Les 48 équipages engagés s'élanceront samedi à 15h00 pour un tour d'horloge sur le circuit Bugatti après avoir disputé les deux séances d'essais qualificatives jeudi et vendredi.
Face à la meute habituelle des Honda, Yamaha, Suzuki et autres Kawasaki, BMW veut être la première marque européenne à s'imposer aux 24 Heures Motos, créés en 1978.
Le BMW Motorrad World Endurance Team s'est donc adjoint les services d'un grand nom de la discipline, le Français Sylvain Guintoli. Déjà deux fois vainqueur de l'épreuve mancelle (2021 et 2022), il compte aussi deux victoires (2021, 2023) dans l'autre épreuve phare du championnat d'endurance moto EWC, le Bol d'Or, qui se dispute sur le circuit du Castellet (Var).
Guintoli, 41 ans, a quitté le team Yoshimura SERT et ses Suzuki en fin de saison dernière pour rejoindre la marque bavaroise. "C'est un nouveau challenge, un nouveau défi avec BMW. Les 24 Heures du Mans Motos n'ont jamais été gagnés par un constructeur européen donc on va aller chercher cette première victoire mais aussi se battre pour le titre", souligne-t-il à l'AFP.
Il fait équipe avec l'Ukrainien Ilya Mikhalchik et l'Allemand Markus Reiterberger, 3es l'an dernier alors associés à un autre Français, Jérémy Guarnoni.
Parade dans les rues du Mans
BMW n'est pas la seule marque européenne présente car les Italiens Aprilia et Ducati sont aussi au départ. Mais le premier fait ses débuts en endurance avec une toute nouvelle machine et le second est inscrit dans la catégorie "expérimentale".
Le championnat du monde d'endurance moto EWC compte cette année quatre épreuves: les 24 Heures du Mans, les Huit Heures de Spa (Belgique, 8 juin), les Huit Heures de Suzuka (Japon, 21 juillet) et le Bol d'Or les 14 et 15 septembre.
Remporté l'an dernier par le Yamaha Austria Racing Team (YART), c'est le SERT qui y détient le nombre record de titres avec 17 depuis 1981.
L'écurie dirigée par le Français Serge Saulnier compte bien remporter sa 11e victoire aux 24 Heures Motos avec les pilotes français Gregg Black et Etienne Masson épaulés par le britannique Dan Linfoot.
Mais, outre BMW, elle doit aussi compter avec le vainqueur de l'an dernier, le F.C.C TSR Honda France et ses trois pilotes, les Français Mike di Meglio et Alan Techer associés à l'Australien Josh Hook.
Honda peut aussi compter cette année sur deux autres équipes de pointe, le Viltaïs Racing, transfuge de Yamaha, et le Tati Team Beringer qui lui a abandonné Kawasaki.
Motos brûlées
Yamaha est toujours représentée par le YART mais aussi l'équipe belge KM99 qu'a rejoint Jérémy Guarnoni qui y retrouve deux de ses compatriotes, Randy de Puniet et Florian Marino.
Quant à Kawasaki, elle compte sur le Webike Trickstar avec le Français Gregory Leblanc, l'Espagnol Roman Ramos et l'Italien Christian Gamarino.
Si les deux épreuves phare du championnat EWC ont lieu en France c'est que cette discipline rencontre aussi historiquement son public dans l'Hexagone. Et si le nom des 24 Heures du Mans reste davantage associé aux voitures, l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), qui organise les deux épreuves, entend bien aussi mettre en valeur les deux roues.
Une parade des concurrents est ainsi organisée pour la première fois dans les rues du Mans mercredi, un "évènement exceptionnel", selon le président de l'ACO, Pierre Fillon.
Les organisateurs font également un effort particulier pour débarrasser les 24 Heures Motos de leur image quelque peu entamée par les excès de certains spectateurs qui n'hésitent pas à brûler autour du circuit des motos apportées dans ce but et à provoquer un impressionnant vacarme.
Il sera ainsi interdit cette année de faire entrer dans l'enceinte du circuit des épaves ainsi que des motos avec des pots d'échappement trafiqués, et consigne est donnée aux spectateurs d'être le plus silencieux possible entre minuit et 08h00 dimanche.
