Interview - Thomas Johansson : "Fils et van Assche ont le potentiel pour être des champions"

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Interview - Thomas Johansson : "Fils et van Assche ont le potentiel pour être des champions"
Thomas Johansson à Rome
Thomas Johansson à RomeProfimedia
Vainqueur de l'Open d'Australie en 2002, Thomas Johansson (48 ans) n'a jamais fait mieux qu'un 2e tour à Roland-Garros. Il espère avoir davantage de réussite en tant qu'entraîneur de Sorana Cirstea, 31e joueuse mondiale. Ancien coach notamment de Caroline Wozniaki et Maria Sakkari, le Suédois a donné pour Flashscore ses impressions sur le "French" qui débute dimanche, notamment sur Arthur Fils et Luca van Assche, les deux jeunes pousses tricolores.

Flashscore : Vous entraînez Sorana Cirstea (33 ans) depuis quelques mois. Comment se passe votre collaboration ? 

Thomas Johansson : Nous avons commencé lors du deuxième semestre de 2022, nous avons constaté que ça marchait bien et donc décidé de continuer pendant l'intersaison à Monaco où j'habite et à Dubai. Le début de saison a été dur avec l'enchaînement Open d'Australie, Doha, Dubai, Abu Dhabi. Elle a enchaîné avec Indian Wells où elle a atteint les 1/4 puis Miami où elle est arrivée en 1/2 après avoir battu Aryna Sabalenka en 1/4. Là, elle vient de gagner le WTA 125 de Reus sur terre battue. Je suis très content de ses progrès. 

Elle vient de perdre au 1er tour à Strasbourg contre Clara Burel (7/6 7/5), est-ce inquiétant ?

Elle est partie avec son préparateur physique et je la rejoins ce mercredi à Paris. Moi aussi, j'avais besoin de temps avec ma famille parce que je l'ai accompagnée partout depuis le début de saison. J'ai vu son match et je dois admettre que ce n'était pas terrible. Elle a eu des opportunités dans les deux sets mais elle n'a pas joué à son niveau habituel.

Finalement, cela lui accordera plus de temps pour préparer son entrée en lice.

Oui, elle a suffisamment joué sur terre battue et il s'agit à présent de bien s'acclimater à la surface de Roland-Garros. Je pense que ça ira. 

Sorana Cirstea à Rome
Sorana Cirstea à RomeProfimedia

Ce n'est pas votre première incursion sur le circuit féminin.

Effectivement, j'ai commencé comme entraîneur avec Caroline Wozniacki pendant 6-8 mois et j'ai ensuite travaillé avec Maria Sakkari. Je crois être l'un des rares coaches à avoir été sur les deux circuits (il a aussi entraîné David Goffin, ndlr).

Vous suivez toujours la carrière de Sakkari ? 

Absolument et j'ai l'habitude de dire que, pour moi, elle est comme ma deuxième fille. Nous sommes toujours en contacts étroits puisqu'elle habite aussi à Monaco. Elle est si gentille. Je suis très heureux de ses progrès, de voir qu'elle est solidement ancrée dans le Top 10. 

Elle est une sérieuse outsider encore une fois cette année, même si elle a des résultats en dents de scie. 

Elle fait toujours figure d'épouvantail derrière Iga Swiatek, Sabalenka et Elena Rybakina qui sont à un niveau supérieur cette saison. Maria reste une joueuse très difficile à battre sur terre battue, j'ai hâte de voir ce qu'elle pourra faire. Rien n'est jamais écrit. Elle aime Paris et elle joue souvient bien à Roland-Garros. Elle est assurément un outsider pour le titre. 

2023 est une année spéciale pour la France puisque ce sont les 40 ans de la victoire de Yannick Noah, la dernière d'un Tricolore en Grand Chelem. Vous êtes dans un cas similaire en Suède. Depuis Robin Söderling, plus aucun Suédois n'a compté sur le circuit. 

À l'heure actuelle, il y a les frères Mikael et Elias Ymer mais ils sont encore loin du Top 10. C'est dommage que Robin n'ait pas pu jouer plus longtemps car si tel avait été le cas, il aurait élevé le niveau et d'autres joueurs seraient arrivés. En vérité, je n'ai pas de véritable explication. À chaque fois qu'on me demande, je ne sais pas trop quoi répondre. On constate souvent que, quand vous avez un ou deux joueurs de très haut niveau, ils participent à tirer les autres vers le haut. 

La France produit beaucoup de bons, voire de très bons joueurs mais ne parvient pas à avoir le super champion qui gagnerait un Grand Chelem et serait un concurrent pour la place de numéro 1 mondial.

Arthur Fils et Luca van Assche ont le potentiel pour être des champions. La fédération française travaille très bien pour former la nouvelle génération. Mais dans le même temps, la formation, c'est du grand huit, avec des hauts et des bas. Tout est une question de temps. 

Luca van Assche lors du Challenger 175 de Bordeaux
Luca van Assche lors du Challenger 175 de BordeauxProfimedia

Il n'est pas Suédois mais Danois : Holger Rune réalise une grosse saison de terre battue. Il peut lever la Coupe des Mousquetaires d'après vous ?

Il a été jusqu'à présent très impressionnant et, pour moi, ce n'est que le début. Il joue parfois avec les limites de la correction mais aussi pour ça que les gens aiment le voir sur un terrain.

Vous étiez un joueur de dur, la terre battue de Roland-Garros vous a rarement porté chance. 

Je n'ai jamais fait mieux qu'un deuxième tour et c'était un sujet de plaisanterie avec ma femme qui me disait qu'on arrivait le vendredi et le lundi soir on était déjà de retour à la maison (rires). Pendant ma carrière, je n'ai jamais aimé jouer sur terre battue et, avec le recul, je me dis que si j'avais mis de l'ordre dans mon jeu sur cette surface, j'aurais pu me battre avec les meilleurs. En fait, ce n'est pas comme si je ne savais pas comment jouer sur terre battue car j'ai eu quelques belle victoires. Mais simplement, je n'arrivais pas à jouer mon jeu et je détestais ça. 

Vous pouvez donc apprécier au premier chef la métamorphose récente de Daniil Medvedev qui, en l'espace de quelques semaines, a transformé son jeu au point d'apparaître pour certains comme le favori de Roland-Garros cette année.

On connaît tous la qualité du jeu de Daniil, y compris sur terre battue. Il a toujours donné cette impression qu'il en fallait peu pour qu'il devienne vraiment très bon sur cette surface. Je le connais bien, tout comme Gilles Cervara son entraîneur. Je sais à quel point ils travaillent dur et cette évolution me rend d'autant plus heureux. J'aime le voir jouer parce qu'il amène cette électricité sur le court. Après, pour moi, Carlos Alcaraz reste le favori, il y a aussi évidemment Novak Djokovic, Rune. Et puis il ne faut pas oublier non plus que c'est au meilleur des 5 sets et ça offre aussi un avantage à des joueurs qui sont mentalement stables tout au long d'un match.

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