Six Nations : Charles Ollivon, capitaine déchu, est bel et bien de retour

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Six Nations : Charles Ollivon, capitaine déchu, est bel et bien de retour
Charles Ollivon a dû surmonter beaucoup d'épreuves.
Charles Ollivon a dû surmonter beaucoup d'épreuves.
AFP
On peut perdre le capitanat du XV de France et en être toujours une pièce maîtresse. Charles Ollivon a réussi cette performance, revenant d'une grave blessure pour redevenir le leader du pack français, et qui voit grand en 2023.

Début 2020, lors de sa prise de fonctions à la tête du XV de France, Fabien Galthié n'a pas vraiment de doutes au moment d'élire le capitaine qui va succéder à Guilhem Guirado. Ce sera Charles Ollivon. Arrivé sur la pointe des pieds, le Basque a su se rendre indispensable. 

Mais après des débuts prometteurs, de graves blessures ont fauché son élan. Désormais revenu à un haut niveau, il a perdu le brassard, mais retrouvé sa place au mérite, et il est redevenu l'un des leaders de ce XV de France qui voudra marquer les esprits dans le Crunch samedi.

Fort très jeune

Pur produit de l'Aviron Bayonnais, il va franchir toutes les étapes dans son club de cœur. Équipes de jeunes, champion de France juniors, vice-champion de France espoirs, il devient rapidement l'une des fiertés du club. Pourtant, jamais, il ne portera le maillot des équipes de France chez les jeunes. Pourquoi ? Mystère selon son coach de l'époque, Nicolas Morlaes.

"Il survolait les matchs en Espoirs et chaque fois les entraîneurs d’en face nous demandaient qui était ce joueur. Mais il n’y a aucun sélectionneur qui vient voir les matchs Espoirs. On a téléphoné à Pelous et Retières, les entraîneurs des U20. Ils l’ont convoqué à un stage avec 70 autres joueurs et plus de nouvelle par la suite."

Tant pis pour eux, et tant mieux pour l'Aviron, qui l'intègre à l'équipe première, où il débute en mars 2013 en Top 14. Un an et demi plus tard, il fêtera sa première sélection pour le XV de France, une progression fulgurante, qui plus est à un poste de troisième ligne qui a toujours été concurrentiel chez les Bleus. 

Mais déjà, les blessures pourrissent son quotidien. Une acromio qui le prive de son premier Six Nations en 2015, puis une fracture de l'omoplate qui l'oblige à déclarer forfait pour toute la saison 2017-2018. Il revient au courage, mais deux mois après, il se blesse à la même épaule. À ce moment-là, Ollivon n'a que 25 ans, mais on parle déjà d'une possible fin de carrière, alors même qu'il venait d'hériter du brassard de capitaine en club.

Blessé très souvent

Car bien qu'attaché à sa région, Charles Ollivon avait dû se résoudre à quitter l'Aviron, relégué en Pro D2, en 2015. C'est le RC Toulon qui avait raflé la mise, et qui avait permis au Basque de prolonger sa progression. Avant cet enchaînement de blessures qui lui vaudront de ne retrouver les terrains qu'en mars 2019. Soit six mois avant le Mondial.

Suffisant pour refaire son trou. Dès son retour, il étincelle sur les terrains de Top 14 et convainc Jacques Brunel de l'emmener au Japon. Au mérite, comme toujours, par ses performances, il devient titulaire, puis indiscutable. Malgré l'échec des Bleus en quarts, il semble parti pour faire partie des meubles pour l'ère Galthié à venir, alors même qu'il ne compte que 11 sélections ! 

En effet, Fabien Galthié connaît Charles Ollivon, puisque le technicien a passé un an sur le banc toulonnais en 2017-2018. Certes, c'est une saison blanche du Basque, mais l'occasion de créer des liens, et pour le sélectionneur de se rendre compte du leadership du troisième ligne. 

Car Ollivon, ce sont les autres qui en parlent le mieux. François Cros déclare : "c’est un super gars. Ce n’est pas pour rien qu’il est capitaine. Il fédère vachement, il est très simple. Le rôle lui va très bien." L'intéressé, lui, est pondéré : "J’ai simplement envie de rester moi-même, il n’y a que ça qui marchera. Sinon, les joueurs le sentiront."

Pendant deux saisons - perturbées par le Covid - OIlivon s'installe. Capitaine apprécié, il participe au renouveau attendu des Bleus. Leader défensif, capitaine de touche, son rôle est primordial. Mais une nouvelle blessure vient le faucher en plein vol. Et à ce moment-là, on craint vraiment que ce ne soit celle de trop.

Revenu très fort

Le 5 juin 2021, Toulon se déplace à Castres pour l'ultime journée de la saison régulière du Top 14. Les Varois doivent s'imposer pour voir les barrages. Charles Ollivon est bien sûr présent pour emmener son équipe vers l'objectif suscité. Mais va être fauché par une rupture des ligaments croisés du genou. 

Opération, six mois d'arrêt a minima. Charles Ollivon disparaît des radars. En son absence, Antoine Dupont hérite logiquement du brassard dans le XV de France. Qui triomphe lors de la tournée d'automne, se payant notamment les Blacks au terme d'un match sensationnel. "Une équipe est née", lit-on partout. Le train de la Coupe du monde semble quitter la gare et laisser Ollivon sur le quai. 

Mais encore une fois, le Basque revient. Regagne sa place en club, et participe spécifiquement à la superbe fin de saison du RCT, finaliste en Challenge Cup. Suffisant pour Galthié, qui le rappelle pour la tournée au Japon et lui redonne le brassard en l'absence de Dupont. Une marque de confiance décisive. 

Depuis, il est indéboulonnable. En dépit d'un match moyen pour l'ouverture du Six Nations en Italie, il a été royal lors des deux suivants. Principal pourvoyeur en touche, il tourne autour de la vingtaine de plaquages par match. Toujours parmi les premiers au soutien, il a son importance dans les rucks.

Mais on sent de plus qu'il a retrouvé son statut de cadre, de leader de ce XV de France. Une place de taulier, comme en club, qui lui va comme un gant. Néanmoins, il n'est pas question qu'il récupère le brassard, à priori. Mais cela ne change rien au fait que le Charles Ollivon est indispensable aux Bleus, capitaine ou pas. Et samedi (17h45), il sera de ceux qui mèneront la charge à Twickenham pour le Crunch. En espérant continuer de prouver qu'il est de retour pour de bon, et surtout pour la Coupe du monde.

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