Difficile de vivre dans l'ombre d'un père qui est une icône de son sport. Mais parfois, la progéniture parvient à écrire le patronyme sur un pan qui n'a pas été arpenté par le paternel parfois encombrant. C'est ainsi qu'Axel Merckx a gagné une médaille olympique et que Timothy Weah a inscrit son nom parmi les buteurs à une Coupe du Monde.
Weah, ballon en or
A la 36e minute d'un match que les États-Unis dominaient sans trembler des Gallois en rouge pâle, Christian Pulisic lancé plein axe a lancé le Lillois qui, d'un subtil extérieur du droit, a ajusté Wayne Hennessey. Alors que son père n'avait jamais pu participer à une Coupe du Monde avec le Libéria qu'il préside aujourd'hui, Weah Jr, lui, a permis à Team USA de convertir au tableau d'affichage sa supériorité.
Les Américains ne sont pas venus au Qatar en villégiature. Pour projeter une qualification en 1/8 de finale, ce premier match était essentiel. Face à des Dragons dont certains ont été demi-finalistes de l'Euro 2016, ils ont été un cran, voire deux, au-dessus. Dès la 9e minute, les hommes de Gregg Berhalter ont failli ouvrir la marque. Sur un centre puissant de Weah, le Rennais Joe Rodon a coupé de la tête... en direction de son gardien qui a pu détourner in extremis sur Joshua Sargent qui a trouvé le poteau. Sans être extraordinaire, Team USA a pris ses quartiers dans le camp gallois, sans susciter de révolte alors que le kop gallois a donné de la voix pour que le grand retour du Pays-de-Galles, après 64 ans d'attente, soit réussi.
Et Bale surgit
Les Gallois sont revenus sur le terrain avec de meilleures intentions et la volonté d'investir le camp américain. Ils sont enfin parvenus à inquiéter Team USA sur un coup de pied arrêté. Sur un coup franc frappant rentrant, Ben Davies a placé une tête rageuse claquée par Matt Turner (63e). Sur le corner suivant, Kieffer Moore qui a cru égaliser mais sa tête a frôlé la transversale (64e).
Et Gareth Bale dans tout ça ? Peu en vue en première période, il a tenté d'exister mais c'est d'abord sur un retour défensif qu'il s'est fait remarquer. Et alors que le Pays-de-Galles paraissait avoir perdu espoir, c'est lui qui est allé chercher un penalty dos au jeu et de le transformer (81e).
Ça sentait le KO de part et d'autre, avec des joueurs crampés aux quatre coins du terrain. Brennan Johnson a eu la balle de match au bout du pied pour les Gallois mais, dans un angle fermé, il n'a pas pu croiser sa frappe qui a fini dans les gants de Turner (89e). Au point de rupture, Team USA a tenu jusqu'au bout pour ne pas perdre. C'est Kellyn Acosta qui a sauvé les meubles en commettant une faute à l'arraché sur Bale, son coéquipier au LAFC, qui avait armé son lob de la moitié du terrain alors que Turner était intervenu hors de ses bases (90+10). Les Dragons pourront regretter d'avoir mis 45 minutes à prendre la mesure de l'événement.
L'Angleterre, vainqueur de l'Iran (6-2), est seul en tête du groupe B.
