Cinq rencontres dirigées, cinq succès, le début de mandat de Jean-Louis Gasset est idyllique et permet à tout un club d'aborder la fin de saison avec sérénité. En Europe, la qualification face au Shakhtar Donetsk a été finalement acquise avec une certaine facilité. Mais alors qu'on pensait que Villarreal allait poser beaucoup de problèmes, le 4-0 a été infligé de façon plutôt logique.
Marseille sait donc qu'un premier pied a été posé en quart de finale et peut disputer ce retour en Espagne sans pression apparente.
Entretenir la confiance
Dimanche soir, après la victoire contre Nantes, les Marseillais ont encore remercié le travail très efficace de leur nouvel entraîneur. Gasset est devenu le quatrième technicien à remporter ses trois premiers matches de Ligue 1 sur le banc phocéen après Charlie Bell, Mario Zatelli et Elie Baup. Mais, plus globalement, le plus important reste l'impression qui dégage de ce collectif.
Pierre-Emerick Aubameyang marche sur l'eau, mais ce n'est certainement pas uniquement ce paramètre qui change la donne. Lui et ses coéquipiers ont retrouvé une sérénité sur le terrain, que l'on n'avait pas vu depuis le début de saison. Et, visiblement, cela leur permet d'être bien meilleur sur la pelouse. Tactiquement, l'ancien adjoint de Laurent Blanc n'a rien révolutionné, mais ses joueurs font de nouveau peur.
Ils dégagent une force – jusque-là insoupçonnée –, qui font d'eux un collectif efficace et réaliste. Et, c'est ce qui leur manquait globalement. Car, les individualités, ils les ont, mais elles n'étaient pas suffisamment mises en valeur. En L1, cela se voit particulièrement ces derniers mois, une équipe peut très vite performer quand elle parvient à être efficace dans les deux surfaces.
Contre les Canaris, les Marseillais ont parfois souffert, mais ils n'ont pas cédé et ont réussi à garder leur cage inviolée – pour la deuxième fois d'affilée. Et en phase offensive, Aubameyang a fait parler son talent, après avoir été mis en orbite par ses coéquipiers.
"On va jouer notre jeu, mais pas dans le même esprit. On ne va pas aller chercher aussi haut que ce qu'on a fait au Vélodrome, parce que ce serait dangereux. Mais on va essayer de prendre le ballon et profiter des espaces qu'ils vont laisser dans le dos", a déclaré l'entraîneur de l'OM en conférence de presse d'avant-match.
Ce jeudi, les hommes de Gasset vont affronter ceux de Marcelino avec le sourire aux lèvres. Mais, il n'empêche que le plus dur arrive, car ils vont devoir le garder le plus longtemps possible. Et, un tel match devrait pouvoir leur permettre de jouer relâcher – sans être suffisants –, afin de se qualifier tranquillement, et ainsi entretenir la dynamique vertueuse.
Une revanche possible ?
Pour Villarreal, l'unique objectif est de laver l'affront. En effet, encaisser un 4-0 à l'extérieur dans un tel contexte est nécessairement difficile à accepter. D'autant que le Sous-marin jaune restait sur sept rencontres sans défaite. Le retour à la réalité a fait mal, mais cela n'a pas empêché les joueurs de se ressaisir immédiatement.
Ce week-end, Villarreal a battu le Betis au Benito-Villaramin (3-2), se plaçant donc comme l'une des meilleures formations du moment en Liga. Sur les cinq dernières journées, 11 points ont été récoltés, soit aussi bien que le Real Madrid et le FC Barcelone.
Désormais 11ᵉˢ, Marcelino et ses joueurs se rapprochent progressivement des places européennes, alors que le maintien les guettait il y a encore quelques semaines.
Cette réception de l'OM peut leur servir sur le plan tactique, mais peut-être encore davantage sur le plan mental. Surtout, nul doute qu'ils tenteront tout leur possible pour remonter leur déficit. "Il sera très difficile de se qualifier. Mais nous devons faire preuve d'orgueil et d'ambition et avoir de l'espoir, par respect pour nous-mêmes, la compétition et nos supporters", a indiqué Marcelino face à la presse.
