Après les éliminations de l'Union Bordeaux-Bègles et de La Rochelle, le Stade Toulousain était la dernière chance de voir un club français en demi-finale de la Rugby Champions Cup. Une pression que les Rouge et Noir savent dompter, mais il ne fallait certainement pas prendre à la légère Exeter, ancien vainqueur de la compétition, et régulier au niveau européen.
Et les Anglais étaient venus pour jouer, comme en témoigne une première action de feu gâchée par un en-avant, mais qui finira tout de même par leur rapporter trois points. Mais il suffit d'une occasion bien gérée par les Toulousains, et une alternance avant - trois-quarts parfaite pour libérer Mathis Lebel sur l'aile, l'ailier fixant parfaitement pour envoyer Romain Ntamack à l'essai (9e).
Malgré tout, les débats étaient équilibrés, et Exeter revenait rapidement à un point au pied. Avant de lancer une énorme offensive, qui voyait Peato Mauvaka prendre jaune pour un en-avant volontaire (16e) puis un essai de Ethan Roots sur la pénalité en suivant, au terme d'une superbe combinaison. Moment compliqué pour Toulouse, qui prend des points au pied pour limiter la casse. Puis repart à l'assaut, une mauvaise idée puisqu'un contre éclair manque de provoquer le deuxième essai, la vidéo sauvant le Stade.
Mais les locaux ne sont pas dans un grand jour, bousculés dans les rucks et sans trop de munitions à exploiter. Encore une fois, il suffit d'une occasion et d'un petit côté bien négocié pour Jack Willis, qui renverse deux adversaires - littéralement - et fonce marquer (32e). Pas de quoi désarmer les Anglais, qui continuent d'attaquer, mais rentrent aux vestiaires menés d'un petit point (17-16), ce qui promettait une deuxième période de feu.
Dès le retour des vestiaires, Exeter reprend d'ailleurs le score sur pénalité. Mais c'est là qu'a débuté le quart d'heure toulousain, les locaux sentant bien les Anglais fébriles physiquement. Un ballon porté pour fixer avant d'écarter et après moultes tentatives, Blair Kinghorn finit par trouver la faille pour remettre les siens devant. À peine le temps de dire ouf qu'une combinaison parfaitement exécutée envoie Pita Ahki entre les poteaux sans opposition.
Mais Toulouse n'entend pas s'arrêter là, et profite que son adversaire ait un genou à terre pour porter l'estocade, sur une splendide action à multiples offloads, celui de Paul Costes faisant la différence pour permettre à Blair Kinghorn de signer un doublé. Quelques instants plus tard, Antoine Dupont conclut en beauté une relance magnifique depuis les 22 toulousains initiée par Willis et magnifiée par Thomas Ramos. En dix minutes, les Toulousains ont collé quatre essais et anéanti les espoirs anglais (45-19, 58e).
Certes, Zach Wimbush réduira rapidement l'écart, mais Juan Cruz Mallia vient rajouter un essai histoire de faire comprendre que tout espoir de remontée est vain. À leur main, les Toulousains vont gérer leur fin de match, vider leur banc et saler la note sur le doublé de Pita Ahki. Avant un dernier essai signé Cruz Mallia, qui exploitera un ballon tombé pour rajouter à l'humiliation. Le Stade Toulousain s'impose finalement 64-26 et sera au rendez-vous du dernier carré en Champions Cup pour la 16e fois, un record. Dernier club français encore en lice, Toulouse vise plus que jamais la victoire finale.
