On voudrait bien défendre les arbitres, contribuer à réhabilier leur rôle et leur intégrité. Mais il s'agirait aussi qu'ils y mettent du leur. Ce dimanche soir au Groupama Stadium, Matthieu Vernice et la VAR ont failli faire oublier cette victoire incroyable de l'Olympique Lyonnais sur Brest (4-3), l'un des matches les plus enthousiasmants de la saison.
Tout ça parce qu'à la 16e minute, une main de Jake O'Brien sur une tête de Steve Mounié aurait dû valoir un penalty ou, tout du moins, une vérification de l'arbitre du centre. La reprise de l'attaquant de Brest n'aurait peut-être pas fini au fond, le geste du défenseur irlandais est certainement involontaire mais il change totalement la trajectoire. Le minimum est de dissiper le doute mais c'est comme si la corporation des hommes au sifflet vivait en vase clos, niant la tempête alors qu'elle navigue en plein ouragan.
Lopes, ange gardien
Les Ty'Zefs auraient pu mener au score mais, quelques instants après, Lilian Brassier a été pour une faute sur Alexandre Lacazette (17e) puis c'est Corentin Tolisso, bien placé à l'affût après un coup franc de Saïd Benrahma, qui a décoché une frappe victorieuse du gauche sous la barre (18e). Les Brestois ne sont pas sortis de leur match, à commencer par Kamory Doumbia qui, entre deux frappes non cadrées (8e, 28e), a failli signer l'un des buts de la saison, une reprise acrobatique détournée sur la transversale on ne sait comment par un Lopes sur ressorts (22e). Et quand il est dans cet état, le gardien lyonnais peut devenir insubmersible. Martín Satriano s'en est rendu compte, après avoir vu à son tour, sa lourde frappe du droit déviée sur le dessus de la barre juste avant la pause (42e).
Les Gones se sont moins mis en valeur. Lacazette a été signalé hors-jeu (29e), Tolisso s'y est essayé du droit (41e) après que Malick Fofana a été le seul à solliciter une invervention de Marco Bizot (38e).
Le match était tendu et, pour achever ce premier acte dans la sérénité, M.Vernice n'a pas vu une semelle énorme de Maxence Caqueret sur Romain del Castillo (45e).
Trois buts en 8 minutes pour Brest
Les Brestois n'ont pas décoléré et les décisions arbitrales étaient encore dans leurs têtes de retour sur la pelouse. Tolisso, décidément en verve offensivement, a de nouveau tenté sa chance du gauche, mais Bizot a pu claquer en corner (47e).
Il a fallu attendre la 54e minute pour voir les Pirates redevenir dangereux. Del Castillo a lancé Mounié qui, face à Lopes, a manqué son tir qui est parti au-dessus. Puis c'est Mounié qui a trouvé Del Castillo et Lopes est allé chercher le ballon qui allait finir dans son petit filet (56e).
Mais le Portugais a fini par tomber de son nuage et assez brutalement. Sur un coup franc frappé depuis le côté par Del Castillo, Mounié a smashé une tête croisée imparable pour égaliser (60e).
Trois minutes plus tard, l'arbitre a sifflé une main (un coude plus précisément) de Nemanja Matic qui avait contré une tentative lointaine d'Hugo Magnetti. Guère évidemment. À 20 mètres dans l'axe, Del Castillo a placé un coup franc dans la lucarne (63e).
Le temps fort brestois se poursuivait à l'instigation de Satriano. Récupération, petit pont, ouverture le long de la craie pour Mounié côté gauche : l'Uruguayen a initié un contre express bonifié par un bon coup d'épaule de l'attaquant brestois qui a écarté O'Brien avant de recentrer sur Doumbia. Un peu excentré et plus que de centrer, le Malien a servi del Castillo en retrait qui s'est offert un doublé (68e). Sacré match du joueur formé à... l'OL.
Rayan Cherki et Ernest Nuamah ont remplacé Fofana et Tolisso (69e). Sur le premier ballon de l'international Espoirs, Lacazette a profité d'un mauvais renvoi de la défense centrale brestoise pour réduire l'écart d'une volée laser sous la barre (70e).
L'entrée de Mahdi Camara à la place de Doumbia a failli avoir le même effet mais la volée du nouvel entrant a été détournée pour finir dans le petit filet de Lopes (75e).
Mais la pression lyonnaise était plus intense que jamais. Et les Gones ont à nouveau fait craquer les Pirates, grâce à une frappe croisée de Nico Tagliafico, monté à l'abordage (75e).
Il ne restait plus grand-chose dans les chaussettes brestoises. Benrahma a contraint Bizot à une nouvelle parade sur une frappe lointaine (85e). Et puis, après un nouveau tir lointain repoussé, Cherki, en position licite, a manqué l'immanquable, à 5 mètres des cages (84e).
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Un penalty logique accordé dans la confusion
Mais parce que ce match ne pouvait s'achever sans polémique, M.Vernice a à nouveau perdu son match. Après une frappe à côté, Pierre Lees-Melou a été touché par Tagliafico qui s'est baissé pour relever le milieu de terrain, ce qui a provoqué une réaction du milieu brestois. Pas de faute mais, à la place, un carton jaune pour chacun des joueurs, déjà avertis, qui ont été exclus. Entre temps, les esprits s'étaient échauffés, avec un début d'échauffourée. (86e).
Sur la dernière occasion rhodanienne, une erreur de compréhension entre Bizot et Brendan Chardonnet, Lacazette a été percuté violemment par le gardien néerlandais (90e+8). Cette fois, la VAR a appelé l'arbitre alors que Matic s'embrouillait avec Magnetti puis Eric Roy. Toujours étendu au sol, Lacazette restait groggy, ce qui n'intéressait que le staff médical de l'OL et Bizot. À la 90e+11, le point de penalty était désigné. Et c'est Lopes qui réclamait le calme à son banc !
Au bout du bout du bout, Ainsley Maitland-Niles n'a pas tremblé pour transformer la sentence, faisant basculer le Groupama Stadium dans l'euphorie.
Au classement, Brest reste 2e mais pourrait perdre sa place tandis que l'OL est 7e, à 3 longueurs de Nice, 5e et détenteur du billet qualificatif pour la Ligue Europa.
