NBA Playoffs : La désillusion est cruelle pour les Milwaukee Bucks, l'été sera-t-il chaud ?

Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
NBA Playoffs : La désillusion est cruelle pour les Milwaukee Bucks, l'été sera-t-il chaud ?
Le déception de Giannis Antetokounmpo, après la déroute contre le Heat.
Le déception de Giannis Antetokounmpo, après la déroute contre le Heat.AFP
L'impensable s'est produit. N°1 de la saison régulière, les Bucks ont piteusement chuté contre le Heat dès le premier tour, alors qu'ils ne visaient rien d'autre que le titre. Le groupe paraît usé, mais la marge de manœuvre est mince, et l'intersaison va être scrutée à Milwaukee.

Celle-là, il fallait l'annoncer sans trembler. Les Milwaukee Bucks ont été sortis dès le premier tour des playoffs par le Miami Heat, et le tout en cinq matchs ! Un tremblement de terre dans la NBA, tant la bande à Mike Budenholzer avait dominé la saison régulière, terminant avec le meilleur bilan de la ligue. 

Mais les playoffs, c'est une autre histoire, et jamais ce groupe pourtant expérimenté n'aura réussi à exister dans une série contre une équipe pourtant pas franchement emballante cette saison. La blessure de Giannis Antetokounmpo bien sûr, mais un groupe semblant usé et pas capable de rebondir et de s'ajuster. Et maintenant ?

Où étaient les Bucks ?

Les Bucks étaient favoris non seulement parce qu'ils avaient remporté la régulière, mais aussi parce que la continuité est souvent mère de succès en NBA. Le groupe est quasiment le même que celui qui a remporté le titre en 2021, et l'expérience de ce genre de moments pesait lourd au moment des pronostics. D'autant plus quand on a su leur adversaire.

Le Heat est passé à un match des finales NBA l'an dernier. Mais cette saison, la déception était grande en Floride. Pourtant, Miami a réussi à faire quelque chose d'importantissime : se transfigurer en playoffs. Alors qu'ils avaient perdu contre les Hawks et arraché de justesse leur place face aux Bulls, c'est une équipe totalement différente qui a débarqué au premier tour.

Et c'est là que l'évidence est apparue : les Bucks ont déroulé en régulière, parce que leur groupe est une machine bien huilée, qui n'a pas eu besoin de forcer son talent pour gagner des matchs. Cependant, quand il a fallu passer la vitesse supérieure, il ne s'est rien passé. Certes, la blessure de Giannis dès le game 1 et son absence pendant deux matchs et demi n'a pas aidé.

Mais c'est une situation qui n'était pas inédite. En finales de conférence 2021, le Greek Freak avait dû laisser ses coéquipiers alors que la série contre les Hawks était à 2-2. Khris Middleton et Jrue Holiday avaient terminé le travail proprement sur les deux matchs suivants et qualifiés les Bucks en finale. C'es ce qu'on attend des leaders, et c'est ce qui a joué un grand rôle dans le titre de Milwaukee.

Mais cette fois, pas de bis repetita. On a même l'impression que si les Bucks ont pris aisément le game 2, c'est parce que le Heat avait déjà atteint l'objectif de prendre un des deux matchs à Milwaukee, et a lâché du lest pour ne pas "vexer" encore plus l'orgueil des Bucks, et préparer déjà le n°3. Si c'est bien ça, c'est réussi. Car ce troisième match, souvent pivot, a été survolé par le Heat, dominateur dans tous les compartiments du jeu.

Et si les Bucks auraient largement pu prendre les deux derniers matchs, le boost du retour du leader grec n'a pas été des plus évidents. Sans doute diminué, Giannis a fait du Giannis, notamment sur le game 5 (38 pts, 20 rbds), mais l'irrégularité chronique de ses coéquipiers a clairement empêché le Grec d'avoir un vrai impact. Encore une fois, c'est surprenant de la part d'un groupe aussi rôdé.

Coach Bud en première ligne

Mais on est obligé d'en venir à un homme qui a souvent cristallisé les tensions lors des échecs pré-titre des Bucks : Mike Budenholzer. Un entraîneur souvent qualifié de "coach de saison régulière". Car il joue avec des rotations installées, ce qui est un avantage, sauf en playoffs, où la capacité d'adaptation est clairement primordiale. En 2021, il avait réussi à briser son carcan et à réellement "coacher", avec le résultat que l'on sait. 

Mais il est clairement retombé dans ses travers. Jimmy Butler était en feu, et il a insisté à envoyer Jrue Holiday défendre sur lui. Cela n'a quasiment pas marché de la série, et il aurait fallu partager les responsabilités. Certes, Holiday est indiscutablement le meilleur défenseur extérieur des Bucks, mais la défense est une affaire collective, et envoyer Grayson Allen ou Wes Mathews se coltiner "Jimmy Buckets" 10-15 minutes aurait pu avoir un effet. Au lieu de cela, Holiday s'est époumonné pour rien, et a laissé une énergie précieuse qui lui a manqué en attaque, livrant une série très moyenne de ce côté du terrain. 

