Depuis sa remontée en Top 14 à la fin de la saison 2020/2021, l'USA Perpignan a réussi deux fois à arracher son maintien dans l'élite. À deux reprises, c'est via l'Access Match (entre le vainqueur des playoffs de Pro D2 et l'avant-dernier de Top 14) que les Catalans ont gagné leur place, et à dire vrai, ce sera encore l'objectif cette saison.
Cette place de barragiste, l'USAP l'occupe d'ailleurs avant cette 10e journée. Assez logique avec seulement deux victoires. Mais avec déjà 8 points de retard sur le premier non-relégable, il va falloir cravacher, d'autant qu'on attend un sursaut de la lanterne rouge, Montpellier, décevant depuis le début de saison.
Sur le papier, ce n'est "que" deux victoires de retard, mais le club catalan n'est plus l'épouvantail de la fin des années 2000, ce club qui avait réussi à remporter son quatrième et dernier titre en 2009, ce club alors attractif qui avait réussi à faire venir pour une saison nul autre que le meilleur ouvreur du monde de l'époque, un certain Dan Carter.
L'effectif est bien plus modeste aujourd'hui. Mais si les noms sont moins ronflants, certains joueurs méritent le détour, et c'est le cas de Jake McIntyre. L'Australien n'est pas un inconnu en Top 14, ayant passé deux saisons à Agen puis une à Clermont, celle du Covid. Mais il est rentré au pays retrouver le Super Rugby, et l'on ne s'attendait pas à le voir revenir dans l'Hexagone.
Erreur, puisqu'il a répondu à l'appel de Perpignan à l'été 2022, un renfort inattendu alors que l'USAP venait donc d'arracher son maintien une première fois. Une première saison dans laquelle il s'implante parfaitement avec pas moins de 16 titularisations, malgré la concurrence de Tristan Tedder, qui se voit décalé à l'arrière avant de faire ses valises. Mais cette deuxième saison s'annonçait comme celle de la confirmation.
Et pour le prouver, l'USAP lui a confié le brassard de capitaine lors du premier match de la saison. Certes, Mathieu Acebes a depuis récupéré son bien, mais le club ne peut pas se passer de son Australien d'ouvreur : 9 matchs, 8 titularisations ! Notamment lors des deux succès de son équipe, dans lesquels son animation a été de qualité.
Notamment lors de la victoire contre Montpellier, un match dans lequel on a vu son talent. En défense avec un sauvetage homérique sur Arthur Vincent pour empêcher un essai tout fait. Mais surtout en attaque, puisqu'il a parfaitement rempli son rôle d'animateur durant la rencontre, alternant pour éreinter la défense avant de porter le coup de grâce au pied d'une passe magique pour Alistair Crossdale, auteur de l'essai de la victoire.
Certains joueurs sont jugés sur les chiffres, mais Jake McIntyre n'est pas nécessairement de ceux-là. L'Australien trouve des solutions, on l'a vu quand il est entré en jeu contre l'UBB, signant un doublé en profitant des largesses de la défense girondine. Sa montée en puissance est réelle, et ce n'est pas un hasard s'il a été laissé au repos lors des matchs de Challenge Cup.
Car avec 618 minutes de jeu sur 720 possibles en Top 14 depuis le début de saison, il est le Catalan le plus utilisé par son entraîneur Frank Azéma. Logique, avec près de deux plaquages cassés et plus de 57 mètres ballon en main par match, des statistiques dans lesquelles il est le meilleur de son équipe, alors qu'un ouvreur n'est pas forcément le mieux placé pour cela.
Ce soir, l'USAP abat déjà une carte importante en vue du maintien en recevant un Aviron Bayonnais que l'on sait friable à l'extérieur. Cette réception, et celle d'Oyonnax dans 15 jours, vont clairement définir la suite de la saison du club catalan. Son leader d'attaque sera aligné, pour tenter une nouvelle fois de survivre en Top 14 à la fin de l'exercice actuel, et nul doute que l'Australien, si l'objectif est atteint, y sera pour quelque chose.
