Un exploit pour Carlos Alcaraz. Alors que Novak Djokovic était le grandissime favori pour remporter le titre à Londres, l'Espagnol a répondu présent ce dimanche 16 juillet et a offert une magnifique prestation. Le Serbe peut s'en mordre les doigts, lui qui avait bien entamé la partie. Les records de Roger Federer et de Margaret Court ne seront pas égalés aujourd'hui. 

Le trac ? On peut le comprendre. Affronter Novak Djokovic sur le Central Court, là où il est invaincu depuis dix ans… ce n'est pas simple. Son regard au moment où le Serbe monte les marches des couloirs pour rejoindre l'Espagnol avant de rentrer sur le court en dit long. Carlos Alcaraz est tendu et sait que ce dimanche, cela sera tout sauf une partie de plaisir. 

Le nº1 mondial échappe alors de justesse à la bulle dans le premier set. Celui-ci est remporté 6 jeux à 1 par le nº2 mondial, qui a profité du manque de confiance de son adversaire dans les premiers instants de la partie. Le jeu de l'Espagnol est bridé par ses nerfs. Seulement 14 % de points remportés sur sa deuxième et neuf fautes directes réalisées. Le petit sursaut d'orgueil à 5-0 lui permet de sauver l'honneur. Cependant, Djokovic est, depuis l'entrée sur le court central de Wimbledon cet après-midi, dans son jardin. 

Le niveau d'Alcaraz dans le 1ᵉʳ set n'était qu'un mirage

Mais, heureusement pour le tennis et son spectacle, le natif d'El Palmar n'a pas dit son dernier mot. L'Espagnol va prendre son jeu de service et breaker dans la foulée son adversaire pour la première du match. Le nº1 mondial semble beaucoup plus libéré, et même s'il ne réussit pas à confirmer son avance à 2-0, on sent qu'il prend progressivement confiance dans l'échange. Djokovic, lui, comme souligné, réagit à l'instant et recolle pour éviter de laisser Alcaraz s'envoler. 

C'est alors qu'un bras de fer se met en place sur le Central Court. C'est à savoir qui va perdre en premier son jeu de service. L'Espagnol s'agace en parlant à sa box en fin de manche, car il sait que lorsqu'un point important se joue, il n'est pas assez adroit. Et, cela va continuer dans les derniers jeux du set. Le nº1 mondial va chercher des points gagnants (16 au total), néanmoins, le festival de fautes directes ne cesse de s'arrêter (14 au total). 

La manche doit malgré tout se départager dans un tie-break où les deux joueurs vont proposer un tennis d'exception. Chacun va chercher ses points et chacun se rate dans des moments importants. Djokovic fait le mini-break d'entrée, mais Alcaraz rattrape son retard. Et, à 7 points à 6 pour l'Espagnol, sur le service du Serbe, le receveur envoie un revers à deux mains gagnant après un service extérieur quasiment imparable. Le point du match est là et, peut-être aussi, le tournant. 

Une tendance fluctuante  

Pourquoi un tournant ? Parce qu'Alcaraz va réussir à prendre l'avantage dans ce match pour la première fois dès la première mise en jeu du troisième set. Djokovic est au service, mais Djokovic est touché dans son égo après la perte de la manche précédente. L'Espagnol frappe à nouveau et fait le break. Dès lors, Nole s'agace et rate de plus en plus de coups. En face, Carlitos marche sur l'eau. Et, à 3-1, dans ce qui est le jeu de service le plus long du match (26 minutes et 2 secondes), et alors qu'il avait réussi à tenir, le Serbe envoie la balle dans le filet sur la 7e balle de break du numéro 1 mondial. Le double break est tombé, la tendance est clairement inversée, Alcaraz s'envole. 

18 fautes directes, 6 points gagnants, 42 % de points remportés sur sa première (13/31) et 50 % sur sa deuxième (10/20) : Novak Djokovic a coulé progressivement face à un Carlos Alcaraz intraitable. Le set est remporté 6 jeux à 1 par le nº1 mondial. 

Le Serbe n'y est plus, malgré sa fameuse pause aux vestiaires entre le troisième et quatrième set. À l'image de cela, un challenge qu'il réclame sur une balle un peu longue d'Alcaraz et qui, à première vue, semblait bonne. La technologie ne dément pas le juge de ligne, le Serbe s'est bel et bien trompé. 

Cependant, le nº2 mondial, au fond du gouffre, trouve l'énergie suffisante pour se relever. Le niveau de jeu a été haussé et Djokovic prend le service d'Alcaraz à 2-2, après plusieurs fautes directes de l'Espagnol. Cette finale est une véritable montagne russe en émotions. Le Serbe continue sur la même longueur d'ondes jusqu'à la fin du set, tandis qu'Alcaraz lâche du lest progressivement. Le nº2 mondial se relance alors en remportant la quatrième manche six jeux à trois, en finalisant par un double break. 

Le sacre est pour Carlos Alcaraz

À 1-0, 30-40 pour Djokovic, balle de break, Alcaraz s'arrache sur toutes balles de son adversaire et le Serbe rate l'opportunité de mener 2 jeux à 0 alors qu'il était en bonne position, le point ayant presque été donné. Cependant, son coup droit échoue dans le filet. L'Espagnol réussit ainsi à remporter sa mise en jeu. Contre toute attente, ce point raté semble constituer un nouveau tournant dans cette finale. 

L'Espagnol va serrer les dents sur le jeu de service de son adversaire, évitant un maximum les fautes directes, et sur sa première balle de break, après s'être arraché sur tous les coups de Djokovic, Alcaraz envoie un passing de revers longue ligne pour prendre l'avantage. Ce dernier confirme dans la foulée en inscrivant un jeu blanc.

Mais, comme à son habitude, le n°2 mondial ne lâche rien et répond en revenant à 3-2. Le combat va continuer entre les deux hommes, qui se rendent coup pour coup, mais Alcaraz ne va pas lâcher de jeu de service jusqu'à 5-4. L'Espagnol sert alors pour remporter son premier Wimbledon en carrière, mais son bras ne va pas trembler. Mener 0-15, il va aller chercher ses points pour s'inscrire au palmarès du All England Club. Second titre en Grand Chelem pour lui, qui a marqué l'histoire ce dimanche.