Après l'humiliation des Bleus en Asie, à présent, que fait-on ?

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Après l'humiliation des Bleus en Asie, à présent, que fait-on ?
Fournier et Gobert, tauliers en détresse.
Fournier et Gobert, tauliers en détresse.FIBA
Il fallait le voir venir. La France est éliminée avant même le dernier match de poule, alors que l'historique, la dynamique, beaucoup de choses jouaient en sa faveur. Dramatique à moins d'un an des Jeux Olympiques.

17ᵉ. C'est désormais le meilleur classement auquel pourra prétendre l'équipe de France dans cette Coupe du monde. Invraisemblable. Une équipe vice-championne olympique et d'Europe en titre et troisième des deux dernières éditions de la Coupe du monde. Une équipe qui visait le titre. Une équipe qui voulait monter en puissance avant les Jeux Olympiques.

Il aura fallu deux matchs pour que tout s'écroule. Sans signes avant-coureurs, avant la déroute de vendredi face au Canada. Et même à ce moment-là, le signal d'alarme n'était pas enclenché. Parce qu'on savait que l'adversaire était d'un sacré calibre. Les deux matchs de poule restants devaient logiquement tomber dans l'escarcelle bleue, pour jouer la place en quarts de finale au deuxième tour contre l'Espagne.

La charrue avant les bœufs, c'est rarement une bonne idée. Avant de gagner les matchs, il faut les jouer. Et quand l'équipe de France a joué aujourd'hui, elle a été supérieure à son adversaire. Mais autant d'inconstance pour une équipe aussi expérimentée, c'est incroyable. Et incompréhensible. Parce que des patrons, il y en avait. Et aussi, et surtout, puisque les Bleus avaient le match en main, allant jusqu'à mener de 12 points.

Péché d'orgueil ? Sans doute. Parce que la Lettonie se présentait sans son meilleur joueur, Kristaps Porzingis, et disputait sa première Coupe du monde, les Bleus étaient éminemment favoris. Les forces et faiblesses adverses étaient faciles à cibler. Or, combien de shoots ouverts laissés ? Et combien d'actions où les intérieurs n'ont pas été trouvés – ou même cherchés – alors que la France était clairement supérieure dans ce domaine ? 

Les Bleus n'ont pas respecté leur adversaire, c'est un fait. À qui la faute ? Vincent Collet fait partie des fautifs, c'est une évidence. On pourrait parler de ses carences présumées en coaching - c'est bien connu, tout le monde est meilleur que le sélectionneur, surtout dans la défaite. Mais ce qui est déplorable, c'est le manque d'esprit de révolte que doit insuffler le sélectionneur en premier lieu.

Or, sur les temps morts, et notamment en fin de match, il arrive un moment où le système n'est plus le plus important. C'est la volonté, la rage, qui peut faire gagner les matchs. Et sur ce point-là, c'est un zéro pointé. Pour l'entraineur, mais aussi pour les joueurs. Quelqu'un doit se dévouer pour fracasser une chaise, pousser une gueulante, bref créer un électrochoc. 

Au lieu de cela, on tente des systèmes qui n'ont pas marché de la rencontre, on ne sert pas les intérieurs quand ils ont un mismatch dans la raquette, on privilégie la solution individuelle, quitte à prendre des mauvais shoots. Le cocktail parfait pour une déroute. 

Les absents ? Victor Wembanyama a comme attendu fait faux bond après avoir déclaré vouloir ramener la France sur le toit du monde. Raté, quand on signe en NBA, la franchise vous possède et vous libère si elle le veut. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient. Thomas Heurtel a signé en Russie, se rendant inéligible. Nicolas Batum l'a amèrement regretté après la rencontre, ayant déjà été le seul à le déplorer avant. On passera sur le cas Joel Embiid, qui jouerait déjà avec les Bleus s'il voulait réellement jouer avec les Bleus. 

Mais ce n'est pas une excuse. Le quatuor Fournier - De Colo - Batum - Gobert a assez de vécu pour toute une équipe, portant le maillot bleu depuis une dizaine d'années. Dix ans, c'est la date du fameux triomphe à l'Euro. Les Bleus ont su capitaliser, multipliant les médailles depuis. Mais là, ce n'est pas un accident de parcours, c'est la fin d'une ère. Et à un an des Jeux Olympiques, c'est quand même embarrassant. 

Car on ne peut pas croire que rien ne va bouger après une telle déconvenue. Pourtant, ce serait bien le genre de la maison. Le sélectionneur était intouchable parce qu'il avait des résultats. Et en France, on jette rarement tout par la fenêtre après une déroute. Domenech, Saint-André, les exemples sont là. Et l'on peut craindre que ce soit la même chose ici.

Car les JO arrivent, et tout le monde veut vivre sur ses acquis. Prendre des risques aussi près du grand évènement, c'est tout sauf une habitude française. Que les choses marchent ou pas. D'autant que toutes les vieilles gloires veulent terminer à domicile et personne n'osera leur refuser. Ce jugement prévaut d'ailleurs pour quasiment tous les sports. 

Le basket est un sport collectif. L'intérêt de l'équipe doit primer. Il ne s'agit pas de dire qu'untel est meilleur qu'untel. Il s'agit d'alchimie, de plan de jeu, d'osmose collective dans la victoire comme dans la défaite. Le fait de voir les cadres dézinguer la fédération juste après la déroute rajoute à l'humiliation. Et après l'affaire Marine Johannès chez les femmes, la FFBB est clairement dans l'œil du cyclone. 

Cette équipe de France, totalement déchirée, inefficace, sans âme, risque de s'autodétruire. Une telle déroute va laisser des traces dans les esprits, plus que dans les livres d'histoire. Certes, les Bleus seront aux JO, et pourront difficilement faire pire qu'en Asie. Mais après une telle humiliation, comment croire à un titre olympique, c'est-à-dire l'objectif avec lequel tout le monde nous rebat les oreilles depuis trois ans ? Il est temps de redescendre sur terre.

La médaille d'argent à l'Euro 2022 tenait du miracle, car miraculeuses étaient les qualifications en 8ᵉ puis en quarts, avant de rencontrer un adversaire en bout de course en demi-finale. Peut-être était-ce un signe avant-coureur, finalement. Mais puisque la médaille était au bout, tout le monde a persisté dans cette voie. Avant de se rendre compte aujourd'hui que c'était une voie sans issue. Le changement, c'est maintenant, entendait-on en 2012. En 2023, il serait temps de l'appliquer. Pas de jugement de morale ici, juste une opinion. 

France gouvernement

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