Adrian Mannarino devient n°1 français au classement ATP, pas de quoi pavoiser

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Adrian Mannarino devient n°1 français au classement ATP, pas de quoi pavoiser

Adrian Mannarino devient n°1 français au classement ATP, pas de quoi pavoiser
Adrian Mannarino devient n°1 français au classement ATP, pas de quoi pavoiserProfimedia
Conséquence de sa blessure, Gaël Monfils cède sa place de n°1 tricolore à Adrian Mannarino, qui accède à cette place pour la première fois de sa carrière. C'est pourtant un énième signal d'alarme pour le tennis masculin français, qui devra sans doute se préparer à des jours sombres.

Soyons clairs pour commencer : nous n'avons rien contre Adrian Mannarino. On tient là un joueur constant, qui a pour meilleur classement une 22ᵉ place mondiale en 2018. Sa régularité lui permet de figurer dans le top 100 depuis presque dix saisons. Mais à 34 ans, il ne représente clairement pas le futur du tennis français.

Une récompense, vraiment ?

D'ailleurs, cette place de n°1 français est une bien maigre récompense. Ça, c'est bien la première fois qu'il l'occupe en carrière. 42ᵉ mondial ce lundi, il devance de deux places Gaël Monfils, qui n'en finit plus de chuter à cause de sa blessure au pied. En effet, il n'a disputé que cinq matchs depuis début avril, et son retour est tout sauf garanti. 

Pour Mannarino et Monfils, leur crépuscule est proche, et pourtant, ce sont les seuls Français actuellement membres du top 50. Mais l'inquiétude ne s'arrête pas là. En effet, pour la première fois depuis juillet 1997, il n'y a tout simplement aucun Français qui est membre du top 40 mondial. 

Adrian Mannarino n'occupera peut-être pas longtemps la place de premier Français. En effet, outre son âge, il ne s'agit pas d'un joueur dominant. En août dernier, lors du tournoi de Winston-Salem, il a remporté seulement son deuxième titre sur le circuit ATP après Bois-le-Duc en 2019.

Surtout, contrairement à Monfils, il ne brille pas en Grand Chelem. On compte uniquement quatre 8èmes de finale à ce niveau (dont trois à Wimbledon) en presque 15 ans de carrière. Juste après son titre en août, il s'est effondré à l'US Open, perdant contre un qualifié au premier tour.

Le nombre surpasse la valeur

Problème mental ? Probablement. La capacité à ne pas répondre présent en étant attendu est un point fustigé chez les joueurs français de longue date (on ne parlera pas des joueuses, tant Caroline Garcia vient de nous donner tort).

Mais on vient davantage toucher un point crucial en France : la qualité prime sur la quantité. On compte à ce jour 10 Tricolores membres du top 100, à égalité avec l'Espagne, seuls les USA étant devant. Mais quel joueur français à le talent nécessaire - sans parler d'un Carlos Alcaraz ou d'un Rafael Nadal - pour lutter avec un Taylor Fritz ou un Frances Tiafoe ?

Le dernier Grand Chelem remporté par un Français - est-ce nécessaire de le rappeler - date de 1983, et la dernière finale a été disputée par Jo-Wilfried Tsonga à l'Open d'Australie 2008. Ce dernier est également le dernier vainqueur tricolore en Masters 1000, l'Open du Canada 2014, et Monfils a lui disputé la dernière finale d'un Bleu à ce niveau, à Madrid en 2016.

Alors bien sûr, on peut accuser la fin de la génération des Mousquetaires (Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Gilles Simon et Richard Gasquet). Sauf que cette génération a multiplié les places d'honneur, seul Tsonga décrochant deux Masters 1000 (avec Paris-Bercy en 2008). 

Bien entendu, on peut accuser le fameux Big Three d'avoir tout raflé sur cette période. C'est en partie vrai, mais même si on compte ces trois légendes et que l'on rajoute Andy Murray, cela signifie qu'il reste une place de n°5 mondial à prendre a minima.

Or, seul Tsonga a déjà atteint ce classement en carrière. Peut-être qu'au lieu de chercher des raisons en accusant les autres joueurs d'être trop forts, il aurait fallu se concentrer sur son propre jeu. Là encore, les 4 Mousquetaires ont fait une magnifique carrière, des performances inoubliables, des trophées ATP, de la Coupe Davis, plein de raisons de se réjouir.

Quelle relève ?

Mais voilà, il ne reste plus que Monfils et Gasquet qui sont plus près de la fin que du début. La relève n'arrive pas, et l'on en vient à s'enthousiasmer sur les performances de Constant Lestienne, en oubliant qu'il est en train de se révéler à l'âge de 30 ans. 

On a vibré avec les gros coups d'Hugo Gaston, mais il est tout sauf régulier, ce qui explique pourquoi il végète autour de la 80ᵉ place. C'est encore pire pour Ugo Humbert, qui a commencé l'année par un coup d'éclat en battant Daniil Medvedev dès son premier match, avant de connaître une saison affreuse qui l'a vu quitter le top 100 (il vient de le réintégrer ce lundi après avoir dû ferrailler sur les circuits inférieurs). 

La relève existe-t-elle vraiment ? Elle porte le nom de Gabriel Debru, 16 ans et vainqueur de Roland-Garros juniors cette année. Il s'est lancé à plein temps sur les circuits Chellenger et ITF, mais sans une énorme réussite jusqu'ici. Surtout, la crainte est réelle de le voir rejoindre le contingent d'espoirs tricolores grillés trop tôt par surexposition médiatique, l'exemple le plus marquant étant bien entendu celui de Richard Gasquet

Gabriel Debru, ainsi que Luca van Assche ou d'autres, sont la relève du circuit ATP pour la France. Le choix est donc crucial : Tout miser sur un ou deux joueurs et tenter d'en faire des top 10, ou poursuivre sur la voie actuelle et garder une forme de densité pour tenter de conserver un pseudo-statut de nation dominante du tennis ? Le sacre de Noah fêtera ses 40 ans l'an prochain. En espérant qu'on n'arrive pas à 50 ans sans vainqueur français en Grand Chelem.  

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