La victoire de Kuss "peut booster le cyclisme sur route américain", selon Christopher Horner

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La victoire de Kuss "peut booster le cyclisme sur route américain", selon Christopher Horner

Sepp Kuss sur le podium à Madrid ce dimanche.
Sepp Kuss sur le podium à Madrid ce dimanche.OSCAR DEL POZO/AFP
La victoire improbable de Sepp Kuss à la Vuelta pourrait donner un coup de pouce opportun à une scène de course cycliste sur route en perte de vitesse aux États-Unis, selon Chris Horner dont le triomphe de 2013 a été imité par Kuss ce dimanche.

Kuss, 29 ans, est entré dans la course en tant que "lieutenant" de ses illustres coéquipiers de l'équipe Jumbo-Visma, Jonas Vingegaard et Primoz Roglic. Mais après avoir pris le maillot rouge lors de la 8e étape, il ne l'a jamais lâché, malgré les attaques du Danois et du Slovène.

Kuss a mis fin à une attente de 10 ans pour une victoire d'un Américain dans un Grand Tour et restera comme l'un des vainqueurs les plus populaires de ces derniers temps, réfutant la théorie selon laquelle les gentils ne gagnent pas. La question de savoir s'il peut devenir un concurrent régulier au classement général dépend beaucoup des stratèges de la Jumbo, mais en remportant une course plus brutale que le Tour de France et le Giro d'Italia, il a prouvé qu'il était bien plus qu'un fidèle serviteur des soi-disant grands noms.

Horner, dont la victoire à la Vuelta 2013 a fait de lui le premier coureur américain officiel à remporter une course de trois semaines depuis Greg LeMond en 1990, espère que les exploits de Kuss auront un impact dans un pays encore marqué par la notoriété du dopage de Lance Armstrong.

Les courses sur route ne sont guère en plein essor aux États-Unis, avec peu d'opportunités de courses par étapes pour les coureurs prometteurs après la disparition du Tour de Californie, du Colorado et de l'Utah"J'espère que cela donnera un coup de fouet aux courses américaines et que les sponsors reviendront", a déclaré Horner à la plate-forme cycliste GCN.

"On peut voir plus d'équipes américaines trouver des sponsors au lieu d'avoir seulement Lidl-Trek et EF Education-EasyPost, qui n'ont pas beaucoup d'Américains dans l'équipe, et cela pourrait apporter plus de sponsors et aider le sport à se développer. La scène des courses aux États-Unis est en train de se noyer ou, au mieux, elle a le nez au-dessus de l'eau. J'espère que cela permettra d'attirer l'attention, mais cela prendra quelques années, ce n'est pas immédiat."

La victoire de Kuss est d'autant plus remarquable que, jusqu'à ces derniers jours, on ne savait pas si le champion du Giro ou le vainqueur du Tour de France, Vingegaard, l'aidait ou essayait de lui ravir le maillot rouge.

Vingegaard a attaqué lors de la 16ᵉ étape et a pris une minute d'avance à Kuss. Lors de la 17ᵉ étape, qui s'est terminée par la fameuse montée de l'Angliru, Kuss a de nouveau été abandonné par ses illustres coéquipiers, mais il s'est accroché pour terminer troisième et rester en tête du classement général.

La tactique de la Jumbo a été critiquée par la suite, beaucoup estimant que Kuss aurait dû être protégé - étant donné toutes les années qu'il a passé à aider Vingegaard et Roglic à remporter plusieurs Grands Tours, y compris le Tour et le Giro de cette année. "La direction de Jumbo n'a tourné la page que parce que les fans ont protesté et que Jumbo a vécu un cauchemar sur le plan des relations publiques", a déclaré Horner à GCN.

"C'est pour cela qu'ils ont tourné la page. Ils n'ont pas tourné la page parce qu'Angliru était fini. C'était un scénario cauchemardesque. Ils avaient des réunions avant la course, pendant la course, après la course et avant que tout le monde aille se coucher. Ils se réveillaient probablement à 2 heures du matin pour une autre réunion. Il y avait beaucoup de pression pour que Sepp (gagne) et l'équipe a fini par se rendre à l'évidence."

L'équipe néerlandaise de la Jumbo-Visma est devenue la première équipe à remporter les trois grands tours au cours d'une même saison, en s'emparant du podium à Madrid. "Gagner ensemble n'est pas seulement notre slogan, c'est aussi notre marque de fabrique", a déclaré Richard Plugge, directeur général.

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