Mais Budenholzer a d'autres torts. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder la dernière possession de la série. Une balle d'égalisation, un rebond pris à 8 secondes de la fin et... pas de temps mort. Pourquoi ? Pourquoi ne pas prendre timeout et monter un système - ce dont il est largement capable, on l'a déjà vu - pour tenter d'arracher un deuxième overtime, sachant que la saison s'arrête en cas de défaite ? Résultat, une possession affreuse, il n'y a pas d'autres mots. Et une défaite. 

On pourrait faire la liste des erreurs de "Bud" sur toute la série, mais celle de la toute fin de temps réglementaire mérite d'être signalée. 2.1 secondes sur l'horloge, sortie de temps mort, les Bucks mènent de deux points. Décision de Budenholzer ? Sortir Brook Lopez - pour Pat Connaughton - et mettre Giannis pour gêner la remise en jeu. Ainsi, une simple balle en cloche pour Butler a suffi pour égaliser dans une raquette sans intérieur. Gênant. Et décisif, mais dans le mauvais sens. 

Pas de marge, peu de perspectives

On le sait, après une telle désillusion, la tentation de faire exploser l'équipe est toujours grande. Mais ce n'est pas le genre de la maison Bucks. D'autant que ce cas de figure s'est produit dans la bulle en 2020. Favoris, les Bucks ont été sortis en demi-finales de conférence contre le Heat - tiens, tiens - et beaucoup voyaient un changement drastique. Au lieu de ça, Milwaukee a convaincu Giannis de resigner au max, et est allé chercher Jrue Holiday pour créer un Big Three. Un an plus tard ? Champion NBA.

Mais cette fois, la donne est différente. Conséquence de ces choix, les finances sont exsangues. Les Bucks sont 30 Millions au dessus de la luxury tax. Parmi les éléments capitaux, seul Brook Lopez est agent libre - la tendance allait vers une resignature, à savoir si l'élimination changera la donne -et surtout, Khris Middleton possède une player option à 40 millions. À ce tarif, il serait surprenant que "Khash Money" ne reste pas un an de plus. 

En admettant que Middleton prenne son option, la facilité serait de le trade dans la foulée. Mais contre qui ? Si on veut bien croire que jouer avec Giannis Antetokounmpo pourrait intéresser une multitude de joueurs NBA, côté management, c'est une autre histoire. Car l'objectif serait bien entendu de renforcer l'équipe, et on imagine mal un General Manager vouloir faire une fleur à un rival pour récupérer un joueur payé cher et semblant sur la pente descendante.

Et on a beau regarder du côté du marché des free agents, rien de très florissant. Le GM des Bucks risque de marcher sur la corde raide cet été. Car faire exploser l'équipe, si c'est toujours une possibilité dans ce cas de figure, semble impensable. Pour une raison simple : Giannis. Le Grec est dans un prime qui pourrait durer au moins 5 ans, et il parait inconcevable d'en gâcher trois à reconstruire une équipe. Si tant est que cela marche. 

Reste un sujet qui fâche : Mike Budenholzer. On a suffisament insisté sur les manques du coach. Cependant, la plupart du temps, quand on renvoie un coach, c'est qu'il n'a pas réussi à faire passer l'équipe au niveau supérieur. Mais Bud a réussi. Il a mené les Bucks à la bague. Il a déjà transformé une désillusion en triomphe. 

Changer de coach d'accord, mais pour mettre qui ? Qui aujourd'hui est disponible en NBA avec un profil pouvant changer à lui seul la dynamique ? Qui pourrait prétendre gérer ce groupe mieux que Budenholzer ? Et puis changer de coach, dans n'importe quel sport, c'est la facilité. La facilité de charger un seul homme pour expliquer la défaite d'un groupe. La facilité de croire qu'un nouvel entraîneur peut tout changer. Certes, cela arrive, mais pas dans le cas d'un groupe installé et expérimenté. 

Et si c'était ça le problème ? Une équipe installée et expérimentée est comme dit plus haut un avantage en saison régulière. Mais on n'a pas vraiment senti ce groupe "avoir faim" sur ce premier tour de playoffs. Déjà rassasiés avec un titre ? Pas forcément, mais les équipes aux dents vraiment longues pullulent en NBA. Et on a vu ce que la faim pouvait provoquer chez un joueur comme Jimmy Butler, toujours pas champion NBA et qui voit les occasions s'amenuiser.

S'il y aura des mouvements, des ajustements, il faudra surtout que les Bucks retrouvent la peur de perdre et la soif de victoires. Ces joueurs ont gagné, il n'y a pas de blocage psychologique. Pas de pression de finir la carrière sans bague. Retrouver le moyen de passer la quatrième en playoffs, de step up quand une embûche se présente. Avec ou sans Budenholzer, ce groupe devra retrouver sa fierté, et la rage de victoires qui l'avait clairement animé en 2021. Sous peine de gâcher encore une année du prime d'un des plus grands joueurs du XXIe siècle. 

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)