"Je l'ai toujours dit: je préfère faire une passe décisive que marquer un but. C'est ça qui me comble", a assuré Di Maria en 2020, dans un entretien avec le quotidien sportif français L'Equipe.
Pourtant, c'est bien par deux de ses buts que le mince gaucher a marqué l'histoire de sa sélection. En 2008, c'est lui qui a inscrit le seul but de la finale olympique face au Nigeria et, près de 15 ans plus tard, en 2021, c'est encore d'un lob du pied gauche face au Brésil qu'il a offert à son pays la Copa America espérée depuis 1993.
Des passes, des buts, au fond peu importe. Pour le maillot ciel et blanc, Di Maria (34 ans) donnerait tout. "Pour moi, c'est unique, c'est le sommet. Ce que je fais en club, c'est pour pouvoir être dans le 11 de la sélection, a-t-il expliqué. Quand je rentre sur le terrain, j'ai la chair de poule. Jouer avec ce maillot, c'est jouer pour les 47 millions d'Argentins."
"Naître à la Perdriel"
En club, Di Maria a trimballé dans toute l'Europe son pied gauche de rêve, ses oreilles décollées, sa calebasse à maté et sa fameuse célébration cœur avec les doigts. Arrivé en 2007 au Benfica, il a ensuite évolué au Real Madrid, à Manchester United, au Paris SG et aujourd'hui à la Juventus, que des très grands clubs.
Avant l'Europe, il avait appris le foot chez lui, à Rosario, sa ville natale qui est aussi celle de Messi. Son enfance, dans la rue Perdriel, l'a tellement marqué qu'il l'a tatouée sur son avant-bras: "Naître à la Perdriel est et restera la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie".
C'est dans les rues de ce quartier populaire de Rosario que le petit Angel, au physique si fin qui lui valait déjà le surnom de "Fideo" (vermicelle, ndlr), aidait son père Miguel à livrer le charbon avant de retrouver autour d'un ballon des copains qui le sont encore aujourd'hui.
Déjà plus fort que les autres, l'ailier a été repéré par Rosario Central, l'un des deux grands clubs de la ville avec les Newell's Old Boys, et sa mère l'a alors conduit jour après jour aux séances d'entraînement.
"Maman pédalait"
"Imaginez ça: une femme qui va à vélo dans tout Rosario, avec un gamin derrière et une petite fille devant, plus un sac de sport avec les crampons et de quoi manger", a raconté le joueur dans un texte publié par The Player’s Tribune. "En montée, en descente, sous la pluie, dans le froid et dans la nuit. Cela n'avait pas d'importance, maman pédalait."
Son talent l'a ensuite amené jusqu'en équipe première, puis en Europe et en sélection, où il a disputé 124 matches et inscrit 27 buts. Di Maria a pourtant parfois été critiqué, comme lors du Mondial 2010, où son sélectionneur, un certain Diego Maradona, avait pris sa défense: "Vous ne savez pas ce qu'est le Fideo ! Sa technique et son habileté sont incroyables."
Sa technique, son habileté, lui ont permis d'inscrire ces deux fameux buts contre le Nigeria et le Brésil, mais n'ont pas suffi à offrir un titre mondial à l'Argentine, seulement finaliste en 2014. Mais avec Di Maria et Messi en pleine forme, l'Albiceleste peut y croire au Qatar.
"Leo est le meilleur au monde, un extraterrestre. Jouer avec lui est la meilleure chose qui me soit arrivée pendant ma carrière. Partager le terrain avec lui, c'est comme un rêve devenu réalité", a assuré Di Maria la semaine dernière au quotidien italien Tuttosport. Les deux gamins de Rosario sont prêts à conquérir le monde.
