sur une course d’un jour."

Difficile d'être plus clair sur ses ambitions. Résultat : 42e, 16e, 9e. Du retard à l'allumage peut-être, mais on pourra lui reprocher une pointe d'arrogance mal venue, même si ses déclarations ont un fond de vérité en ce qui concerne Johannes Boe, qui vit lui aussi un contrecoup sévère. 

"Johannes, c’est un athlète qui a assez peu de failles parce qu’il est très stable dans ses performances en ski, ce qui fait que ce n’est pas facile d’aller le chercher dans ce domaine. Mais il n’est pas complètement invincible. (...) À mon sens, il est battable. C’est pour cela que j’ambitionne le gain du général."

Quand on sort ce genre de déclarations, il faut assumer derrière. our l'instant, ce n'est pas le cas. 

L'énigme Jacquelin

Émilien Jacquelin, c'est un taulier du biathlon français. Double champion du monde de la poursuite en 2020 et 2021, vainqueur du petit globe de la spécialité, deux places de cinquième au classement général, un beau pedigree. Mais voilà, depuis ce deuxième sacre mondial, il semble ne plus être le même. Et si le début de saison dernière avait laissé un brin d'espoir, celui-ci est vite retombé. 

Cette fois, le problème est autre. Si sur les skis, il a l'air plutôt solide, c'est au tir que ça coince. 12 fautes en trois courses individuelles (en 10 tirs en l'occurrence), c'est inacceptable pour un biathlète de son niveau, et surtout, cela lui ôte toutes chances de performer. Le résultat est sans appel : 27e, 24e, 23e. 

Le problème, c'est qu'il est inenvisageable de le voir sous-performer une troisième saison d'affilée. À 28 ans, et alors qu'il avait arrêté sa saison après les Mondiaux, se sentant rincé, il doit montrer qu'il est encore là. Cela étant, la relève ne se bouscule par pour prendre sa place. Certes, les frères Claude ont signé un Top 10 chacun, mais pas de quoi s'enflammer. Éric Perrot progresse, mais pas assez vite, et Antonin Guigonnat est plus proche de la fin que du début. 

Le paradoxe du relais

Des biathlètes qui n'ont pas l'air en confiance, ou en pleine possession de leurs moyens, des objectifs non remplis, et pourtant, le relais est l'arme absolue du biathlon masculin français. Pour rappel, l'an dernier, la Norvège a remporté les cinq relais messieurs disputés sur la saison de Coupe du monde, logique avec une telle armada emmenée par un tel leader. 

Mais voilà, lors des Mondiaux, les Bleus - qui n'ont ramené aucune médaille individuelle, une première depuis 2009 -  sont sortis de leur boîte pour rafler le titre. Une (bonne) surprise qui a encore une fois sauvé les meubles, d'une certaine façon. Saud que ces biathlètes pas en forme ou pas en confiance sont allés chercher la deuxième place du premier relais de la saison en Suède, derrière la Norvège bien entendu. 

Ce sera bien évidemment un objectif aux Mondiaux de Nove Mesto en février, mais cela reste surtout bien trop aléatoire comme objectif. Le salut du biathlon passe par le réveil de ses cadres et l'ascension de ses espoirs. Il reste les manches de Hochfilzen puis Lenzerheide, soit cinq courses individuelles avant la première coupure, où un bilan sera forcément fait. En espérant qu'il soit positif. 

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