Peut-on tout résoudre en l'espace de 4 jours ? Peut-on faire oublier les crises, les errances sportives et admnistratives avec deux victoires ? Pour l'instant, Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant y parviennent. Eux-mêmes en convalescence après leur démission de la Côte d'Ivoire en pleine CAN, ils ont apporté leur grande expérience pour relancer l'Olympique de Marseille.

Qualification en 1/8 de finale de la Ligue Europa, victoire contre Montpellier après avoir été mené au score : leur calme s'est propagé à leur effectif qui a gardé la tête froide et ne s'est pas enlisé après avoir été rapidement mené au score. Rien à voir avec le naufrage à Brest qui a mis Gennaro Gattuso hors circuit.

Retrouver le sourire à l'extérieur

Voilà donc un nouvel OM, du moins en apparence et le déplacement à Clermont, lanterne rouge du championnat, doit vérifier si les Phocéens peuvent se remettre à voyager, ce qui était la grande force de l'ère Igor Tudor. 

"Je n'ai pas d'explications pour la mauvaise série à l'extérieur, a affirmé Amine Harit en conférence de presse. Clermont vit une saison compliquée mais nous avait embêté à l'aller (victoire 2-1, ndlr). Il ne va pas falloir les sous-estimer. Les deux dernières victoires sont un coup de boost, ça nous redonne de la hargne et du peps pour le reste de la saison".

Le 1/8 de finale de Ligue Europa contre Villarreal arrive vite et ramener une nouvelle victoire augmenterait la confiance récemment engrangée. Le podium est à 8 points et si l'écart est conséquent, ce second souffle pourrait redonner du relief à une saison jusqu'à présent très décevante. 

"Je demande confirmation de ce qu'on a fait lors des deux premiers matches, ensuite ça sera la coupe d'Europe, il faut aller doucement et ne pas regarder le classement si on fait une série, a tempéré Gasset. C'est un groupe avec lequel il faut aller doucement. J'ai demandé un petit cran de technique, un peu plus dans l'investissement. Là on va mettre un peu plus à l'extérieur mais il ne faut pas lâcher". 

Toujours en quête de positivité, le technicien veut maintenir son groupe dans cette dynamique, en prenant garde à ce que ces deux premiers matches ne soient pas des performances sans lendemain : "individuellement et collectivement il y a plein de choses à améliorer. Au niveau de la mentalité, de l'état d'esprit, de l'agressivité il faut qu'on maintienne le cap. Je vois les sourires revenir, je n'ai pas envie que ça retombe. Il faut qu'on reste en mode commando et qu'on continue sur notre route".

Rubén Blanco, Amir Murillo, Valentin Rongier, Samuel Gigot (entorse acromio-claviculaire) et Jordan Veretout (psoas) sont absents. 

Le temps presse pour Clermont

Pour les Auvergnats, l'urgence est maximale. Cette saison, à Gabriel-Montpied, ils ont été capables de mettre en échec le PSG, Lille et Nice, toujours sur le même score : 0-0. Alors que le 16e est à 5 points, Clermont doit impérativement réduire l'écart pour restaurer l'espoir d'un sauvetage qui s'opérera au mois de mars ou ne s'opérera pas du tout. Après l'OM, le club de Pascal Gastien affrontera successivement Metz, Le Havre et Toulouse, trois concurrents directs. 

"Il faut gagner pour avancer plus vite, a martelé l'entraîneur qui a réalisé le doublé coupe-championnat avec l'OM en 1989. On fait de bons matches, on mérite mieux mais on n'a pas les résultats au bout, il faut qu'on insiste". Le son de cloche est identique pour Florent Ogier : "même si on est content de la qualité affichée, ça ne nous fait pas vraiment avancer. Ça ne suffira pas si on continue comme ça toute l'année, même si les prestations sont bonnes. Il faudra plus pour se maintenir". 

Malgré cette relative sérénité dans les propos, la tension est palpable, y compris à l'entraînement. Jeudi, le technicien et le défenseur Max Caufriez se sont accrochés et le Belge a écourté sa séance après avoir peu goûté les remarques de son entraîneur. La bonne ambiance de fin de saison dernière, quand Clermont avait déjoué tous les pronostics pour s'incruster dans le haut de tableau fait désormais partie du passé et, sans que l'on ne comprenne vraiment pourquoi, l'édifice s'est délité.

Il faut donc impérativement l'emporter, ce qui n'a plus été fait depuis le déplacement à Nantes, le 14 janvier dernier (2-1). Or les Auvergnats n'ont gagné qu'une seule fois cette saison devant leur public, le 12 novembre contre Lorient (2-1). C'est évidemment très insuffisant et sur les 6 dernières réceptions, il faudra performer car, avec des déplacements à Paris, Lens et Monaco entre début avril et début mai, le calendrier n'est pas tendre, sans oublier une 34e journée au Moustoir qui pourrait s'avérer décisive si Lorient restait à bonne distance. Mais avant d'envisager une "finale", il faudra se donner les moyens de la disputer.