Igor Tudor, un coaching en sommeil ?

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Igor Tudor, un coaching en sommeil ?
Igor Tudor à l'heure des choix pour l'un des matches les plus importants de l'OM cette saison
Igor Tudor à l'heure des choix pour l'un des matches les plus importants de l'OM cette saisonProfimedia
Alors que l'OM restait sur une série de trois défaites consécutives en championnat, Igor Tudor a procédé à une rotation dans sa composition de départ contre Strasbourg. Si cela a fonctionné en première période, ses changements ont manqué d'à-propos et les Alsaciens sont revenus au score (2-2). De quoi interroger sur la capacité du Croate à mobiliser l'intégralité de son effectif.

Le mot est galvaudé, mais il n'est pas usurpé d'évoquer une finale pour le duel qui attend l'Olympique de Marseille contre Tottenham mardi soir (21h). À l'image de nombreux clubs européens impliqués en Ligue des champions, Igor Tudor a fait tourner son équipe lors du déplacement à Strasbourg. Issa Kaboré, Cengiz Ünder, Dimitri Payet et Bamba Dieng ont ainsi été titularisés. Une idée payante puisque le Sénégalais, longtemps boycotté, a ouvert le score et que le latéral droit a inscrit son premier but avec l'OM, à la réception d'un centre de Jonathan Clauss, placé piston gauche. Au vu de la prestation adverse, le technicien olympien a-t-il cru en une victoire facile face à des Alsaciens dépassés pendant les 45 premières minutes ?

Une défense à 3 centraux immuable malgré les errements

Le coaching d'Igor Tudor a de nouveau été remis en question. Dans sa volonté de ne pas toucher à son 3-5-2, peut-être s'empêche-t-il de surprendre l'adversaire en modifiant son système, par exemple en passant à une défense à 4. Très dispendieux en énergie, ce schéma à 3 défenseurs centraux s'essouffle au fil du match. De plus, l'OM ne dispose pas de la profondeur nécessaire pour proposer des alternances. Hormis Chancel Mbemba, une excellente pioche de Pablo Longoria, voire Éric Bailly, le secteur est friable. Leo Balerdi, Samuel Gigot, Sead Kolasinac et Isak Touré n'ont, soit pas l'expérience, soit pas le volume, soit pas la carrure pour enchaîner autant de matches dans un calendrier resserré. 

Dans la difficulté, un meilleur quadrillage serait moins ambitieux, mais plus compact et rassurant, quitte à mettre en péril la notion d'équipe liquide. Moins de projections des latéraux et de Mbemba, mais plus de sécurité dans le repli. Une éventualité à ne pas négliger au moment où Nuno Tavares, n'envisage plus son rôle de piston gauche que dans le sens de la marche avant, au détriment des tâches défensives. Certes, le nombre d'occasions pourrait en pâtir, mais vu les difficultés offensives contre les meilleures équipes de Ligue 1 et en Ligue des champions, l'ajout d'une pointe supplémentaire pour épauler Alexis Sánchez ne serait pas absurde, les efforts permanents du Chilien lui retirant de la lucidité au moment de conclure. 

Un milieu désorienté en fin de match

Une attitude surprenante chez Tudor est de régulièrement désorganiser son milieu de terrain en cours de rencontre. Face à Strasbourg samedi soir, l'entrée de Gerson a opéré une redisposition tactique qui a désorienté les joueurs, d'autant plus que le Brésilien n'a pas affiché une grande motivation sur la pelouse. Contre le RC Lens, l'entraîneur phocéen a opéré un triple changement à la 76e minute. Deux minutes plus tard, les Sang-et-Or ouvraient la marque. 

À Francfort, il a sorti Mattéo Guendouzi à l'heure de jeu alors que l'international avait égalisé en première période. Un choix paradoxal, car l'OM est grandement tributaire des performances de l'ancien Gunner, surtout que Tudor a fondé son système de jeu sur le dépassement de fonctions des joueurs à vocation défensive. Jordan Veretout, lui, a reculé sur le terrain et offre trop peu de satisfactions dans un registre de double pivot à côté de Valentin Rongier, alors qu'il a été recruté pour apporter de l'épaisseur en Coupe d'Europe. 

Pas assez pro-actif 

Souvent, le Croate semble opérer des remplacements essentiellement pour maintenir tout son groupe impliqué. Cela concerne principalement Payet et Ünder, voire Gerson même si l'Auriverde fait preuve d'une mauvaise volonté confondante. Trois profils voués à quitter le club en janvier pour engager un remaniement du secteur offensif avec des joueurs qui entrent pleinement dans le système de Tudor. 

Après 3 mois de compétition, Tudor a touché les limites de son effectif qui n'est tout simplement pas assez fourni et qualitatif pour jouer sur plusieurs tableaux. Avec Bamba Dieng non-inscrit en Ligue des champions, il n'a guère que Luis Suárez comme attaquant de rechange en pointe... à condition de le faire entrer suffisamment tôt pour qu'il puisse espérer influer sur le jeu. Contre l'Eintracht, le Colombien a fait son apparition à la 86e minute, en remplacement de Jonathan Clauss, le meilleur centreur olympien.

Cet exemple montre aussi un aspect non-négligeable des difficultés actuelles de l'entraîneur olympien. Son manque de pro-activité ne prend pas l'adversaire de cours. Sans surprise et terminant les matches avec une équipe plus faible qu'au coup d'envoi, l'OM n'est pas redouté, car les rivaux savent qu'il ne s'agit que d'une question de temps avant que les Phocéens baissent de pied et plongent physiquement et mentalement. Le public du Vélodrome apportera un supplément d'âme, mais il ne pourra pas défendre, marquer, se sublimer. Contre Tottenham, il faudra pourtant tenir 90 minutes à haute intensité pour réaliser un exploit, comme contre le Borussia Dortmund en 2011. Tudor doit impérativement être au rendez-vous des attentes pour faire revenir l'OM dans le Top 16 européen. 

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