En septembre 2022, Casper Ruud est passé à une victoire de la place de n°1 mondial. Le Norvégien a failli être récompensé après une superbe saison 2022, celle de la confirmation. Malgré ça, en combien arrivait son nom dans les favoris de Roland-Garros - dont il était finaliste en titre - avant ce tournoi ?
Alcaraz, Djokovic, Medvedev, Tsitsipas, Rune, tous plus cités que le Scandinave. Qui a pourtant montré son habileté et sa résilience dans les moments importants, et en apporté de nouveau la preuve dans cette édition 2023. Désormais, pour entrer dans le gotha pour de bon, il lui faudra vaincre Nole, et il en est capable, même si - c'est une habitude - il ne sera pas favori.
Pourquoi ? Cette fois, c'est logique. Affronter Novak Djokovic en finale d'un Grand Chelem, c'est tout sauf un cadeau. Le Serbe a beau ne pas toujours avoir convaincu durant ce Roland-Garros, la perspective d'un 23e Grand Chelem et donc de devenir seul recordman de victoires le fera forcément saliver. Mais Ruud a des atouts dans sa manche.
En premier lieu, une condition physique irréprochable. À prendre avec des pincettes - jurisprudence Alcaraz oblige - mais jamais depuis le début du tournoi il n'a été en difficulté dans ce domaine. Plus le match durera, plus ce sera à son avantage.
On le sait, Djokovic est le meilleur relanceur de la planète. Mais en demi-finale, sachant qu'il affrontait un cador, il a pris des risques. Le principal étant d'exploser en vol après l'énorme tempo qu'il a imprimé sur les deux premières manches. Mais contre toute attente, c'est son rival qui a payé la note. On voit mal Ruud ne pas tenir le choc sur ce point là.
Sur le plan technique, on pourrait croire que le coup droit de Ruud est sa principale force. Mais s'il s'agit d'un avantage indéniable, de part sa puissance et la vitesse de rotation qu'il donne à la balle, là où le Norvégien excelle, c'est dans la propreté.
Car il est très rare qu'il fasse plus de coups gagnants que de fautes directes. Lors de ce tournoi, ce n'est arrivé que contre Nicolas Jarry. L'un des facteurs qui fait que Casper Ruud n'a que peu de considération, puisqu'il est vu comme ayant un jeu austère, basé sur le fait d'attendre la faute de l'adversaire. Il ne l'attend pas, il la provoque.
Démonstration en a été faite lors de ses deux derniers matchs. Que ce soit Holger Rune ou Alexander Zverev, ils ont tous deux subi la puissance mais aussi la science du jeu de Casper. Entre droite-gauche et amorties, entre coups droit ravageurs et slices venimeux, le Norvégien sait varier efficacement.
Mais contre un maître tacticien comme Nole, peut-être que ce sera inssufisant. D'autant que tout le monde se rappelle à quel point Ruud était passé à côté de sa finale l'an dernier. Certes, il s'agissait de sa première, et même s'il a perdu, il avait été plus convaincant à l'US Open. Mais rafler son premier Grand Chelem contre un des trois meileurs joueurs de l'histoire ?
Le paramètre mental sera probablement en faveur de Djokovic. Pour l'emporter, Ruud devra jouer à la Djoko. Imprimer lui-même le rythme pour mettre son rival sous l'eau. Ça a marché en quarts, ça a marché en demie. Parce qu'au niveau contenue tennistique, le Norvégien est sans conteste le meilleur joueur de ce Roland-Garros. Mais le meilleur ne gagne pas toujours. Espèrons que ce soit le cas cette fois.
