Souverain et implacable à Glasgow, Mathieu van der Poel est couronné champion du monde

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Souverain et implacable à Glasgow, Mathieu van der Poel est couronné champion du monde
Mathieu van der Poel
Mathieu van der Poel Profimedia
Même une chute ne pouvait changer le destin de Mathieu van der Poel. Parti en solitaire après une attaque brutale dans l'avant-dernier tour, le Néerlandais a cru tout perdre dans un virage. Malgré une chaussure cassée, il l'a emporté à Glasgow pour se parer du maillot irisé de champion du monde. Seul Français classé, Valentin Madouas termine 15e.

Son grand-père, Raymond Poulidor, fut vice-champion en 1974. Son père, Adrie, fut lui aussi vice-champion du monde, il y a 40 ans. À Glasgow, Mathieu van der Poel a brisé la malédiction familiale en remportant de manière magistrale les championnats du monde, dans son style si caractéristique, sur un circuit parfait pour ses capacités de cyclo-crossman. Trente-huit ans après Joop Zoetemelk, les Pays-Bas ont trouvé un successeur. Et quel successeur ! 

Mains plâtrées, course bloquée

La course a débuté sur les traditionnelles échappées parsemées de nations "mineures" avec, dans le premier groupe de poursuivants, Rien Schuurhuis, cycliste du... Vatican qui a attaqué quand le pape François clôturait les JMJ au Portugal au même moment. Iconoclaste certes, mais pas autant que l'interruption de la course à 190 km de l'arrivée avec des militants qui se sont plâtrés les mains au bitume, bloquant les coureurs pendant près d'une heure

La course a repris et commencé à se durcir à 135 km du terme. C'est l'ancien double champion du monde, Julian Alaphilippe en personne, qui a ouvert les hostilités, se sacrifiant pour le collectif tricolore qui aura vécu meilleure journée. Moins de 20 bornes plus tard, Tadej Pogacar a fait exploser un premier pétard, suivi par la fine fleur des coureurs de classiques. 

Laporte par la fenêtre, des Bleus en berne

A 100 km de l'arrivée, les chances bleues étaient sérieusement réduites puisqu'Alaphilippe avait tout donné et que Christophe Laporte, le leader désigné et vice-champion du monde en titre, avait été victime d'une crevaison qui l'a rapidement mis à plus d'une minute de peloton. 

Très affûté et survolté, van der Poel a testé la concurrence, tout comme Remco Evenepoel, bien décidé à ne pas prendre son précieux maillot irisé et absolument intenable, au risque de se brouiller avec Wout van Aert. 

À 72 km de l'arrivée, Kevin Vermaerke a été l'ultime fuyard matinal repris. Il restait environ une quizaine de coureurs pour la victoire. Libéré des consignes d'équipe depuis une chute spectaculaire de Matteo Trentin, sacré champion d'Europe sur ce même circuit en 2018, Alberto Bettiol a montré ses bonnes jambes, avant de fausser compagnie aux favoris en sautant le ravitaillement et en évitant une grosse gamelle en roulant sur un bidon. 

Et comme si cette course haletante manquait encore de rebondissements, la pluie écossaise s'est invitée sur ce circuit urbain aux faux-airs de critérium. Au rupteur, Valentin Madouas, ultime survivant du clan français, a été décramponné après une session d'accordéon. Il terminera 15e. 

Et van der Poel s'envola... 

Vainqueur d'un Tour des Flandres, Bettiol disposait d'un avantage de 40 secondes sur la ligne à 3 tours de la fin. Quelques secondes plus tôt, Jhonatan Narvaez a glissé dans les balustrades et causé un écart entre la tête de course dirigée par les Belges et... Evenepoel. Trop tard pour lui. Van Aert, Pogacar, Van der Poel et Mads Pedersen sont partis en chasse de l'Italien. 

Malgré tout, Neilson Powless, Mauro Schmid et Tom Skujins n'ont pas baissé pavillon, revenant à 20 secondes tandis qu'une averse s'abattait dru sur les ultimes courageux. À 2 tours du Graal, soit 28,6 km, Bettiol conservait 24 secondes d'avantage sur le quatuor qui a alors enclenché sérieusement les grandes manoeuvres, réduisant l'écart avec le Transalpin de moitié, doublant celui avec leurs poursuivants. 

Devenu point de mire, Bettiol a servi de proie à van der Poel qui, dans une bosse, s'est dressé sur les pédales pour faire sauter la banque. Dans la bascule, dans les virages dignes d'un cyclo-cross, MVDP a pris plusieurs longueurs d'avance, tandis que "Pogi" essayait de relancer l'allure, aidé par un Pedersen constamment à la planche tout au long de la journée. Et van Aert ? Le Belge survivait mais le ressort de ses jambes était cassé. Quant à Bettiol, il avait été gobé et aussitôt recraché. Broyé, il terminera finalement 10e. 

Une grosse frayeur sans conséquence

L'arc-en-ciel se dessinait dans le ciel et sur le torse de van der Poel. Mais dans un virage, le Néerlandais a glissé. Dans sa chute, il a cassé sa chaussure droite qui ne pouvait plus restée stable sur la pédale. Ragaillardi, van Aert a retrouvé des couleurs, même si l'écart demeurait à 30 secondes à l'orée du dernier tour. 

Mais même quand on s'appelle van Aert, Pogacar ou Pedersen, on ne peut rien face à l'inéluctable. Van der Poel est reparti rageusement pour porter son avance à plus d'1'30. WVA se battait pour un accessit argenté qu'il finira par arracher, devant "Pogi". 

Devant, le "petit phénomène", comme le surnommait son grand-père, pouvait savourer, profiter des applaudissements du public et des stands. Lui qui avait vu son Mondial 2022 en Australie gâché par quelques heures au poste suite à un mouvement d'humeur dans les couloirs de son hôtel, il a signé une revanche éclatante.

Portant les stigmates de sa chute, rapé de haut en bas sur le côté droit, van der Poel a franchi la ligne les bras en croix pour mieux entrer encore davantage dans l'histoire du cyclisme. Champion du monde de cyclo-cross, vainqueur de Milan San Remo, de Paris-Roubaix et champion du monde sur route dans la même année : "Poupou" avait bien raison, il est vraiment phénoménal. 

France gouvernement

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