Combien de coureurs ont tenté - ou rêvé de tenter - le fameux "coup du kilomètre" ? Combien ont échoué ? Mais Victor l'a fait, alors qu'il était moins attendu que samedi, en tout cas dans ce domaine-là. Le grimpeur-puncheur a également un cerveau et, mieux encore, il s'en est servi. Un tour de magie plus tard, hop, une victoire.
Quand tout le monde a fini d'attaquer les Jumbo-Visma et que le groupe de 20 semblait résigné à voir Wout Van Aert lever les bras au sprint, Lafay a jailli de sa boîte. Il a simplement attendu le bon moment. Et comme souvent, c'est sous la flamme rouge qu'il fallait avoir la giclette. Ça n'aurait sans doute pas marché devant des équipes de sprinters avec un train, mais devant une équipe finalement désordonnée, c'est la win.
Car c'est presque risible d'avoir vu cette étape échapper à la formation néerlandaise. Quatre coureurs dans le groupe de tête. Wilco Keldermann et Tiesj Benoot qui ont cravaché pour couper court aux attaques. Il restait un kilomètre pour concrétiser le travail de la journée. Mais où était donc Jonas Vingegaard ?
Le Danois n'a pas mis un coup de pédale depuis deux jours. Un kilomètre à bloc de sa part aurait suffi et Van Aert était de loin le plus rapide. Mais voilà, une attaque bien placée et même la formation la plus forte du peloton peut s'effondrer. C'était le cas aujourd'hui et cela met Victor Lafay sur la carte. La fée du bonheur a frappé et ramené une victoire d'étape en un coup de baguette magique. Abracada-petit bras : chez la Jumbo-Visma, le chaudron est vide et le directeur sportif jouera certainement les Père Fouettard au débrief.
