Certes, Novak Djokovic avait perdu son premier set du tournoi lors d'un 8ᵉ de finale étalé sur deux jours contre Hubert Hurkacz. Mais, le Serbe était fatalement l'ultra-favori de son 14ᵉ quart de finale en carrière à Wimbledon. D'autant que ce niveau de compétition était le plafond de verre de son adversaire du jour, Andrey Rublev, qui ne l'avait jamais franchi en sept tentatives.
Servant en premier, "Nole" en a profité pour mettre la pression sur le service adverse. Une pression cristallisée au sixième jeu, quand Rublev va être sauvé par sa première pour sauver trois balles de break. On ne se demande pas si le Russe va craquer, mais quand. Sauf que, contre toute attente, il vient chercher le service du Serbe à 4-4 en exploitant une rare baisse d'intensité.
Servant pour le set, il conclut dès la première opportunité et laisse le Centre Court stupéfait. Mais, la stupeur laisse place à un scénario des plus attendus. Fatalement, Rublev baisse d'un cran, tout heureux d'avoir pris une manche, et le Serbe hausse le ton. Indubitablement, les jeux défilent, Nole multiplie les coups gagnants et plie la manche 6-1 en toute décontraction.
Inutile de dire que le début de troisième manche s'annonce crucial, en particulier pour Rublev. Le Russe passe proche de breaker d'emblée, mais c'est bien lui qui va craquer le premier, soulé par la longueur des coups de son rival. Il sent bien que la situation est en train de lui échapper.
Car quand on est mené d'un break par Djokovic, les chances de perdre la manche sont proches de 100 %. Et, pourtant, Rublev est proche de faire mentir les pronostics quand le Serbe sert pour la manche. Ce qui nous donne un jeu splendide de plus de 15 minutes, dans lequel le Russe aura trois occasions de renverser la vapeur, avant que Nole ne vienne sortir le grand jeu pour porter un uppercut à son rival.
Et, celui-ci sera fatal. Rublev n'a plus la moelle, et cède son service dès le troisième jeu. Certes, il ne baisse pas les bras - ce n'est pas son genre - mais s'il retrouve de l'allant derrière sa première balle, il est à court d'option sur sa mise en jeu adverse. Il finit par rendre les armes, écœuré par la résistance de son adversaire.
Novak Djokovic s'impose 4-6, 6-1, 6-4, 6-3 et reste invaincu depuis 2017 à Wimbledon. Sa demi-finale - sa 46ᵉ en Grand Chelem, record égalé - contre Jannik Sinner, vendredi, s'annonce savoureuse quand on se souvient de leur affrontement ici même l'an passé, quand l'Italien avait fait trembler le maître des lieux. Andrey Rublev, lui, reste à la porte des quarts en Grand Chelem. Comme d'habitude.