Oui, le Col de la Loze est une abomination, avec ses 28 kilomètres d'ascension. Mais quand bien même, l'image de Tadej Pogacar totalement en perdition à 8 km du sommet était tout sauf attendue. Quand celui qui est considéré comme le roi tombe de son piédestal, l'humanité apparait. Et les pêchés sont absous dans la seconde.
Tel Indurain en 1996, tel Merckx en 1975, on se prend d'affection pour le Slovène comme si sa carrière était terminée. Mais tout le monde a-t-il la mémoire courte à ce point ? Tout le monde a-t-il oublié 2021 ? Quand au moment de son deuxième sacre, la seule question qui vient est "mais combien va-t-il en gagner ?", et la seule réflexion est "allez, voilà un nouveau Armstrong alors qu'on vient à peine de se débarrasser de Chris Froome".
L'étape d'hier et celle d'aujourd'hui sont clairement significatives. Pas d'une fin de règne – à 24 ans, ce serait bête –, mais puisqu'une fois encore, quand un grand coureur montre des grands signes de défaillance, on est prêt à tout lui pardonner. Tout. Surtout son ultra-domination voilà deux ans, quand il gagne avec plus de 5 minutes d'avance, ce que même Froome n'avait jamais réussi à faire, et qui avait vu tout le monde prononcer le mot interdit.
Aujourd'hui, c'est un autre qui est visé. Et si dans trois ans, Jonas Vingegaard flanche dans la montée du Tourmalet, il deviendra éminemment sympathique à coup sûr. Ainsi va le Tour de France, doux avec les faibles, impitoyable avec les forts.
