Wout Van Aert : un doute subsiste
Le tenant défend son bien. Tout le monde se rappelle de son inoubliable édition 2022, où il a ramené le maillot vert en plus d'un immense travail pour son leader. Sur le papier, il est le plus à même de rafler la mise. Mais sa forme n'est peut-être pas si étincelante qu'en 2022, et pire encore, il est sur le point de devenir père, et a annoncé qu'il quitterait la course le cas échéant. Bluff ? On imagine mal la Jumbo-Visma le sélectionner pour rien.
Jasper Philipsen : encore plus fort
Le sprinter n°1 en 2023, c'est incontestablement lui. 6 victoires pour lui, sans compter cette inoubliable 2e place sur Paris-Roubaix. Sans oublier ses deux victoires l'an passé. Sur le papier, c'est du tout cuit. C'est son objectif, son équipe sera dédiée pour cela, il passe très bien les bosses. Mais il n'y aura pas non plus énormément d'occasions de scorer, et l'on attend de voir ce qu'il donnera dans une configuration où il devra faire les sprints intermédiaires.
Dylan Groenewegen : outsider n°1
En parlant de sprinter en forme... Le Néerlandais est lui aussi à six victoires au compteur en 2023, dont deux lors du récent Tour de Slovénie. Il aime la Grande Boucle, où il a raflé 5 étapes en carrière. Maintenant, la principale inconnue pour lui est de passer la montagne, ce qu'il a parfois eu du mal à faire. De plus, il n'aura pas forcément un train dédié, même si Luka Mezgec fera un excellent poisson pilote.
Biniam Girmay : le facteur X
C'est la grosse côte. L'Érythréen va disputer le Tour de France pour la première fois. Il avait déjà brillé sur le Giro en 2022, avant de renoncer à cause... d'un bouchon de champagne dans l'oeil. Revenu en forme, comme le prouve sa victoire au Tour de Suisse devant Démare et Van Aert, il est tout-terrain, et devrait briller dans la chasse aux sprints intermédiaires. Néanmoins, il est intrinsèquement moins rapides que ses concurrents.
Mads Pedersen : habitué de la Grande Boucle
L'ancien champion du monde avait brillé sur la Grande Boucle en 2022. Toujours à l'avant, il avait remporté une étape avant d'en rafler trois sur la Vuelta, avec le classement par points en prime. Étincelant au printemps, il a vu son Giro stoppé sur Covid et voudra une revanche. Il passe bien les bosses, pourra se mêler à plusieurs arrivées plus difficiles, et aura une équipe à son service.
Fabio Jakobsen : ça passe la montagne ?
Le Néerlandais est l'un des plus rapides sur le plat. Il a déjà lui aussi remporté le classement par points sur la Vuelta. Néanmoins, l'an passé, s'il avait raflé une étape sur le Tour de France, jamais il n'avait réussi à réellement se mêler à la lutte pour le maillot vert. Son équipe visera le plus de victoires d'étape possibles, il a le meilleur poisson pilote du circuit en la personne de Michael Morkov, mais il est souvent à la limite en montagne - ce qui a donné lieu à une scène incroyable l'an dernier, et ce pourrait être préjudiciable.
Et les autres ?
Bien évidemment, Mark Cavendish a déjà raflé deux fois le maillot vert, mais pour la dernière de "The Man of Man", l'important sera de rafler une étape pour enfin devenir seul recordman de victoires devant Eddy Merckx. Le recordman de victoires au classement par points, Peter Sagan, dispute lui aussi sa dernière Grande Boucle, mais ne semble pas outillé pour cette lutte.
C'est la même chose pour Caleb Ewan, en retrait par rapport au reste de la meute, et sera déjà satisfait s'il arrache une étape. Alexander Kristoff, lui, aura le soutien de sa formation, mais semble peu à même de lutter sur le plat, même si son avantage est qu'il passe parfaitement la montagne. Les autres sprinters de renom (Phil Bauhaus, Jordi Meeus, Sam Welsford) sont trop loin en niveau réel. Côté français, le maillot vert est une illusion, Bryan Coquard semblant très loin de son meilleur niveau et n'ayant jamais gagné sur la Grande Boucle.
