Épargnons-nous la chanson qui entre dans la tête et n'en ressort que plusieurs heures plus tard, après qu'il a fallu convoqué "Le petit bonhomme en mousse" pour en finir. En revanche, ne nous épargnons pas l'analyse du drôle de début de Tour de France de Wout van Aert.
Quelque part entre le leader, l'électron libre et le gregario, son rôle est obscur au sein de la Jumbo-Visma. Capable de sprinter dans une arrivée massive comme de gagner en haut du Ventoux, le Belge est une sacrée valeur ajoutée. Pour autant, l'édition 2023 n'a pas la même saveur que son aînée de 2022.
Au Pays basque, l'entente avec Jonas Vingegaard a cristallisé les tensions et les attentions. Tadej Pogacar s'en est amusé, parodiant le jet de bidon de WVA, mécontent de la contribution du vainqueur du Tour sortant alors que Victor Lafay avait fait le coup du kilomètre à San Sebastián.
Mercredi, après le coup de force de son leader, van Aert avait apporté son écot à l'avant, servant de relais dans Marie Blanque. En revanche, le lendemain, dans le Tourmalet puis sur le plateau de Cambasque, le comportement de son équipe a laissé songeur. Alors qu'il menait l'échappée, ses coéquipiers assuraient la poursuite derrière. Une tactique improbable punit par Pogi, d'humeur revancharde. Ce samedi, c'était pour lui mais il a été emmené par un Christophe Laporte qui avait déjà roulé fort dans la côte de Condat-sur-Vienne, à 10 kilomètres de l'arrivée.
Van Aert, qui pourrait quitter la course si sa femme accouche en juillet, semble décalé, à contre-temps. Ici, là-bas et finalement nulle part. Simple retard à l'allumage ou suite de sa campagne de classiques où il était souvent proche et loin des Monuments ? L'ascension du Puy-de-Dôme dimanche constituera une première indication.
