"J’ai déjà dit ici que les arbitres français étaient bons et je reste de cet avis, mais là, il n’était pas dans un bon soir. Je respecte Brest, sa volonté de défendre, mais quand on laisse dès le début du match une équipe, gagner du temps, il y a un problème. On l’a vu, lors du dernier Mondial, avec des arrêts de jeu de 8 ou 10 minutes, c’est le jeu qui gagnait. Et nous sommes là pour proposer du jeu."
C'était le 24 février dernier, en ouverture de la 25ᵉ journée de Ligue 1. Le LOSC s’était imposé dans la douleur face au Stade Brestois (2-1) et la rencontre s'était soldée par cette déclaration de Paulo Fonseca au micro de Prime Video, après une altercation avec Eric Roy.
"Je vais passer l'histoire où quand il reste 3-4 minutes à jouer, ils envoient un autre ballon sur le terrain pour interrompre le jeu. C'était assez hallucinant. Forcément, cela a mis de la nervosité, avait expliqué le coach brestois. Je ne comprends pas pourquoi il est venu dans ma zone technique pour me parler. Eux ont besoin de points pour l'Europe, nous, on a besoin de points pour se sauver, il faut savoir gérer ses émotions."
"Le match a commencé à être tendu quand ils ont marqué le premier but, avec cette volonté de prendre le ballon de nos mains pour célébrer, avait ajouté Eric Roy. Je n'ai jamais compris cette volonté de prendre le ballon à l'équipe qui encaisse un but parce que le ballon est à vous, c'est à vous de faire l'engagement. À l'inversement, quand ils marquent le deuxième, ils veulent aussi prendre le ballon, mais cette fois-ci pour que vous ne jouiez pas."
Malgré une grosse domination durant l'ensemble de la partie, les Lillois avaient dû attendre la deuxième mi-temps pour égaliser puis prendre l'avantage. La fin de match houleuse avait vu les deux bancs de touche se confronter sur le bord de pelouse, où Paulo Fonseca et Eric Roy avaient failli en venir aux mains. Huit mois plus tard, les deux hommes se retrouvent au Stade Pierre Mauroy.
Oui, mais voilà, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, le contexte avant cette rencontre est totalement différent. Tout en étant dans la continuité de ce qui s'est fait en fin de saison dernière, le Stade Brestois a réalisé le meilleur début de saison de son histoire : 4ᵉ de Ligue 1 après 4 victoires, 3 nuls et 1 défaite, en jouant un football porté sur l'attaque, basé sur un pressing intense et un jeu de transition et d'attaques rapides assez fluide.
De l'autre côté, les Lillois rament – malgré deux bons résultats contre Le Havre (0-2) et Lens (1-1) lors des deux dernières journées. Les défaites face à Lorient (4-1) et Reims (1-2) laissent planer certains doutes quant à la qualité de l'effectif des Nordistes. Ou du moins, ces résultats ont posé une question simple : ces joueurs, répondent-ils aux attentes du Portugais et au jeu que ce dernier veut mettre en place ?
Pour le moment, sur le plan comptable et au regard du classement (7ᵉ), Lille a assuré le strict nécessaire avec 12 points en 8 journées de championnat (3 victoires, 3 nuls, 2 défaites). Mais, les lacunes exposées plus haut risquent de se voir à un moment donné. Des joueurs comme Ismaily, Umtiti, Benjamin André ou Cabella ont-ils les jambes pour aller chercher le ballon aussi haut, au risque de se faire prendre dans le dos par des joueurs plus explosifs comme le trio rémois Ito-Nakamura-Daramy ?
Contre ce Brest, le scénario sera différent à celui de la saison dernière. Rien à voir avec cette équipe qui s'était déplacée dans le nord de la France en février pour gratter au moins un point. En face, le LOSC conquérant, qui avait fait de la possession de balle son atout, n'est plus aussi sûr de sa force – en plus d'être toujours autant peu tranchant face aux cages adverses. Une chose est certaine, la rencontre promet du spectacle en marge des retrouvailles entre Paulo Fonseca et Éric Roy.
